Au premier trimestre, le déficit budgétaire a dépassé les 4,5 milliards de dirhams. (AIC PRESS)
Budget. L’Etat trinque !Les recettes du royaume se réduisent comme peau de chagrin, tandis que les dépenses de compensation grimpent en flèche. Seule échappatoire : l'endettement.
Temps durs pour l’argentier du royaume. Le premier trimestre de l’année s’est soldé sur un déficit budgétaire de plus de 4,5 milliards de dirhams. En cause : une flambée des dépenses que les maigres recettes récoltées peinent à contrebalancer. Il faut dire que la situation était
prévisible, la Loi de Finances tablant sur un déficit budgétaire de 4% en 2010. Et pour financer ce gouffre, l’Etat compte lever une dette à l’international. “Nous sommes prêts à sortir sur le marché de la dette. Nous attendons juste que la situation en Europe se calme un peu. Le moment est tout sauf opportun”, nous confie ce haut responsable des finances. En attendant, le Trésor se sert sur le marché local de la dette pour boucler ses fins de mois. Et le rythme de vie de “Maroc S.A.” n’est pas pour arranger les choses. En détail, l’Etat a dépensé quelque 59,3 Mrd de DH sur les trois premiers mois de l’année, soit 15,9% de plus qu’en 2009. Derrière cette montée en flèche, l’explosion des dépenses de compensation qui passent de 1,2 à 6,1 Mrd d’une année à l’autre. Un sacré pactole qui a servi pour près de 80% (4,8 Mrd de DH) à la stabilisation des prix des hydrocarbures, affectés par le renchérissement du prix du baril de pétrole. Côté recettes, l’Etat a encaissé sur le même trimestre quelque 44,5 Mrd de DH, en baisse de 7,6% par rapport à fin mars 2009. En cause : le repli des recettes fiscales (23,4%), dû essentiellement à la baisse de l’impôt sur le revenu concédé par le gouvernement. Seul indicateur au vert : la taxe intérieure sur la consommation, animée essentiellement par la hausse de l’impôt sur les boissons alcoolisés. Merci qui ? Mehdi Michbal
Telquel
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