Profitant de l’essor important du secteur pétrolier qui a généré une croissance moyenne du PIB de 5 p. 100 entre 2003 et 2007, l’Arabie saoudite est sur le point de vivre une nouvelle période de croissance extraordinaire alors qu’elle sort de la récession mondiale, laquelle n’a eu que des répercussions minimes sur le pays. D’après la plupart des prévisions, la croissance économique devrait reprendre au dernier trimestre de 2009 et atteindre au moins 3 p. 100 en 2010. Selon les attentes, la croissance annuelle moyenne devrait se chiffrer à 4 p. 100 au cours des dix prochaines années.
Merrill Lynch prévoit que l’Arabie saoudite connaîtra, au cours des dix prochaines années, une croissance annuelle moyenne de 4,2 p. 100, stimulée par une forte épargne, la croissance démographique et fes investissement dans les infrastructures.
Bâti sur de solides fondations – C’est au cours de la première décennie du millénaire qu’on a connu l’essor pétrolier le plus soutenu de l’histoire, une manne pour un pays doté d’un quart des réserves reconnues de pétrole du monde. Le cours du pétrole, qui s’établissait à 20 dollars américains le baril en janvier 2002, a augmenté de façon soutenue pour atteindre un sommet à plus de 140 dollars en août 2008 avant de revenir au niveau actuel de 78 dollars. Pendant cette même période, la production de l’Arabie saoudite a progressé de 7 millions de barils par jour pour s’établir à 9 millions de barils par jour en 2008; quant aux revenus pétroliers, ils sont passés de 55 milliards de dollars à 260 milliards de dollars. Le PIB nominal a doublé entre 2004 et 2008.
L’extrême prodigalité du boom pétrolier des années 1970 ne s’est pas répétée cette fois-ci. Ainsi, 70 p. 100 des recettes pétrolières ont été consacrées à la réduction de la dette publique (désormais inférieure à 13 p. cent du PIB) et à la constitution de réserves de devises étrangères, qui étaient estimées à 450 milliards de dollars en décembre 2008 (et à 225 milliards de dollars en septembre 2009). Le gouvernement a beaucoup investi dans des projets d’infrastructures économiques afin de répondre à la demande des consommateurs et de l’industrie, et de maintenir la croissance économique; il a également cherché à diversifier son économie en soutenant le développement du secteur non pétrolier.
Le Roi Abdullah s’est rendu compte que pour assurer la sécurité de la Maison des Saoud, il faudrait des taux de croissance économique durables plus élevés et des taux d’emploi beaucoup plus importants pour la jeune population à croissance rapide de son pays. Les réformes structurelles qui ont été mises en œuvre au moment où l’Arabie saoudite accédait à l’OMC, en 2005, ont augmenté le taux de croissance potentiel du pays et se poursuivent. Les entreprises d’État comme Saudi Telecom, Saudi Electricity et Saudi Arabian Airlines sont de plus en plus exposées à la concurrence du privé et seront probablement privatisées à leur tour.
L’Autorité générale saoudienne d’investissement (Saudi Arabia General Investment Agency – SAGIA) a dirigé la réforme du cadre stratégique d’investissement dans le but ambitieux d’améliorer le classement de l’Arabie saoudite à l’indice de la Banque mondiale relatif à la facilité de faire des affaires (Ease of Doing Business index) et de faire passer le pays du 67 e rang (2004) au 10 e en 2010. En facilitant le démarrage d’entreprises, en simplifiant les procédures et en libéralisant l’investissement étranger, l’Arabie saoudite a réalisé des progrès remarquables dans l’accomplissement de son objectif, gagnant 44 places en cinq ans pour atteindre le 13 e rang en septembre 2009.
« L’Arabie saoudite s’est donné pour objectif de faire du royaume l’un des dix pays les plus concurrentiels du monde d’ici 2010 ».
- Amr Al Dabbagh, Gouverneur de la SAGIA
Survivre à la récession – À l’instar d’autres pays, l’Arabie saoudite a subi les effets négatifs de la crise économique mondiale, qui ont provoqué une forte chute de la production et des recettes pétrolières, un resserrement du crédit et une baisse de la demande intérieure. Le PIB réel devrait se contracter de 1 p. 100 en 2009, alors qu’il avait progressé de 4,5 p. 100 en 2008, avant de revenir à une solide croissance en 2010. Cette situation a contribué à calmer une économie quelque peu surchauffée – le taux d’inflation 11 p. 100 étant revenu à 4 p. 100.
Fort d’avoirs étrangers (surtout liquides) oscillant entre 450 et 500 milliards de dollars et d’une dette et d’une fiscalité toutes deux négligeables, le gouvernement était très bien outillé pour sortir de cette récession. Les banques saoudiennes sont entrées dans la crise dans une forte position, grâce à leurs priorités domestiques, à des pratiques conservatrices et à une réglementation prudente. Compte tenu de ces facteurs et d’une injection de liquidités de 3 milliards de dollars de la Banque centrale, le secteur bancaire a été relativement épargné par le ralentissement économique.
