À la lecture de certains passages du livre de M. Saïd Sadi et des commentaires qu’il a suscités auprès de quelques lecteurs dont des compagnons d’armes, je me suis surpris par la tentation combien forte de porter à mon tour, permettez l’expression, mon grain de sel. Non que je sois propulsé par quelque plaisir de me joindre au débat autour d’un sujet qui a soulevé autant de polémiques, d’invectives, d’opinions contradictoires, notamment sur le parcours du chahid Amirouche, mais principalement pour d’autres raisons que j’estime plus objectives.
La première est motivée par le respect que l’on doit à l’auteur de l’ouvrage pour avoir effectué des recherches, prospecté, et livré au lecteur des témoignages, souvent de première main et cela quelles que soient ses convictions personnelles, que tout le monde, bien sûr, y compris moi ne partage pas en totalité. L’essentiel est que Sadi ait écrit et exprimé son avis. À notre tour d’intervenir pour éventuellement rectifier, démentir, ou confirmer les faits livrés par le récit. À ce titre, que M. Sadi me permette d’apporter quelques témoignages personnels, en ma qualité d’ex-responsable au sein du Commandement des Transmissions, donc d’acteurs autour de certains faits se rapportant au sujet. En premier lieu, je tiens à exprimer ma plus vive réprobation sur les conditions dans lesquelles les dépouilles du colonel Amirouche et de son compagnon Si El Haouès ont été traitées avec autant de désinvolture. Ma perplexité est d’autant plus vive que je ne trouve aucune motivation rationnelle justifiant cette décision de séquestration qui découlerait plutôt d’un geste morbide, que d’une attitude que la raison pourrait saisir, je dirais même déchiffrer et cela quel que soit le motif politique ou autre qui le justifierait. Ceci étant, il reste qu’en revanche, il faille démontrer, comme on le prétend, que Boussouf ou Boumediène soient directement impliqués dans cette relégation de mauvais aloi. Oh ! que M. Sadi ne m’en veuille pas outre mesure, je ne fais partie d'aucun noyau dur du MALG, ni suis membre d’un quelconque cabinet noir. Je suis membre d’une association civile où je siège avec mes compagnons d’armes, au gré du hasard de l’Histoire, sans tirer aucun profit, encore moins une quelconque prébende autre que le rappel de certains souvenirs communs. Ces compagnons me connaissent parfaitement bien pour quelqu’un qui s’exprime au grand jour au prix bien souvent de risques que j'assume et que j’assumerai toujours. Pour les besoins de la manifestation de la vérité, ou pour la défense des droits légitimes. Je n’en attends rien d’autre. En revanche, je me garde autant que faire se peut de verser dans l’amalgame ; à Dieu ce qui appartient à Dieu et à César... Pour revenir aux deux responsables précédemment cités, j’informerais de la façon la plus fraternelle M. Sadi que d'une part, Boussouf, a cette époque, c'est-à-dire depuis 1962, n’était ni de près, ni de loin mêlé aux affaires politiques du pays. Et je l’affirme avec conviction qu’il n’avait rien à voir avec le transfert des cendres des deux martyrs ni encore moins de leur tribulation d’un caveau à un autre. À partir du dernier congrès de Tripoli, Si Boussouf avait compris que l’heure de son départ a sonné. Il s’est retiré, sans crier gare, je dirais aussi sans tambour ni trompette. J’ajouterais que son tempérament aigre-doux et son penchant instinctif pour la raillerie à l’égard des choses de la vie ont dû le conduire à observer avec une bonne dose de philosophie le grand spectacle qui se déroulait en Algérie depuis l’indépendance, teinté d’agitations burlesques où le vaudeville se le disputait aux quelques pincées de folklore. Il devait, désarçonné devant le chamboulement qui déployait à ciel ouvert, clamer avec le poète français du Moyen-Âge : Mais où sont les neiges d’antan ? Quant à Si Boumediène, j’ai cru ouïdire à cette époque qu’il projetait de donner un éclat particulier au transfert des cendres des deux héros devant reposer au cimetière El-Alia, accompagné d’une cérémonie officielle digne du rang, du courage et de l'exemple que les deux martyrs ont administrés sur le champ de bataille. Cette hypothèse que j’avance, encore une fois par ouï-dire, reste à confirmer. Cependant, il me semble qu’il existe à présent quelques témoins vivants de cette péripétie bien plus triste que nécrologique, lesquels témoins pourraient apporter quelque éclairage nécessaire à la manifestation de la vérité. Les autres raisons que j’invoquerais pour justifier ma contribution sont les suivantes à suivre ...
