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Yemma Allah yarhamha.

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  • Yemma Allah yarhamha.

    Début août. Enfin chez nous. Ma petite ville en Algérie.
    Arrivé tard le soir. Premiére nuit. Et ce chien qui n'arrête pas. Hou, hou, hou et encore hou.
    Tic tac, tic tac. Et cette maudite horloge qui scintille dans le noir.
    Le chien s'est tu. Un coq reprend: coucoucouuucouuu. Putain de coq. Je vous le jure, le coq a enchainé à l'instant où le chien s'est tu. Je pense à maman. Trés fort à mamam. Puis bang, j'arrête de penser. Sec. Un autre son. Le muezzin. Et je vous le jure, le coq s'est tu à l'instant où le muezzin a enclenché.

    Une petite ville qui m'est aujourd'hui étrangère, j'ai vécu là pourtant. Ma mère est enterrée dans le cimetière de cette petite ville.

    Je regarde l'heure. J'ai pas sommeil anyway. j'enfile mon running et je sors en voleur ( pour pas réveiller personne ) de la maison. Let's go... Jogging.

    Je cours doucement dans des ruelles désertes, je transpire à l'aube. je cours vers le cimetière par des chemins qui étaient les miens, enfant. Le pont sur la voie ferrée, le cinéma où j'allais, le marchand de tapis staïfi, la librairie, laftaïri dèja ouvert qui me regarde courrir et qui cherche qui me court aprés. Tout est exactement comme dans mon souvenir. Je cours sur des chemins que je connais par coeur, mais le coeur n'y est plus. Les lieux sont les mêmes et sont autres en même temps.

    Sont à d'autres, maintenant.

    Je cours sur des chemins que je connais par coeur, mais si le coeur s'énerve un peu, c'est seulement que je viens d'attaquer la côte du cimetière.

    Mes pas décélèrent sur le gravier de l'allée centrale. Je lis les noms sur les pierres, Marouan.B, Saïd.A, Smaïl.F, Ammar.S. Ces noms-là, quand j'étais petit, riaient tard dans la nuit, assis sur le muret de ma cour.

    Ma mère est au fond. Je ne m'attarde pas. Je dis " Bonjour maman ". Puis rien. Si je ne dis rien à maman, c'est qu'elle continue de prendre toute la place comme avant. Je me penche jusqu'à toucher du bout des doigts le marbre gris de la pierre tombale, vous savez, comme dans nos jeux d'enfant, comme lorsqu'on avait à aller toucher, un but, un poteau, et revenir en courant.

    Je reviens en courant par un autre chemin qui me dépose presque au pied des cheminées de l'usine de textile. De là je rejoins la cité. Je connais les ruelles de la cité par coeur, mais le coeur n'y est plus. S'il s'énerve un peu, c'est que j'accélère.

    Aujourd'hui mamam, Si je ne te dis rien maman, c'est que tu continues de prendre toute la place comme avant. Dix ans, jour pour jour et tu me manques maman, ça me semble une éternité maman. Oui, je t'entend rire. Ris maman. T'as raison. Qu'est ce que j'en sais de l'éternité.

    Dis-moi ma sainte maman: Est-ce-que tu t'ennuies en-haut. c'est long une éternité ? Oui maman, je sais, c'est bête les larmes, mais ils me montent seulement quand je te parle.

  • #2
    bloum

    J'ai les larmes aux yeux. Tu as si bien choisis tes mots et tu as un art de description, j'aime beaucoup...

    La mère est irramplaçable, elle couve notre coeur jour après jour et pour toujours...
    hommage à toute les mères du monde...
    Passi passi werrana dipassi!

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    • #3
      Que ta maman repose en paix lá ou elle est : au paradis.

      Laisse enfin tes larmes couler........soulage ton coeur, repense á tous ces moments precieux partagés. Elle n'est pas loin, tu ne peux ni la voir ni la toucher mais elle est lá, elle veille sur toi comme elle l'a fait tout le temps.....

