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Algérie – Italie : Les harraga, l'investissement et les visas

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    Algérie – Italie : Les harraga, l'investissement et les visas
    par Ghania Oukazi


    C'est pratiquement une tradition pour Giampaolo Cantini de recevoir la presse nationale en cette période pour faire le point sur les relations bilatérales.

    Le jeu des questions-réponses auquel il s'est prêté mardi dernier à sa résidence, sera inauguré par l'inévitable interrogation sur les harraga. Giampaolo Cantini n'aime pas trop en parler parce que dira-t-il «c'est un phénomène conjoncturel qui n'affecte en rien les relations entre les deux pays».

    Mais il se fera un plaisir d'annoncer une baisse de la «harga» à partir de l'Algérie vers la Sardaigne, de près de 75% en 2009. Si en 2007, cette région a vu plus de 1536 personnes débarquer sur son rivage, et en 2008, 1599 autres dont 420 algériens, en 2009 par contre, ses autorités n'ont enregistré que 408 harraga de différentes nationalités africaines. «C'est une baisse considérable due probablement aux mesures efficaces de contrôle et de prévention prises par les deux pays,» indique l'ambassadeur. Les «exploits de l'équipe nationale algérienne seraient-ils pour quelque chose, comme le prétendent beaucoup d'Algériens ? «On ne sait pas si ça a une conséquence, chronologiquement les rencontres de football ont eu lieu en automne- hiver alors que les harraga embarquent en général en été,» estime-t-il. Il n'est même sûr que ce soit la pénalisation de l'acte de la harga qui aurait provoqué cet effet. «L'analyse pourrait être approfondie,» a-t-il dit. Il pense plutôt que «c'est l'effet d'une prise de conscience des jeunes des risques et des difficultés qu'ils peuvent rencontrer.» Il y a aussi, selon lui, la dégradation de la situation économique et financière en Europe qui n'inciterait peut-être plus à croire à l'existence d'un eldorado sur l'autre rive de la Méditerranée. Il rappelle que l'accord de réadmission signé en 2006 entre les deux pays «fonctionne toujours bien.» Il note aussi que «les gestes italiens importants concernant le passé colonial en Libye ont décliné le phénomène.»

    A propos des dispositions de la LFC 2009 sur les IDE, l'ambassadeur dira qu'«il faudrait attendre un peu plus pour en mesurer les conséquences.» Il n'évitera pas cependant de noter que «les investisseurs italiens souhaiteraient s'installer dans des zones industrielles équipées et bénéficier de mécanismes de soutien financier.» Ce n'est donc, selon lui, pas les 51-49 qui font le plus mal à l'investisseur étranger mais, explique-t-il «il manque les éléments stratégiques et formels de la coopération et du partenariat.» Le soutien financier aux PME est «fondamental.» Les prochaines journées parlementaires pourraient être importantes en termes d'historique et d'analyse, ceci par la présentation du mode opératoire de la PME italienne,» pense-t-il. Le conseiller économique de l'ambassade évoque les problèmes causés par l'instauration du crédit documentaire mais affirme que les exportations italiennes de biens d'équipements vers l'Algérie ont augmenté de 14%.

    Par contre, les produits finis ont baissé de 1%, enregistrant ainsi un montant de 2,5 milliards d'euros en 2009 contre 3 milliards d'euros en 2008. L'Italie est le premier fournisseur de l'Algérie en biens d'équipements et outils de production. 150 entreprises italiennes en activité en Algérie dont 40% dans les hydrocarbures, 40% autres dans le BTPH et 20% restants dans le commerce et le soutien aux marchés publics.

    L'investissement italien qui attirera l'attention «dans les prochaines années» en Algérie est celui du développement de la fibre optique et des câblages. «Nous sommes intéressés par des partenariats pour la production de matériels ferroviaires, ceci par la création de sociétés mixtes ou d'autres formules,» indique en outre l'ambassadeur. Le GALSI laisse optimistes les Italiens qui pensent qu'il permettra, avec le Transmed qui en transporte 8 milliards de M3/an, d'augmenter les capacités de transport du gaz de l'Algérie vers l'Italie. «On a un potentiel stratégique de transport italien du gaz à partir de l'Algérie qui devra atteindre 40 milliards m3 par an sur des besoins globaux de l'Italie de 90 milliards m3 /an», dit l'ambassadeur estimant qu'entre les deux pays «il y a une interdépendance stratégique.» L'éventuel accord de vente de frégates italiennes à l'Algérie qui a fait parler de lui l'année dernière lui fera dire «c'est au ministère algérien de la défense d'en parler pas à nous.»

