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Par Hakim Laâlam
[IMG]http://www.lesoird***********/articles/2010/06/08/pousse.jpg[/IMG]
Avertissement ! La lecture de la chronique qui suit n’est pas conseillée pour tous les publics. Il est vivement recommandé aux personnes sensibles de se munir de kits de protection et de… désodorisants !
1,8 million d’euros pour des sanitaires ! Près de deux millions d’euros pour des lavabos et des cuvettes de toilettes, hachakoum ! Je pense que l’on avait un sens très… poussé de l’hygiène corporelle dans la Sonatrach de Chakib Khelil. Faut croire que biologiquement, nous, les Algériens qui utilisons des toilettes à 6 500 dinars, chasse comprise, nous ne devons pas être constitués comme ces frères de Sonatrach qui allaient se soulager et se rafraîchir le museau dans des salles de bains à 2 millions d’euros. Des chiottes à deux millions d’euros, moi je demande à voir. Au lieu d’aller en visite au Jardin d’Essai, aux musées ou dans d’autres lieux de savoir et de culture, je propose très sérieusement des sorties pédagogiques dans les toilettes de Sonatrach. Faut, au moins une fois dans sa vie, avoir vu à quoi ressemble un bidet à deux millions d’euros. Tu ne peux pas mourir sans avoir reluqué ça. Moi, personnellement, ma vie serait un ratage lamentable si je passais à côté de ce genre d’excursions. Je suis même convaincu que l’on ressort un autre homme après avoir vu des toilettes à 2 millions d’euros. Tu ne peux plus, après, avoir la même perception et approche du fait de s’alimenter, de digérer et d’éliminer. T’es obligé de faire attention à ce que tu avales avec des chiottes à ce prix-là. Il n’est pas question de bouffer n’importe quoi ! Il faut manger tout en sachant que ce que tu vas ingurgiter finira dans ce haut lieu du soulagement que sont les toilettes de Sonatrach. Et donc, tu t’alimentes en conséquence, forcément. En temps normal, lorsqu’un quidam va dans des toilettes ordinaires, lorsqu’il en sort, on lui demande s’il s’est bien lavé les mains. Eh ben là, mon frère, le mec qui sort de WC à deux millions d’euros, on l’applaudit, on l’interviewe et on le jalouse même. Y en a qui vont jusqu’à se faire prendre en photo avec lui, c’est dire ! A Sonatrach, quand on dit à un collègue, sur le coup de la colère, «tu me fais chier !», c’est loin d’être une insulte. Au contraire, ça sonne comme un compliment. Des gens très proches de cette entreprise m’ont même raconté que pour postuler à la fonction de Madame Pipi dans les WC de Sonatrach, faut un niveau d’au moins bac plus 6 ! Enfin ! Faut pas non plus faire montre d’aigreur et de ressentiment. C’est tout de même Sonatrach ! L’entreprise qui nous nourrit tous. On peut quand même concéder à ceux qui nous nourrissent d’aller dans des lieux d’aisance somptueux, non ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
Le soir d'Algérie
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Avertissement ! La lecture de la chronique qui suit n’est pas conseillée pour tous les publics. Il est vivement recommandé aux personnes sensibles de se munir de kits de protection et de… désodorisants !
1,8 million d’euros pour des sanitaires ! Près de deux millions d’euros pour des lavabos et des cuvettes de toilettes, hachakoum ! Je pense que l’on avait un sens très… poussé de l’hygiène corporelle dans la Sonatrach de Chakib Khelil. Faut croire que biologiquement, nous, les Algériens qui utilisons des toilettes à 6 500 dinars, chasse comprise, nous ne devons pas être constitués comme ces frères de Sonatrach qui allaient se soulager et se rafraîchir le museau dans des salles de bains à 2 millions d’euros. Des chiottes à deux millions d’euros, moi je demande à voir. Au lieu d’aller en visite au Jardin d’Essai, aux musées ou dans d’autres lieux de savoir et de culture, je propose très sérieusement des sorties pédagogiques dans les toilettes de Sonatrach. Faut, au moins une fois dans sa vie, avoir vu à quoi ressemble un bidet à deux millions d’euros. Tu ne peux pas mourir sans avoir reluqué ça. Moi, personnellement, ma vie serait un ratage lamentable si je passais à côté de ce genre d’excursions. Je suis même convaincu que l’on ressort un autre homme après avoir vu des toilettes à 2 millions d’euros. Tu ne peux plus, après, avoir la même perception et approche du fait de s’alimenter, de digérer et d’éliminer. T’es obligé de faire attention à ce que tu avales avec des chiottes à ce prix-là. Il n’est pas question de bouffer n’importe quoi ! Il faut manger tout en sachant que ce que tu vas ingurgiter finira dans ce haut lieu du soulagement que sont les toilettes de Sonatrach. Et donc, tu t’alimentes en conséquence, forcément. En temps normal, lorsqu’un quidam va dans des toilettes ordinaires, lorsqu’il en sort, on lui demande s’il s’est bien lavé les mains. Eh ben là, mon frère, le mec qui sort de WC à deux millions d’euros, on l’applaudit, on l’interviewe et on le jalouse même. Y en a qui vont jusqu’à se faire prendre en photo avec lui, c’est dire ! A Sonatrach, quand on dit à un collègue, sur le coup de la colère, «tu me fais chier !», c’est loin d’être une insulte. Au contraire, ça sonne comme un compliment. Des gens très proches de cette entreprise m’ont même raconté que pour postuler à la fonction de Madame Pipi dans les WC de Sonatrach, faut un niveau d’au moins bac plus 6 ! Enfin ! Faut pas non plus faire montre d’aigreur et de ressentiment. C’est tout de même Sonatrach ! L’entreprise qui nous nourrit tous. On peut quand même concéder à ceux qui nous nourrissent d’aller dans des lieux d’aisance somptueux, non ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
Le soir d'Algérie
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