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    Football : une illusion peut en cacher une autre

    À trois jours du match, l’Algérie est prête. Il s’agit de la société, pas de l’équipe. Car pour l’équipe, on n’en sait pas grand-chose. Les joueurs et l’entraîneur jurent de leur succès annoncé ; les commentateurs de presse et les spécialistes ne voient que des faiblesses qu’il faut combler.
    S’il est difficile de juger du niveau de préparation de l’équipe nationale, on peut, en revanche, constater que les Algériens se sont préparés au grand rendez-vous. Les téléviseurs et les abonnements aux chaînes de télévision qui offrent la transmission des rencontres se sont vendus. Les plus chanceux ont pu s’offrir le luxe de suivre sur place les matches du onze national.
    Les autres auront le modeste privilège de ne pas travailler dimanche après-midi. Les plus intègres ont pris leur congé ; certains envisagent, paraît-il, de s’absenter de leur propre chef.
    Quel est le patron, employeur ou simple manager, qui osera sanctionner un tel élan nationaliste ? Jusqu’ici, l’incivisme consistait à retenir le personnel à l’heure de la prière ou du f’tour ; désormais, les matches de l’équipe nationale de football font partie des forces majeures pouvant justifier la désertion rémunérée du poste de travail.
    Djezzy et Nedjma, sponsors attitrés de l’Algérie, ont donné l’exemple, en décrétant l’après-midi “chômé et payé”. Une prospère compagnie d’assurances libère ses employés le temps de la rencontre. Même Khelifa, au temps de sa splendeur patriotique, n’a pas fait cela.
    Dans cette silencieuse frénésie d’avant-match, on aura remarqué la sérénité des officiels. Celle-ci contraste avec l’agitation, compréhensible dans ce cas-là, qui a précédé les deux confrontations avec l’Égypte, mais aussi avec l’enthousiasme de veille de coupe d’Afrique. Tout se passe comme si l’on ne voulait pas s’engager avec une équipe qui n’a pas donné de signes prometteurs quant à la qualité de sa participation. Les récentes prestations de l’attelage de Saâdane ne justifient apparemment pas le même investissement politique que celui accompli à Khartoum ou à Luanda.
    Parions que tout le monde attend dimanche pour se définir.
    Si l’équipe se tire d’affaire dans ses débats avec la Slovénie, le satisfecit et les encouragement fuseront de partout, de ceux qui n’auront jamais douté que nos joueurs se surpassent toujours quand il s’agit de la défense des couleurs nationales, suivi en cela par les experts qui expliqueront a posteriori l’apport de nos joueurs d’exception et la pertinence de la stratégie de Saâdane.
    Mais si, par malheur, l’affaire est mal enclenchée, il n’y aura pas grand monde pour revendiquer la représentativité de cette équipe et beaucoup pour rappeler qu’elle ne justifie pas les dépenses en stages et en primes qu’elle a occasionnées au trésor public. Nous voilà donc suspendus, pour quelques jours, au résultat d’une équipe qui doit nous faire oublier la médiocrité du football local. Elle doit d’autant plus briller que le niveau de notre championnat n’en finit pas d’être lamentable.
    Il n’y a, cependant, pas de quoi s’inquiéter : l’année prochaine, le football national se professionnalise. Ne demandez surtout pas comment on va s’y prendre pour privatiser des clubs qui comptent plutôt sur les tractations politiques que sur la formation des joueurs, dans un pays qui n’a pas un terrain praticable dans la capitale ; ne le demandez pas : c’est décidé.
    Liberté
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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