Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'austérité, promesse de campagne aux Pays-Bas

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'austérité, promesse de campagne aux Pays-Bas

    Le prochain gouvernement néerlandais, quelle que soit sa couleur politique, engagera un programme d'austérité budgétaire susceptible de dégager au moins 10 milliards d'euros d'économies annuelles.

    Les dépenses de santé, les aides au logement, les allocations chômage et le système de retraite seront tous concernés, selon les programmes des partis politiques en vue des élections législatives de mercredi prochain.

    Ce scrutin a été provoqué par la chute du gouvernement de coalition de Jan Peter Balkenende, mis en minorité en février sur la question de l'engagement militaire en Afghanistan.

    Mais l'éclatement de la crise de la dette grecque et ses effets sur l'euro ont totalement modifié l'ordre du jour, et les élections se joueront sur les questions économiques.

    Dans son dernier rapport, le Bureau d'analyse de la politique économique (CPB), organisme public indépendant qui alimente le gouvernement en notes et synthèse, a prévenu: sans réformes structurelles, les déficits de la cinquième puissance économique de la zone euro s'envoleront à partir de 2020.

    Pour l'heure, le déficit budgétaire du pays et son endettement sont inférieurs aux statistiques moyennes de la zone euro, et la Commission européenne prévoit pour 2011 un déficit budgétaire à 5,1% du PIB et un endettement représentant 69,6% du PIB.

    Mais le vieillissement de la population et l'augmentation attendue des dépenses de santé sont parmi les facteurs avancés par le CPB pour justifier ces réformes.

    D'ici 2040, le ratio démographique entre les 20-64 ans et les plus de 65 ans ne sera plus que de deux pour un, contre quatre pour un aujourd'hui. Conséquences chiffrées en mars par le CPB: le coût des retraites passerait de 5% à 8,5% du PIB et les dépenses de santé augmenteraient de 9,75% à 14,25% du PIB.

    PERCÉE DES LIBÉRAUX

    Dans les sondages, le Parti libéral (VVD) de Mark Rutte est donné en tête et pourrait obtenir mercredi 36 des 150 sièges de la Chambre des députés, selon un sondage de l'institut Maurice De Hond publié cette semaine.

    Le Parti travailliste (PvdA) de Job Cohen arriverait en deuxième position, avec 29 élus, devant les Chrétiens démocrates (CDA) du Premier ministre sortant Jan Peter Balkenende (24 sièges).

    Le Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders a fait les frais du recentrage de la campagne autour des questions économiques: longtemps annoncée comme possible deuxième force politique au Parlement, la formation populiste que portaient les débats sur l'immigration et l'intégration arrive désormais en quatrième place des intentions de vote, avec une représentation parlementaire attendue autour de 18 sièges.

    La percée du Parti libéral a été le principal enseignement de la campagne qui s'achève. Mi-février, l'institut Maurice De Hond ne tablait que sur 22 élus pour le parti de Mark Rutte; aujourd'hui, les Libéraux semblent en passe de former autour d'eux la prochaine coalition.

    Cette progression spectaculaire refléterait selon les analystes le fait que le programme du VVD est jugé le mieux à même de réduire les déficits par le Bureau d'analyse de la politique économique (CPB), qui a passé au banc d'essai l'ensemble des plates-formes électorales.

    L'autre facteur expliquant la percée des libéraux tient à une forme de consensus social sur la nécessité de réduire les dépenses publiques.

    "L'électeur voit bien qu'après la crise financière, nous sommes passés à une 'crise pays' et que, dans la plupart des pays, y compris aux Pays-Bas, les caisses sont vides. Il voit bien qu'on dépense plus que ce que l'on gagne et il réalise que ce n'est pas possible, pas plus dans un ménage qu'à l'échelle d'un pays", explique Frans Weekers, spécialiste des questions financières au Parti libéral, dans une interview accordée la semaine passée à l'agence Reuters.

    Dans leurs programmes, les partis politiques proposent des réductions de la dépense publique allant de 10 milliards d'euros par an (Parti travailliste) à 20 milliards d'euros (Libéraux) d'ici 2015, terme de la prochaine législature.

    La plupart des formations politiques proposent aussi une réduction des prestations sociales. Le relèvement de l'âge légal de la retraite (de 65 à 66 ou 67 ans) figure également sur la plupart des programmes.

    Tous les partis proposent enfin de réduire les aides directes ou indirectes au logement (via une hausse des loyers dans le logement social ou une limitation des déductions fiscales sur le paiement d'intérêts liés à des crédits immobiliers).

    "Nous sommes très attachés à l'euro. Il représente nos retraites, toutes les richesses que nous détenons aux Pays-Bas. Il est donc de la plus haute importance d'avoir un euro fort", a dit cette semaine le chef de file travailliste, Job Cohen.

    source : Reuters
Chargement...
X