Israël veut empêcher une flottille d’arriver à Gaza
mercredi 26 mai 2010 - 20h:10
Baudoin Loos et, à Tel-Aviv, Serge Dumont
Une dizaine de bateaux transportant 600 militants de 52 nationalités et 10.000 tonnes de matériels d’aide pourront-ils accoster à Gaza prochainement ? La flottille de solidarité avec la population gazaouie sous blocus israélien devrait se réunir à Chypre ce mardi au plus tôt, avant de tenter la traversée jusqu’à la misérable bande de terre.
"Les nouvelles sont peu rassurantes nous dit par téléphone depuis le port turc d’Antalya Julie Jaroszewski, l’une des trois Belges qui participent à l’action. Les Israéliens auraient mobilisé une bonne partie de leur marine militaire et un centre de détention spécial serait préparé à notre intention. Mais je dois dire que la détermination des organisateurs ne semble pas affectée".
Le mouvement international " Free Gaza " avait déjà réussi à faire arriver dans la bande de Gaza séparément cinq bateaux d’aide en 2008. Mais deux autres, partis l’un pendant l’offensive israélienne sur Gaza, l’autre cinq mois plus tard, en 2009, avaient été interceptés.
C’est bien la politique que, en Israël, l’on entend poursuivre. L’état-major de la marine a ainsi commencé à appliquer un plan destiné à empêcher la flottille d’approcher de la bande de Gaza. Son dispositif comprend plusieurs navires de guerre ainsi que le "Shayetet 13 ", une unité de spéciale chargée du combat marin. "Nous envisageons toutes les possibilités", a déclaré le ministre de la Défense Ehoud Barak.
Les autorités israéliennes sont embarrassées par l’ampleur du convoi maritime à destination de Gaza. Ces dernières semaines, la diplomatie de l’Etat hébreu a d’ailleurs déployé beaucoup d’efforts pour convaincre plusieurs pays d’empêcher leurs ressortissants de participer à l’opération. Des interventions ont notamment été effectuées à Ankara mais elles se sont soldées par un échec. Entre autres parce qu’un militant turc des droits de l’homme qui tentait de se rendre dans la bande de Gaza en passant par Israël a été arrêté par le Shabak (la Sûreté générale) et placé au secret.
Les diplomates israéliens n’ont pas eu plus de chance en Suède dont est originaire Dror Feiler (59 ans), l’un des organisateurs du convoi. Ancien membre du kibboutz Yad Hana, ce musicologue s’est installé en Suède il y a trente ans et il y mène une action en faveur des droits des Palestiniens. "Connaissant les autorités de mon pays d’origine, déclare-t-il, nous avons veillé à ce que la flotte ne transporte aucun produit suspect et surtout pas d’argent. Si la marine israélienne nous intercepte, elle ne pourra pas nous accuser de financer le Hamas."
Jusqu’à vendredi dernier, les médias de l’Etat hébreu ne traitaient quasiment pas de la tentative de forcer le blocus de Gaza. L’importance du convoi et l’écho international rencontré par l’opération ont cependant changé la donne. Cela a en tout cas poussé plusieurs dizaines de marins israéliens civils à appareiller du port de plaisance d’Herzilya pour se porter à la rencontre de la flottille humanitaire et tenter de l’intercepter. ¦
25 mai 2010 - Le Soir
mercredi 26 mai 2010 - 20h:10
Baudoin Loos et, à Tel-Aviv, Serge Dumont
Une dizaine de bateaux transportant 600 militants de 52 nationalités et 10.000 tonnes de matériels d’aide pourront-ils accoster à Gaza prochainement ? La flottille de solidarité avec la population gazaouie sous blocus israélien devrait se réunir à Chypre ce mardi au plus tôt, avant de tenter la traversée jusqu’à la misérable bande de terre.
"Les nouvelles sont peu rassurantes nous dit par téléphone depuis le port turc d’Antalya Julie Jaroszewski, l’une des trois Belges qui participent à l’action. Les Israéliens auraient mobilisé une bonne partie de leur marine militaire et un centre de détention spécial serait préparé à notre intention. Mais je dois dire que la détermination des organisateurs ne semble pas affectée".
Le mouvement international " Free Gaza " avait déjà réussi à faire arriver dans la bande de Gaza séparément cinq bateaux d’aide en 2008. Mais deux autres, partis l’un pendant l’offensive israélienne sur Gaza, l’autre cinq mois plus tard, en 2009, avaient été interceptés.
C’est bien la politique que, en Israël, l’on entend poursuivre. L’état-major de la marine a ainsi commencé à appliquer un plan destiné à empêcher la flottille d’approcher de la bande de Gaza. Son dispositif comprend plusieurs navires de guerre ainsi que le "Shayetet 13 ", une unité de spéciale chargée du combat marin. "Nous envisageons toutes les possibilités", a déclaré le ministre de la Défense Ehoud Barak.
Les autorités israéliennes sont embarrassées par l’ampleur du convoi maritime à destination de Gaza. Ces dernières semaines, la diplomatie de l’Etat hébreu a d’ailleurs déployé beaucoup d’efforts pour convaincre plusieurs pays d’empêcher leurs ressortissants de participer à l’opération. Des interventions ont notamment été effectuées à Ankara mais elles se sont soldées par un échec. Entre autres parce qu’un militant turc des droits de l’homme qui tentait de se rendre dans la bande de Gaza en passant par Israël a été arrêté par le Shabak (la Sûreté générale) et placé au secret.
Les diplomates israéliens n’ont pas eu plus de chance en Suède dont est originaire Dror Feiler (59 ans), l’un des organisateurs du convoi. Ancien membre du kibboutz Yad Hana, ce musicologue s’est installé en Suède il y a trente ans et il y mène une action en faveur des droits des Palestiniens. "Connaissant les autorités de mon pays d’origine, déclare-t-il, nous avons veillé à ce que la flotte ne transporte aucun produit suspect et surtout pas d’argent. Si la marine israélienne nous intercepte, elle ne pourra pas nous accuser de financer le Hamas."
Jusqu’à vendredi dernier, les médias de l’Etat hébreu ne traitaient quasiment pas de la tentative de forcer le blocus de Gaza. L’importance du convoi et l’écho international rencontré par l’opération ont cependant changé la donne. Cela a en tout cas poussé plusieurs dizaines de marins israéliens civils à appareiller du port de plaisance d’Herzilya pour se porter à la rencontre de la flottille humanitaire et tenter de l’intercepter. ¦
25 mai 2010 - Le Soir
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