L’Arabie saoudite affronte la crise mondiale actuelle placée dans une position de force, qui traduit un contexte de politiques macroéconomiques prudentes et de réformes structurelles ayant permis de renforcer la résistance de l’économie.
- Conseil d’administration du FMI, août 2009
Le gouvernement a répondu en poursuivant son programme de réformes structurelles et en effectuant d’ambitieux investissements publics axés sur des projets d’infrastructures destinés à satisfaire la demande des consommateurs et de l’industrie. En décembre 2008, le roi a adopté un budget de relance, augmentant les dépenses de 16 p. 100, soit 127 milliards de dollars, et les dépenses en capitaux de 36 p. 100. Ces mesures pourraient provoquer un léger déficit, une première depuis 2004, selon le cours moyen du pétrole en 2009. Il convient de mentionner quelques faits saillants :
* Éducation : Financement de 1 500 nouvelles écoles, d’une université pour femmes et de la Cité médicale de la King Saud University. Achèvement de 3 240 écoles en cours de construction et rénovation de 2 000 écoles.
* Santé : Financement de 86 nouveaux hôpitaux (11 750 lits) et améliorations de 22 hôpitaux existants.
* Transport : Financement pour l’achèvement de 30 000 km de routes actuellement en construction et de 5 000 km de nouvelles routes.
* Bien qu’elles ne soient pas inscrites au budget, les dépenses en défense et en sécurité sont l’élément le plus important, puisqu’elles représentent un tiers du total.
Bâtir le futur - Le gouvernement a prévu de financer des projets d’investissement à hauteur d’environ 600 milliards de dollars et des dépenses de 400 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Des contrats du gouvernement évalués à plus de 140 milliards de dollars ont été octroyés cette année, dont quelque 7,6 milliards de dollars dans les secteurs pétrolier et gazier. D’ici la fin 2009, Saudi Aramco aura fait passer sa capacité quotidienne de production de 9,5 à 12,5 millions de barils.
Le ministère de la Planification a ciblé cinq secteurs pour ses investissements futurs : automobile, traitement des métaux, emballage plastique, bâtiment et appareils électroménagers. Un élément clé de cette stratégie de diversification du gouvernement est la construction de six nouvelles villes axées sur différents secteurs, qui permettront de loger 5 millions de résidents. Ce projet de construction contribuera à hauteur de 150 milliards de dollars à la croissance du PIB et créera 1,3 million d’emplois.
La suite...
Merrill Lynch prévoit que l’Arabie saoudite connaîtra, au cours des dix prochaines années, une croissance annuelle moyenne de 4,2 p. 100, stimulée par une forte épargne, la croissance démographique et fes investissement dans les infrastructures.
Bâti sur de solides fondations – C’est au cours de la première décennie du millénaire qu’on a connu l’essor pétrolier le plus soutenu de l’histoire, une manne pour un pays doté d’un quart des réserves reconnues de pétrole du monde. Le cours du pétrole, qui s’établissait à 20 dollars américains le baril en janvier 2002, a augmenté de façon soutenue pour atteindre un sommet à plus de 140 dollars en août 2008 avant de revenir au niveau actuel de 78 dollars. Pendant cette même période, la production de l’Arabie saoudite a progressé de 7 millions de barils par jour pour s’établir à 9 millions de barils par jour en 2008; quant aux revenus pétroliers, ils sont passés de 55 milliards de dollars à 260 milliards de dollars. Le PIB nominal a doublé entre 2004 et 2008.
L’extrême prodigalité du boom pétrolier des années 1970 ne s’est pas répétée cette fois-ci. Ainsi, 70 p. 100 des recettes pétrolières ont été consacrées à la réduction de la dette publique (désormais inférieure à 13 p. cent du PIB) et à la constitution de réserves de devises étrangères, qui étaient estimées à 450 milliards de dollars en décembre 2008 (et à 225 milliards de dollars en septembre 2009). Le gouvernement a beaucoup investi dans des projets d’infrastructures économiques afin de répondre à la demande des consommateurs et de l’industrie, et de maintenir la croissance économique; il a également cherché à diversifier son économie en soutenant le développement du secteur non pétrolier.
Le Roi Abdullah s’est rendu compte que pour assurer la sécurité de la Maison des Saoud, il faudrait des taux de croissance économique durables plus élevés et des taux d’emploi beaucoup plus importants pour la jeune population à croissance rapide de son pays. Les réformes structurelles qui ont été mises en œuvre au moment où l’Arabie saoudite accédait à l’OMC, en 2005, ont augmenté le taux de croissance potentiel du pays et se poursuivent. Les entreprises d’État comme Saudi Telecom, Saudi Electricity et Saudi Arabian Airlines sont de plus en plus exposées à la concurrence du privé et seront probablement privatisées à leur tour.
