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Ouaguenoun et la démocratie participative

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    Ouaguenoun instaure la démocratie participative

    07 Juin 2010 - Page : 7 ( journal l'expression )

    Une approche nouvelle vers une démocratie qui s’adapte mieux aux spécificités des populations.

    La qualité de travail des entreprises des travaux publics en charge de la réalisation des projets communaux est souvent remise en cause par les populations. Ce constat se dégageait de la réunion qui a regroupé les élus de Ouaguenoun, dans la wilaya de Tizi Ouzou, avec le conseil des comités de villages de la même commune. A noter, au passage, que le président de l’APC, à l’origine de cette méthode de travail, a innové dans la gestion locale en associant les représentants des villages regroupés dans un conseil consultatif communal qui travaille et se réunit avec les élus. Cette initiative, qui est une manifestation éloquente de la gestion participative, devrait être méditée par les élus locaux à travers la Kabylie. En effet, cette stratégie adoptée par les élus de Ouaguenoun a permis de cerner les réelles préoccupations citoyennes. Les populations représentées au niveau des Assemblées élues expriment leurs doléances, dégagent les priorités et évitent par là même les conflits qui naissent souvent des sentiments d’exclusion et d’injustice dans la répartition des budgets. Cette méthode, qui a su intégrer les structures anciennes mieux maîtrisées par les populations aux modes de gestion modernes, a également permis aux élus d’apprécier avec précision les intérêts de leur commune.
    Au sujet des manques constatés dans la qualité de travail des entreprises engagées dans la réalisation des projets communaux comme les routes, les réseaux AEP et gaz de ville, les constatations du conseil consultatif mettent le doigt sur une réalité bien amère. Les défaillances et le mauvais travail sont, selon les représentants des villages, dus à la non-application de la réglementation en vigueur et au manque de rigueur dans le suivi et le contrôle.
    Ce sont, par voie de conséquence, les services concernés qui sont pointés du doigt par les populations. Ces défaillances décriées ont été constatées, à titre d’exemple, dans le projet d’amélioration urbaine du chef-lieu. Des malfaçons, des incohérences, des omissions et une mauvaise coordination des services concernés ont émaillé, selon le conseil consultatif, les travaux de réalisation de plusieurs projets. A Tikobaïne, le réseau de branchement en gaz de ville demeure encore insuffisant malgré un programme complémentaire.
    A Djebla, les représentants des villages reprochent à l’entreprise réalisatrice d’avoir endommagé les VRD sans procéder à leur réparation après la fin des chantiers. Sur un autre registre, le conseil des comités de villages a profité de la tribune offerte par l’APC de Ouaguenoun pour lancer un appel aux pouvoirs publics afin de faciliter la compréhension de la loi 08-15 du 20 juillet 2008 fixant les règles de mise en conformité des constructions.
    Ces derniers font remarquer aux législateurs que la régularisation des constructions anciennes et leur confortement est plus coûteux que l’habitation elle-même. Ils exigent, à cet effet, une aide financière de l’Etat pour couvrir l’étude, l’expertise, le confortement. Ils demandent également que les prix des terrains soient alignés sur ceux appliqués en faveur des promoteurs immobiliers engagés dans la réalisation des programmes LSP. Toujours au sujet du foncier, le conseil consultatif de Ouaguenoun, connaissant les conflits familiaux qu’il engendre, appelle les pouvoirs publics à revoir l’opération cadastre de la commune pour corriger toutes les lacunes constatées.
    Premiers concernés, les représentants des villages aident ainsi les élus locaux à trouver les solutions adéquates et consensuelles. Regroupant les sages et la matière grise de la commune, l’apport de cette structure s’avère une solution à tous les manques constatés jusque-là dans la gestion locale. Elle est un appui de taille aux élus locaux qui trouvent toutes les difficultés à faire valoir leur statut.
    L’importance de ce conseil fait entendre des voix qui préconisent même la généralisation de cette méthode de travail au niveau des autres communes. Le renforcement des conseils consultatifs communaux par des instruments juridiques intégrés dans les codes communal et de wilaya apporterait, selon des mêmes voix, plus d’efficacité dans la gestion des collectivités locales. C’est aussi une approche nouvelle vers une démocratie qui s’adapte mieux aux spécificités des populations.

    Kamel BOUDJADI
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