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pour ou contre le démantèlement tarifaire avec l europe

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  • pour ou contre le démantèlement tarifaire avec l europe

    · Automobile, BTP, électronique, pièces de rechange…

    · Recettes douanières: Une baisse de 40%!


    · Grand écart entre l’import et l’export



    Plus 2012 approche, plus les tensions s’exacerbent auprès de nombreux secteurs d’activité. Plusieurs opérateurs redoutent de perdre des parts de marché et un manque à gagner tant sur le marché local qu’à l’export. Ce qui se traduit déjà par des révisions à la baisse de certains investissements plus exposés. Aujourd’hui, l’on s’accorde à dire que la conclusion des différents ALE comporte des risques évidents: une fragilisation des branches de production non compétitives par l’accroissement des produits importés et, partant, des pertes d’emplois ainsi que l’aggravation du chômage/pauvreté, surtout en milieu rural. Quant au manque à gagner en termes de recettes à l’Etat, il devra se traduire par des réductions des capacités d’investissement dans les infrastructures de base. A noter que les recettes douanières devront subir une baisse de l’ordre de 40% à partir de 2012. Autres implications directes, les baisses des prix à l’importation favoriseront forcément des hausses des importations. Globalement, l’augmentation des importations des biens et services devra atteindre 5,3%. En revanche, les exportations des biens et services, elles, ne seraient pas à même de profiter de l’avantage tarifaire offert par les différents partenaires. Si l’import va augmenter de 5,3%, le montant de l’export des biens et services ne croîtra que de 0,6% à partir de la date de suppression des droits de douane (mars 2012). D’où l’urgence de développer une offre plus percutante à l’export et en phase avec la demande mondiale en biens et services.
    Dans ce contexte précis, des opérateurs craignent pour leur business: automobile, BTP, électronique, électricité, papier-carton, chaussure, pièces de rechange… autant de filières et de secteurs qui s’attendent au pire.

    · Automobile: Zéro droit en 2012

    C’est l’un des secteurs qui pâtit déjà du démantèlement Maroc-UE. D’ailleurs, des mouvements de lobbying contestent, depuis plusieurs mois, «l’absence d’équité tarifaire» sur le marché. Des distorsions commencent à être perceptibles dans les tarifications des véhicules en fonction du continent d’origine. «L’implication directe se traduit par une baisse des parts de marché des marques hors UE qui sont autour de 40%. A terme, elles ne détiendront que 30% du marché», déplore Adil Bennani, porte-parole du Groupement des importateurs de véhicules pour l’équité tarifaire (Givet).
    Autre implication, selon le Givet, de pertes de parts de marché des véhicules hors UE, un manque à gagner en termes de volume à l’importation, de droits de douane et de fiscalité (TVA et vignettes en l’occurrence). Ce qui se traduira, côté consommateurs, par un choix restreint qui favorise plus le made in Europe.
    Pour l’automobile par exemple, les taux appliqués sur les véhicules neufs en provenance d’Europe sont actuellement de 6,5%. Ils passeront à 3,5% en mars 2011 avant le zéro droit en 2012.

    · Le BTP pas prêt

    «Les ALE n’apporteront rien de bon au BTP au Maroc» affirme, catégorique Bouchaib Benhamida, président de la Fédération nationale du bâtiment et travaux publics (FNBTP). En effet, selon le président de la fédération, les accords préférentiels ne feront que faciliter l’accès de nos marchés à la concurrence. D’autre part, la libre-circulation des personnes ou du moins sa simplification reste un problème de taille pour les opérateurs nationaux.
    Il s’agit de la principale barrière à l’entrée, notamment pour les marchés européens. «Si je dois retirer un cahiers des charges en Allemagne, il me faut plus de deux mois de procédure», déplore Benhamida.

    · Electricité/électronique: La Fenelec inquiète

    Si l’ouverture douanière présente quelques avantages indéniables pour l’industrie électrique et électronique, les inconvénients sont beaucoup plus importants. Côté positif, la baisse du coût des matières premières (métaux, fils de cuivre…) promet d’améliorer la compétitivité/prix des entreprises du secteur sur le marché national. Mais, le revers de la médaille est que la filière devra faire face à la concurrence des produits finis venus d’Europe (interrupteurs, boîtiers, fils…). En effet, lorsqu’ils sont fabriqués en Europe, ces produits sont plus compétitifs et moins chers du fait de charges fixes inférieures.
    Même la diminution des coûts des intrants n’est pas suffisante pour faire face à cet écart. «Il s’agit d’un réel danger pour les entreprises nationales. Au cours des 10 premières années, 7 à 10% des opérateurs devront disparaître. Seules les entreprises qui se sont mises à niveau pourront survivre.
    Dans ce sens, l’orientation à l’export est une opportunité à saisir», affirme Youssef Tagmouti, président de la Fédération nationale de l’électricité et de l’électronique (Fenelec). Aujourd’hui, les taux pour ces produits ne dépassent pas 5%. Ils passeront à 2,5% dès 2011.

    · Produits agricoles: Sursis provisoire

    Les produits agricoles restent protégés et suivent un système de quotas qui leur est propre. Cette catégorie de produits n’est pas directement touchée par la réduction à 0% prévue pour 2012. Cependant, un nouvel accord visant plus d’ouverture a été finalisé en début d’année entre le Maroc et les pays de l’UE. Il n’est pas encore entré en vigueur. Cet accord vise essentiellement à renouveler le cadre général qui régule les échanges de produits agricoles. Mot d’ordre: l’asymétrie temporaire vient s’imposer en tant que principe régulateur. Certains produits seront libéralisés dès la signature de l’accord (produits nécessaires à l’aboutissement du plan Maroc Vert tels que les animaux reproducteurs ou les semences).
    Un deuxième groupe est à libéraliser sur 5 ans (il s’agit des produits pour lesquels le Maroc dispose d’un avantage comparatif avéré comme les fruits et légumes, les conserves alimentaires…) Enfin, une troisième catégorie comprend les produits nécessitant une longue période d’ajustement (produits laitiers, œufs, légumineuses…) Celle-ci sera libéralisée sur 10 ans.

    · Textile-habillement: L’Amith pointe la sous-facturation

    «Le démantèlement, c’est tout bénéf!», s’accordent à dire plusieurs opérateurs dans le textile. Les droits d’entrée au Vieux continent étaient tellement élevés que la suppression des droits de douane est considérée comme l’aubaine du siècle pour de nombreux textiliens. «Le secteur ne craint pas la concurrence européenne», souligne Mustapha Sajid, président de l’Amith. Par contre, le secteur pointe du doigt la sous-facturation. C’est le véritable danger qui menace la pérennité du secteur, précise le président de l’Amith. En effet, en plus d’être une forme de concurrence déloyale, cette pratique pénalise les recettes de l’Etat. L’autre défi est de garantir la qualité des intrants en contrôlant l’origine et la composition, notamment via des normes d’étiquetage et des standards de qualité exigeants.
    L’importation de matières premières à zéro droit donnera la possibilité de concurrencer des marchés tels que le Bengladesh, l’Europe de l’Est ou encore l’Inde! Mais le Maroc ne pourra se positionner sur les grandes séries. «On n’est plus des vendeurs de minutes. Or, on doit surfer sur la vague de produits finis via la co-traitance avec les clients européens».

    source : http://www.leconomiste.com/
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