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Rabah Saâdane confie à France-Soir

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  • Rabah Saâdane confie à France-Soir

    Propos recueillis par Nabil Oullami 28/05/10 à 07h00
    Avare d’entretiens, le sélectionneur algérien se confie à France-Soir à deux semaines de l’ouverture de la Coupe du monde.

    Rabah Saâdane
    © SIPA
    France-Soir. Vous affrontez l’Irlande ce soir. Qu’attendez-vous de cette rencontre qui survient en plein cœur de la préparation pour la Coupe du monde ?
    Rabah Saâdane.
    Le résultat m’importe peu. Ce match arrive trop tôt mais il était programmé par avance. L’équipe ne sera pas au meilleur de sa forme. En revanche, ce sera une première évaluation et ce qui m’importe c’est la réaction individuelle et collective des joueurs sur le terrain. On ne va pas aller chercher le résultat à n’importe quel prix au risque de se blesser. Mon objectif est d’arriver en forme pour notre premier match contre la Slovénie (le 13 juin, NDLR).
    F.-S. Bon nombre de joueurs composant votre équipe ont été formés en France, le salut de votre sélection passe-t-il par la formation française ?
    R. S.
    Le football algérien est en période transitoire dans le pays. Au travers des résultats actuels de l’équipe nationale, le gouvernement, fort du souhait présidentiel, est décidé à professionnaliser le football en Algérie, cela est positif. Je pense qu’il est inutile de faire l’éloge de la formation française, qui est reconnue de par le monde. Priorité est donnée à l’équipe de France mais la porte reste ouverte pour ceux qui n’ont aucune intention d’évoluer sous le maillot bleu. Je table sur une période de cinq à dix ans, si la machine repart bien en Algérie, pour que nous produisions à nouveau, car il y a beaucoup de talents dans notre pays.

    F.-S. Vous avez coutume de prendre la sélection lorsqu’elle est au plus mal, peut-on vous qualifier de pompier de service ?
    R. S.
    J’ai été formé en Algérie, je n’ai joué qu’en Algérie, je suis un cadre pur de la formation algérienne et j’en suis très fier. J’ai eu la chance de vivre les plus belles épopées du football algérien, j’estime qu’il est normal que je fasse le pompier. J’avais pour habitude de venir puis de repartir, car je considérais que les conditions de stabilité et de reconnaissance n’étaient pas réunies. Cette fois-ci, la mission du pompier a duré beaucoup plus longtemps, car ces critères sont remplis et les résultats sont là. La conclusion est qu’on a reconnu que l’Algérien que je suis a des compétences. Tout le monde a été gagnant dans cette histoire.
    Cette qualification est déjà un exploit

    F.-S. A ce titre, vous avez qualifié l’Algérie pour sa troisième Coupe du monde alors que l’objectif qui vous était assigné se limitait à une présence à la CAN. Ce mondial n’arrive-t-il pas comme un cheveu sur la soupe pour une équipe en phase de reconstruction ?
    R. S.
    Lorsque nous avons repris l’équipe, fin 2007 elle était au creux de la vague, l’Algérie était 103e au classement Fifa, même si ce classement n’est pas objectif. Nous sommes aujourd’hui dans les trente premiers de ce classement, ce qui signifie que nous avons fait un parcours exceptionnel. Cette qualification est un exploit et cela a créé une dynamique extraordinaire. Il ne faut pas mettre de pression sur l’équipe, l’objectif est déjà atteint. Nous visons à acquérir de l’expérience, on va essayer de pratiquer un bon football et nous pourrons voir ce que l’on vaut.

    F.-S. Les spéculations vont bon train concernant votre avenir, resterez-vous en poste après le Mondial ?
    R. S.
    Je suis en contact direct avec le président de la fédération, on en discute. Nous avons établi une projection sur l’avenir en arrêtant le travail pour les prochaines échéances. On est déjà dans l’après-Coupe du monde. L’équipe A’ est dirigée par des entraîneurs algériens de qualité, mes adjoints ont profité de mon expérience. La continuité est là, que je reste ou non.
    Benzema et Nasri doivent travailler dur

    F.-S. Karim Benzema et Samir Nasri, qui étaient éligibles en équipe d’Algérie, ont privilégié une carrière avec les Bleus. Etes-vous surpris de leur absence dans la liste dévoilée par Raymond Domenech ?
    R. S.
    Je respecte le choix de Raymond Domenech, car je me mets à sa place. Ces deux joueurs ont pris une décision, il ne doit pas y avoir de regrets, ni d’un côté ni de l’autre. Ils sont jeunes, à eux de travailler dur pour retrouver l’équipe de France lors du prochain Euro.
    F.-S. En tant que sélectionneur, comment percevez-vous les critiques qui s’abattent sur Raymond Domenech ?
    R. S
    . pense qu’il a pris l’habitude (rire), il est blindé. On n’a rien à lui apprendre du haut niveau, il doit savoir ce qu’il fait. Chacun a le droit de s’exprimer, mais les décisions lui appartiennent.
    F.-S. Misez-vous sur l’équipe de France ?
    R. S.
    Je ne mise pas sur l’équipe de France, je dis qu’elle est capable du meilleur comme du pire. C’est une équipe qui a acquis une grande expérience. Je pense que les Bleus passeront le premier tour, il faudra les juger sur la qualité de jeu qu’ils produiront. Sur des matches à élimination directe, tout deviendra alors possible.

    F.-S. Après les jets de pierres essuyés par votre délégation lors de votre arrivée au Caire le 12 novembre dernier, la Fifa a sanctionné l’Egypte en lui infligeant deux matches ferme à disputer à 100 km du stade international du Caire. Jugez-vous la sanction adaptée ?
    R. S.
    La sanction prise par la Fifa démontre qu’un événement grave s’est produit. C’est un avis, j’estime que la Fifa a fait preuve de clémence envers l’Egypte. Je pense que si un tel événement s’était déroulé sur un autre continent, le match n’aurait pas eu lieu. L’Egypte aurait dû être donnée perdante sur tapis vert, les événements étaient trop graves.




    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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