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Israël-Palestine : un tramway colonial

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    jeudi 23 février 2006
    Israël-Palestine : un tramway colonial
    Denis Sieffert
    http://www.politis.fr/article1612.html
    L’engagement de deux firmes françaises dans un projet de construction de tramway israélien dans les territoires palestiniens embarrasse fortement la France. De leur côté, associations et syndicats accentuent la pression en faisant valoir le droit international.


    L’affaire commence en 1994. Cette année-là, Israël lance un appel d’offre international en vue de la construction d’une ligne de tramway traversant ce que les autorités israéliennes appellent déjà le « Grand Jérusalem ». Ce n’est officiellement qu’en 2002 que deux entreprises sont retenues. Il s’agit de sociétés françaises : la Connex AB, filiale de Veolia Environnement (ex-Vivendi), et Alstom. La première, selon les termes du contrat, exploitera la ligne pendant trente ans, la seconde construira la rame et assurera la maintenance. Jusque-là, rien que de très normal. Un gros chantier et un contrat de même calibre qui tombe dans la besace des deux mastodontes français : on parle de quatre cents millions d’euros.

    Mais l’affaire n’est pas seulement économique. Car le « Grand Jérusalem » est un concept politique imposé par Israël au mépris du droit international. Il s’agit en vérité d’une tentative d’expansion de la ville annexée à la suite de l’occupation militaire de 1967. Autrement dit, le futur tramway serpente dans les territoires palestiniens. Il est la cause de nombreuses expulsions et de destructions de maisons palestiniennes. Et il devient, de fait, un instrument d’annexion. Son tracé le conduira, dans un premier temps, de la partie occidentale de Jérusalem à Pizgat Ze’ev, une colonie israélienne en territoire palestinien, et à French Hill, un quartier de Jérusalem annexé en 1968. Il séparera le village de Shu’afat du camp de réfugiés où vivent trente-huit mille Palestiniens, puis il devrait être prolongé au nord à Neve Ya’aqov, une colonie israélienne, et jusqu’au sud-ouest de Jérusalem, à Kiryat Menachem. Au total treize kilomètres de colonisation supplémentaires sur des terres palestiniennes. Une contribution à la division du territoire palestinien, de Jérusalem au Jourdain.

    Le dossier s’est accéléré avec la signature, le 17 juillet dernier, d’un accord entre le gouvernement israélien et le consortium City Pass constitué pour la circonstance par Alstom et la Connex. Le 6 janvier, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Nasser al-Kidwa, a adressé un courrier au président d’Alstom lui demandant de « retirer la participation de (sa) compagnie à ce projet illégal ». En France, un Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens (1) a entamé une campagne énergique de courriers de protestation adressés au président de la République et aux PDG d’Alstom (Patrick Kron) et de Connex (Stéphane Richard).

    Le 27 octobre, Bernard Ravenel, président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), a écrit à Jacques Chirac, évoquant le cas de ces deux sociétés françaises qui « vont se trouver en situation de violation du droit international ». « Un tel projet, écrit encore Bernard Ravenel, revient à préempter l’avenir de la ville, à inscrire à nouveau dans les faits accomplis son annexion par Israël. » Le président de l’AFPS rappelle que « la France, comme la communauté internationale, se conformant aux obligations du droit international, ne reconnaît évidemment pas l’annexion de Jérusalem et considère Jérusalem-Est comme territoire occupé ». Il rappelle que la ville est soumise à un réseau de « murs » qui rendent « quasi impossible toute circulation » pour les Palestiniens entre la partie arabe de Jérusalem et le reste de la Cisjordanie. Et il invoque la décision de la Cour internationale de Justice qui, le 9 juillet 2004, avait condamné la construction du mur et demandé son démantèlement

    Lire la suite dans Politis n° 890.

    (1) Ce collectif regroupe notamment l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), la LCR, la LDH, les Alternatifs, le Mrap, le PCF, l’Union générale des étudiants de Palestine (Gups), l’Union juive française pour la paix, les Verts.fra
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