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Amnesty demande la libération des algériens détenus en Angleterre

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  • Amnesty demande la libération des algériens détenus en Angleterre

    Dans un rapport accablant contre le gouvernement de Tony Blair, Amnesty International demande la libération des ressortissants algériens détenus sans jugement en Angleterre.

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    Amnesty International a réclamé la libération des Algériens détenus sans jugement en Angleterre, et qui sont menacés d’expulsion du pays. Dans un long rapport, publié avant-hier à Londres, l’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme fait grief au gouvernement britannique de porter gravement atteinte aux droits de l’homme au nom de la lutte antiterroriste.

    Le rapport de 83 pages présente un tableau accablant sur les violations des droits de l’homme par le gouvernement britannique depuis 2001. Le document fait valoir, dans son exposé des motifs, le cas des 29 étrangers, dont dix Algériens, incarcérés sans que ce soit la preuve de leur culpabilité.

    Amnesty charge aussi le gouvernement de Tony Blair du cas du pilote algérien Lotfi Raissi, injustement accusé par le FBI d’avoir entraîné l’un des 18 kamikazes des mystérieux attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington, puis emprisonné pendant presque huit mois sous injonction des services de sécurité britanniques.

    Les dix Algériens incarcérés en Grande-Bretagne, se trouvant sous la menace d’une expulsion, font partie du lot des ressortissants issus de pays musulmans emprisonnés au lendemain des attentats du 7 juillet dernier à Londres. Huit d’entre eux avaient été emprisonnés sans jugement de novembre 2002 à avril 2005 à la prison de haute sécurité à Belmarsh (sud de Londres).

    Ils avaient été libérés sur décision de justice suite à un avis de la chambre des Law Lords, la plus haute instance judiciaire, qui avait jugé en décembre 2004 leur détention illégale. Mais ils avaient été à nouveau incarcérés sous le motif qu’ils constituaient une menace pour la sécurité britannique, selon le ministre de l’Intérieur, Charles Clarke.

    Dès lors, l’organisation basée à Londres qualifie de «kafkaïenne» la situation des étrangers suspectés de terrorisme, et détenus depuis plusieurs années sans jugement, sur la base de preuves tenues secrètes. «Ces individus sont effectivement persécutés avec toutes les conséquences dévastatrices pour eux et pour leurs familles», affirme la secrétaire générale d’Amnesty, Irene Khan, dans ce rapport.

    «En s’abstenant de les inculper, puis en les plaçant sous un régime de strict contrôle, notamment de résidence surveillée, ou en cherchant à les déporter, le gouvernement accroît le pouvoir de l’exécutif et court-circuite les tribunaux», fait observer Mme Khan, qui demande que ces suspects soient poursuivis et jugés ou bien libérés.

    A cet égard, le document dénonce le «traitement cruel, inhumain et dégradant» infligé à ces ressortissants musulmans à Belmarsh. Selon l’organisation, les détenus qui sont placés en isolement dans une aile de la prison vingt-deux heures par jour souffrent de troubles physiques et mentaux dus à leurs conditions d’incarcération inhumaines.

    Mme Khan souligne qu’il existe maintenant «un fossé dangereux entre les actions draconiennes prises par le Royaume-Uni, au nom de la sécurité, et son obligation de protéger les droits de l’homme». «Amnesty accuse, cependant, le gouvernement de Tony Blair de s’être détourné de sa promesse, faite en 1997, de promouvoir les droits de l’homme, en mettant en œuvre en septembre 2001, puis après juillet 2005, une politique antiterroriste qui bafoue les droits des suspects.

    Aux yeux de Mme Khan, «ces mesures ternissent considérablement l’image du Royaume-Uni et sa capacité à promouvoir les droits de l’homme. Cette image s’en trouve encore plus ternie par l’intention du gouvernement d’expulser les personnes incarcérées vers des pays où leur vie peut être mise en danger ou qu’elles subissent la torture.

    La Grande-Bretagne a déjà signé des mémorandums d’entente, à cet effet, avec la Jordanie, la Libye et le Liban. Elle a engagé une course contre la montre pour parvenir à des accords similaires avec l’Algérie et l’Egypte avant que la justice ne s’y oppose.

    L’Algérie avait refusé de conclure un accord qui se limite exclusivement au renvoi des Algériens incarcérés, mais demande un accord qui prévoit une coopération judiciaire entre les deux pays et s’étendrait également aux personnes réclamées par la justice algérienne, à l’image d’Abdelmoumène Khalifa.

    Toutefois, Amnesty a réclamé des autorités britanniques de ne pas les expulser et de cesser d’essayer d’obtenir des pays en question des «assurances diplomatiques» selon lesquelles les suspects ne risqueraient rien une fois rapatriés.

    Par le Jeune Indépendant
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