L’Autorité générale saoudienne d’investissement (Saudi Arabia General Investment Agency – SAGIA) a dirigé la réforme du cadre stratégique d’investissement dans le but ambitieux d’améliorer le classement de l’Arabie saoudite à l’indice de la Banque mondiale relatif à la facilité de faire des affaires (Ease of Doing Business index) et de faire passer le pays du 67 e rang (2004) au 10 e en 2010. En facilitant le démarrage d’entreprises, en simplifiant les procédures et en libéralisant l’investissement étranger, l’Arabie saoudite a réalisé des progrès remarquables dans l’accomplissement de son objectif, gagnant 44 places en cinq ans pour atteindre le 13 e rang en septembre 2009.
« L’Arabie saoudite s’est donné pour objectif de faire du royaume l’un des dix pays les plus concurrentiels du monde d’ici 2010 ».
- Amr Al Dabbagh, Gouverneur de la SAGIA
Survivre à la récession – À l’instar d’autres pays, l’Arabie saoudite a subi les effets négatifs de la crise économique mondiale, qui ont provoqué une forte chute de la production et des recettes pétrolières, un resserrement du crédit et une baisse de la demande intérieure. Le PIB réel devrait se contracter de 1 p. 100 en 2009, alors qu’il avait progressé de 4,5 p. 100 en 2008, avant de revenir à une solide croissance en 2010. Cette situation a contribué à calmer une économie quelque peu surchauffée – le taux d’inflation 11 p. 100 étant revenu à 4 p. 100.
Fort d’avoirs étrangers (surtout liquides) oscillant entre 450 et 500 milliards de dollars et d’une dette et d’une fiscalité toutes deux négligeables, le gouvernement était très bien outillé pour sortir de cette récession. Les banques saoudiennes sont entrées dans la crise dans une forte position, grâce à leurs priorités domestiques, à des pratiques conservatrices et à une réglementation prudente. Compte tenu de ces facteurs et d’une injection de liquidités de 3 milliards de dollars de la Banque centrale, le secteur bancaire a été relativement épargné par le ralentissement économique.
L’Arabie saoudite affronte la crise mondiale actuelle placée dans une position de force, qui traduit un contexte de politiques macroéconomiques prudentes et de réformes structurelles ayant permis de renforcer la résistance de l’économie.
- Conseil d’administration du FMI, août 2009
Le gouvernement a répondu en poursuivant son programme de réformes structurelles et en effectuant d’ambitieux investissements publics axés sur des projets d’infrastructures destinés à satisfaire la demande des consommateurs et de l’industrie. En décembre 2008, le roi a adopté un budget de relance, augmentant les dépenses de 16 p. 100, soit 127 milliards de dollars, et les dépenses en capitaux de 36 p. 100. Ces mesures pourraient provoquer un léger déficit, une première depuis 2004, selon le cours moyen du pétrole en 2009. Il convient de mentionner quelques faits saillants :
* Éducation : Financement de 1 500 nouvelles écoles, d’une université pour femmes et de la Cité médicale de la King Saud University. Achèvement de 3 240 écoles en cours de construction et rénovation de 2 000 écoles.
* Santé : Financement de 86 nouveaux hôpitaux (11 750 lits) et améliorations de 22 hôpitaux existants.
* Transport : Financement pour l’achèvement de 30 000 km de routes actuellement en construction et de 5 000 km de nouvelles routes.
* Bien qu’elles ne soient pas inscrites au budget, les dépenses en défense et en sécurité sont l’élément le plus important, puisqu’elles représentent un tiers du total.
Bâtir le futur - Le gouvernement a prévu de financer des projets d’investissement à hauteur d’environ 600 milliards de dollars et des dépenses de 400 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Des contrats du gouvernement évalués à plus de 140 milliards de dollars ont été octroyés cette année, dont quelque 7,6 milliards de dollars dans les secteurs pétrolier et gazier. D’ici la fin 2009, Saudi Aramco aura fait passer sa capacité quotidienne de production de 9,5 à 12,5 millions de barils.
Le ministère de la Planification a ciblé cinq secteurs pour ses investissements futurs : automobile, traitement des métaux, emballage plastique, bâtiment et appareils électroménagers. Un élément clé de cette stratégie de diversification du gouvernement est la construction de six nouvelles villes axées sur différents secteurs, qui permettront de loger 5 millions de résidents. Ce projet de construction contribuera à hauteur de 150 milliards de dollars à la croissance du PIB et créera 1,3 million d’emplois.
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