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"Zerhouyahia": le ministre 1 er qui a deux têtes.......

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    «Zerhouyahia» : le ministre 1er qui a deux têtes et un seul but

    par Kamel Daoud

    De quoi parler ? Du match de l'Irlande ou du match de la présidence? Pour le match de l'Irlande, il n'y a rien à dire : une équipe a joué, elle a mal joué et a finalement mal perdu. Le seul acte bouleversant à retenir est cette présence des Algériens partout où va leur équipe de foot, cette émotion continuelle, ces déploiements de ferveurs et d'enthousiasme dans les gradins, aux portes des hôtels et dans les aéroports du monde et jusqu'au bout du monde. On n'a pas encore une bonne équipe, mais là, sous les yeux, il y a un peuple qui veut naître, avoir des héros et un vrai drapeau. Même habitant l'Europe ou l'Amérique, les Algériens ou d'origine algérienne ne veulent pas revenir du Soudan et continuent à chanter et à fêter même des défaites retentissantes comme celle d'avant-hier. Il y a quelque chose qui fait mal, qui fait pitié, mais qui fait joie, à voir les Algériens adorer une équipe de foot qui leur a montré un pays différent pendant trois jours, au point que cette équipe est devenue une vraie nationalité ambulante. Les immigrés, les enfants d'immigrés, les locaux et les exilés ont un pays bref mais possible : là où va l'équipe de Saâdane. Un croisement entre le socle friable de la terre, l'envie de s'affirmer, la fierté d'appartenir, la rage de répondre, le bonheur de chanter. Si l'Algérie n'existe pas chez elle, ou si peu, elle existe dans ces déplacements de foules que provoque une équipe de foot qui a fait entrevoir une forme inattendue du «retour au pays natal» : par le Kassaman et le fumigène.

    Nous n'avons pas gagné de match, mais, souvenez-vous toujours de cela: nous avons un drapeau, des chants, des rues à nous, un voyage gratuit et sans retour au Soudan, et aujourd'hui, le ralliement des milliers d'Algériens en exil et en immigration de refus.

    Pour le second match, il n'y a rien à dire : Ce n'est pas un remaniement ministériel, ni un changement, ni une continuation. Simplement une démarche de corbeau pour une perdrix otage de ses propres plumes narcissiques. Le Premier ministre est même flanqué d'un curieux vice-ministre comme l'est un président d'APC par un SG chargé de lui gâcher la vie. On attendait un vice-président, et c'est le Premier ministre qui se trouve confronté à une colocation préventive. C'est-à-dire au lieu et place d'un partage du Pouvoir, on va seulement partager le bureau pour mieux surveiller le dauphin par le corsaire. Comme le numéro 1 est surveillé par le numéro 2 qui n'est le numéro 2 de personne. Pour le reste des noms, il ne faut pas aller chercher loin : il s'agit d'une formule plus proche de l'irrationalité de l'humeur et du caprice que de l'équilibre des choix. Un ministre part à cause d'une «déclaration», un autre reste à cause d'une «déclaration». Un ministre est limogé à cause de la «corruption» ? Un autre est maintenu malgré la «corruption». Ce n'est ni un gouvernement de changement, ni un gouvernement de maintien. Ni un remaniement, ni des encouragements. Ni une révolution, ni un repas froid. Ni un regain de pouvoir, ni un affaiblissement. Seulement de «l'art pour l'art». Une affaire entre «eux» et qui ne vous concerne pas. Dans un pays sans patronat fort, sans opposition, sans expressions des demandes de classes sociales, sans presse vraiment libre et sans visibilité, le remaniement n'est pas une expression mais une impression. On tentera d'y lire un rapport de force entre un Bouteflika et ses contraires, mais c'est comme tenter de deviner le sexe d'un nouveau-né, avec pour seuls indices les cris d'une femme qui accouche.

    Conclusion ? Continuer à soutenir l'équipe de Saadane. Celle-là nous promet un pays ou des buts, la seconde ruine celui que nous ont donné nos morts et qu'on doit redonner à nos enfants.



    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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