    «Plus de 8000 visas Schengen ont été délivrés par l'ambassade d'Italie aux Algériens en 2009, dont 55% l'ont été pour les hommes d'affaires,» indiquera le premier secrétaire, Francesco Leone. En hausse par rapport à 2005 où il y a eu près de 6000.

    En moins de 5 ans, la communauté algérienne en Italie est passée de 15 000 à 20 000 personnes. «C'est une petite communauté mais de qualité, elle compte des chefs d'entreprises, des commerçants et même un écrivain,» relève-t-il.

    Sur les 1000 visas que l'Italie met annuellement à la disposition des Algériens qui ont des contrats de travail ou qui veulent bénéficier d'une formation professionnelle, seule la moitié a été consommée.

    L'UMP est pour l'ambassadeur, comme le Processus de Barcelone bis «mais qui s'efforcera à mettre en oeuvre de grands projets infrastructurels.» Il n'est donc pas question pour les Européens de s'attarder sur le politique, manière de balayer d'un revers de la main les ambitions de ceux des Arabes qui mettraient le conflit israélo arabe en haut des préoccupations. «Travaillons sur le terrain», conseille l'ambassadeur qui rappelle au besoin que «la reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens proposée par les Américains est soutenue par les Européens et… par la Ligue arabe.»

    La Coupe du Monde le fait aussi réagir. Il lui a été dit en Algérie qu'«à partir du 11 juin, il y aura un vide institutionnel… social.» Il suggèrera aux Algériens de ne pas s'aventurer à s'adresser aux services de l'ambassade le jour où l'équipe italienne jouera. Bien qu'il estime que «l'Algérie est dans un groupe difficile,» il souhaite «plein succès à l'équipe nationale.»

    «L'affaire Mattei» revient à Alger

    L'ambassadeur annonce la visite à Alger de la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, le 24 mai prochain. Stephania Craxi rencontrera Abdelkader Messahel «pour une série de consultations comme prévu par le traité bilatéral algéro - italien signé en 2003,» dit-il. Au menu des discussions, la lutte antiterroriste, l'émigration illégale notamment dans les aspects qui la lie au crime transnational et «autres questions d'intérêt commun.» Les parlementaires des pays se rencontreront à Alger du 23 au 25 mai prochain. Ils discuteront de l'expérience de la PME italienne en présence du vice-président de la confédération générale du patronat italien. En point de mire, le plan quinquennal 2010-2014 et la place de la PME /PMI dans la relance de l'économie nationale. Du 30 mai au 1er juin, le secrétaire d'Etat italien à l'Education viendra à Alger sur invitation du ministre de l'Enseignement supérieur. «L'objectif est de renforcer l'enseignement de la langue italienne dans le système algérien scolaire et universitaire,» affirme l'ambassadeur. La directrice du centre culturel italien (CCI) estime qu'il y a en Algérie un engouement pour la langue italienne. Elle comptera à cet effet, près de 525 étudiants à Annaba, 600 à Blida, près de 300 autres à Alger. En outre, 700 élèves étudient l'italien dans 27 lycées à travers le territoire national. L'Italie compte organiser en octobre prochain, un colloque international sur la vie de Mattei, cet ami de la cause de la libération de l'Algérie. Les Algériens regarderont avec plaisir «l'affaire Mattei», que le CCI compte projeter à cette occasion.

    L'Est algérien, Annaba en particulier verront selon la directrice du CCI la présentation de «Aladin», un spectacle inspiré des Mille et Une Nuits (21 mai), et la projection de «Terra Madre» (Terre, notre mère) film documentaire d'Ermanno Olmi, primé à Cannes en 78 et en 88. Annaba discutera aussi d'économie et de commerce avec la chambre de commerce de Milan. Il sera question de débattre des travaux publics, de la pêche, de la navigation, de l'agroalimentaire notamment la filière lait mais aussi de l'arbitrage dans les rapports commerciaux.

    Le 27 mai, l'Italie s'invitera au Bastion 23 à Alger pour la présentation de poètes arabes qui ont vécu en Sicile au 12è siècle. Du 26 au 30 mai, seront projetés des films italiens réalisés entre 2006 et 2009.
    Quotidien d'Oran
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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