Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Terrorisme: Polisario et AQMI, des alliés objectifs

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Terrorisme: Polisario et AQMI, des alliés objectifs

    RaPPORT. L’ESISC (European Strategic Intelligence and Security Centre), sous la direction de Claude Moniquet, vient de publier, en mai 2010, un rapport détaillé sur le front Polisario et le développement du terrorisme au Sahel.
    C’est un document qui s’appuie sur des articles de la presse régionale et internationale, des rapports d’ONG, d’organisations internationales et de centres de recherche indépendants ainsi que des entretiens avec des témoins de l’évolution du Polisario et des acteurs de la sécurité régionale en Afrique du Nord.
    Le but du rapport est de proposer un examen détaillé des liens entre le Front Polisario et l’AQMI. Les relations entre le Polisario et des factions terroristes dans la région remontent à plus de trente ans. C’est ce que confirme Mustapha Bouh, ancien membre du bureau politique du Front. «Tout a commencé à la fin des années 1980. Des étudiants venus des camps de Tindouf et présents dans les universités d’Alger y ont rencontré des membres du FIS qui tenaient le haut du pavé dans les facultés à cette époque. Ils sont revenus animés par l’idéologie islamiste ».
    Ces premiers contacts ont permis le développement de relations suivies entre des membres du Polisario et des terroristes du GIA (Groupe islamique armé) algérien. On s’en souvient, en 1994, des armes fournies par l’armée algérienne au Polisario ont été retrouvées, par ces mêmes services de sécurité algériens, entre les mains de militants du GIA.
    Suivent d’autres épisodes de rapts, de kidnappings et de trafic d’armes et de drogues. L’attaque menée le 4 juin 2005 par le GSPC contre une caserne des forces de sécurité mauritaniennes à Lamghiti, marque un tournant dans la région. L’opération, conduite par Mokhtar Belmokhtar, un cadre du GSPC, et à laquelle plus d’une centaine d’hommes ont participé, a fait au moins 15 morts et 17 blessés. Les enquêteurs ont noté la participation de véhicules du Polisario.
    Quand le GSPC algérien prêta allégeance à Al Qaïda pour donner naissance à l’AQMI (Al Qaïda dans la Maghreb islamique), les ramifications terroristes avec le Polisario deviennent plus nombreuses. C’est ainsi qu’un petit groupe salafiste local, Imarat Assahraa (L’Emirat du Sahara) commença à se développer dans le sud algérien. Imarat Assahraa a été formé entre autres par des combattants venus des camps du Polisario.

    Premiers contacts
    L’opportunité que représentent les camps du Polisario pour une organisation comme l’AQMI a également été soulignée par Michael Braun, ancien directeur des opérations de la DEA (Drug Enforcement Agency), l’agence américaine de lutte anti-drogue. Pour l’expert américain, dans les camps de Tindouf, «les organisations terroristes puissantes telle Al Qaïda au Maghreb islamique sont des experts en matière de détection de personnes présentant des signes de vulnérabilité. Ainsi, les camps de Tindouf représentent une mine d’or potentielle pour les recruteurs de groupes comme l’AQMI».
    Le cas de Omar Ould Sid’Ahmed Ould Hamma, dit “Omar le Sahraoui”, ex-membre du Polisario, qui a enlevé trois ressortissants espagnols dans la sahel, a fait éclater le couvercle secret des alliances entre l’AQMI et Polisario. Les services de Omar Sahraoui ont été loués contre de l’argent par Mokhtar Belmokhtar, l’émir de l’AQMI dans le Sahel. L’individu, âgé d’une cinquantaine d’années, a été arrêté en février 2010 près de la frontière avec le Mali et inculpé fin mars 2010 par le parquet de Nouakchott.

    La naissance de l’AQMI
    Selon la presse espagnole, Omar Sahraoui a «formé une partie de l’organigramme» du mouvement terroriste. Il a aussi mis «son expérience au service des terroristes et autres trafiquants de drogue et d’autres produits de contrebande comme le tabac». D’après des sources proches de l’enquête, il a également été chargé de fournir à l’AQMI les véhicules nécessaires pour échapper aux raids des forces de sécurité mauritaniennes et traverser la frontière avec le Mali.
    D’autres membres du Front Polisario ont été arrêtés avec Omar Sahraoui. Parmi la vingtaine de personnes inculpées dans cette affaire, certaines sont des militaires en exercice du Polisario. On trouve parmi eux Mohamed Salem Mohamed Ali Ould Rguibi, âgé d’environ cinquante ans, et Mohamed Salem Hamoud, à peine âgé de vingt ans, opérant tous deux dans la quatrième région militaire, dite “M’heriz”, basée à Tindouf. Nafii Ould Mohamed M’Barek, la quarantaine, qui opérait dans la septième région militaire avant de se lancer dans la contrebande et le trafic dans le nord de la Mauritanie, figure également parmi les personnes inculpées par la justice mauritanienne. Un autre cas vient renforcer la coopération entre l’AQMI et le Polisario. En janvier 2010, les services de sécurité algériens ont arrêté Mahjoub Mohamed Sidi, mufti du Polisario et l’un des imams les plus radicaux de Tindouf. Il était suspecté d’entretenir des liens avec l’AQMI et une perquisition a permis de découvrir à son domicile une vingtaine de kilos d’explosifs, des armes et une correspondance avec certains dirigeants de l’AQMI.
    Pour les experts internationaux, ce n’est que le début. La partie immergée de l’iceberg révèlera d’autres connexions plus dangereuses qui menacent la stabilité de toute la région du Sahel et du Maghreb .

    Maroc-Hebdo International
Chargement...
X