La première est motivée par le respect que l’on doit à l’auteur de l’ouvrage pour avoir effectué des recherches, prospecté, et livré au lecteur des témoignages, souvent de première main et cela quelles que soient ses convictions personnelles, que tout le monde, bien sûr, y compris moi ne partage pas en totalité. L’essentiel est que Sadi ait écrit et exprimé son avis. À notre tour d’intervenir pour éventuellement rectifier, démentir, ou confirmer les faits livrés par le récit. À ce titre, que M. Sadi me permette d’apporter quelques témoignages personnels, en ma qualité d’ex-responsable au sein du Commandement des Transmissions, donc d’acteurs autour de certains faits se rapportant au sujet. En premier lieu, je tiens à exprimer ma plus vive réprobation sur les conditions dans lesquelles les dépouilles du colonel Amirouche et de son compagnon Si El Haouès ont été traitées avec autant de désinvolture. Ma perplexité est d’autant plus vive que je ne trouve aucune motivation rationnelle justifiant cette décision de séquestration qui découlerait plutôt d’un geste morbide, que d’une attitude que la raison pourrait saisir, je dirais même déchiffrer et cela quel que soit le motif politique ou autre qui le justifierait. Ceci étant, il reste qu’en revanche, il faille démontrer, comme on le prétend, que Boussouf ou Boumediène soient directement impliqués dans cette relégation de mauvais aloi. Oh ! que M. Sadi ne m’en veuille pas outre mesure, je ne fais partie d'aucun noyau dur du MALG, ni suis membre d’un quelconque cabinet noir. Je suis membre d’une association civile où je siège avec mes compagnons d’armes, au gré du hasard de l’Histoire, sans tirer aucun profit, encore moins une quelconque prébende autre que le rappel de certains souvenirs communs. Ces compagnons me connaissent parfaitement bien pour quelqu’un qui s’exprime au grand jour au prix bien souvent de risques que j'assume et que j’assumerai toujours. Pour les besoins de la manifestation de la vérité, ou pour la défense des droits légitimes. Je n’en attends rien d’autre. En revanche, je me garde autant que faire se peut de verser dans l’amalgame ; à Dieu ce qui appartient à Dieu et à César... Pour revenir aux deux responsables précédemment cités, j’informerais de la façon la plus fraternelle M. Sadi que d'une part, Boussouf, a cette époque, c'est-à-dire depuis 1962, n’était ni de près, ni de loin mêlé aux affaires politiques du pays. Et je l’affirme avec conviction qu’il n’avait rien à voir avec le transfert des cendres des deux martyrs ni encore moins de leur tribulation d’un caveau à un autre. À partir du dernier congrès de Tripoli, Si Boussouf avait compris que l’heure de son départ a sonné. Il s’est retiré, sans crier gare, je dirais aussi sans tambour ni trompette. J’ajouterais que son tempérament aigre-doux et son penchant instinctif pour la raillerie à l’égard des choses de la vie ont dû le conduire à observer avec une bonne dose de philosophie le grand spectacle qui se déroulait en Algérie depuis l’indépendance, teinté d’agitations burlesques où le vaudeville se le disputait aux quelques pincées de folklore. Il devait, désarçonné devant le chamboulement qui déployait à ciel ouvert, clamer avec le poète français du Moyen-Âge : Mais où sont les neiges d’antan ? Quant à Si Boumediène, j’ai cru ouïdire à cette époque qu’il projetait de donner un éclat particulier au transfert des cendres des deux héros devant reposer au cimetière El-Alia, accompagné d’une cérémonie officielle digne du rang, du courage et de l'exemple que les deux martyrs ont administrés sur le champ de bataille. Cette hypothèse que j’avance, encore une fois par ouï-dire, reste à confirmer. Cependant, il me semble qu’il existe à présent quelques témoins vivants de cette péripétie bien plus triste que nécrologique, lesquels témoins pourraient apporter quelque éclairage nécessaire à la manifestation de la vérité. Les autres raisons que j’invoquerais pour justifier ma contribution sont les suivantes à suivre ...
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