      Parles lui, dis lui..........elle t'entend et elle sent ton coeur gonflé. Soulage toi, raconte lui tout ce qui te pése. Elle te répondra.

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      • #4
        Oh, que c'est triste de perdre sa mère. Lorsque j'étais enfant je lui disais " maman tu es la plus belle femme du monde " elle me souriait comme pour me remercier, et moi je le pensais vraiment.
        Une mère est irremplaçable.
        Que Dieu l'acceuille en son vaste paradis.
        Quand le chat n'est pas là, les souris dansent

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        • #5
          Je suis en larme!!!

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          • #6
            Bonjour bloum

            Et mon cueour fait boum boum bloum blium

            J’ai reconnu ma mère dans ta mère. Toutes les mères …

            Tu sais si bien soulever les cœurs et les souvenirs des mères …

            A chaque fois que tu postes quelque chose, je (on est) suis émue,

            Tout ce que touches devient valeur, devient or.

            A quant ton roman, qui ne peut être que chef d’œuvre. J’aimerai bien le lire un jour. A défaut on lit tes postes. Rien que pour cela bravo FA.
            Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
            L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

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            • #7
              bien sur qu'elle te manque, quand on aime on ne peut reellement vivre sans!
              Elle ne s'ennuie pas , elle est passé dans une autre phase, tout comme on devra le faire nous aussi!

              l'absence est douloureuse, on entend encore leurs voix, leurs rires, leurs mots!
              On sent encore leurs mains, mais ya rien plus rien que les souvenirs et quelques photos!

              ils vivent a travers nous se plaisent a dire certains ! oui surement mais pour les gens concrets cela ne signifie rien!

              et la tombe silencieuse nous rappelle que la mort est toujours difficile a accepter !

              je te comprend o combien ! que dieu leurs fassent misericorde.

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              • #8
                Très touchant... on ne peut rester indifférent a ce récit. La mère n’est pas n’importe qui dans notre vie, C'est un TOUT et sa perte peut provoquer un desequilibre que seule la foi en dieu peut aider a surpasser.

                Que votre mère repose en paix. Nul n’est éternel sur cette terre, Bon courage.

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                • #9
                  moi

                  je n'ose y penser......
                  griffer ma feuille est mon plus bel amour plus elle souffre plus je me sens vivante!

                  lily
                  la diablesse!

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                  • #10
                    Rabbi Yarham Yémmak ya khoo

                    Salam ou alaykom

                    @ Bloum

                    j'ai aimé ce que t'as ecris, !!

                    et quand je pense qu'il existe des gens qui jettent leur mère dans des maisons de retraites
                    2.7. et Dieu a scellé leur cœur et leur entendement. De même qu’un voile leur barre la vue, et ils sont voués à un terrible châtiment. (Al Baqâra)

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                    • #11
                      bloum

                      Rabi yerhamha...merci de nous avoir fait partager ca

                      moi j'espère vraiment mourir avant mes parents, je pense pas que je puisse supporter la douleur
                      "Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, tais-toi!!" (proverbe chinois)

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                      • #12
                        rabi yerhamha inchalah et l'accueille dans son vaste paradis!

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                        • #13
                          Nazeha

                          moi j'espère vraiment mourir avant mes parents, je pense pas que je puisse supporter la douleur
                          Je te souhaite une longue vie et à tes parents aussi. Il y a un proverbe chinois qui dit que la plus grande des tortures c'est de voir ses enfants mourir.
                          J'avais une mère tellement qu'elle m'aimait, j'ai toujours souhaité mourir aprés elle pour ne pas la laisser souffrir et mourir de chagrin.
                          Quand le chat n'est pas là, les souris dansent

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                          • #14
                            Bloum

                            Ta douleur crie notre peur et nos regrets de ne jamais pouvoir les aimer assez pendant qu'elles sont encore là.
                            Quand elles partent nos valeurs changent et le vide laissé ne peut être comblé par aucun autre sentiment.
                            Sois fort et continue d'écrire pour exprimer ce que d'autres ressentent mais n'osent pas ou ne savent pas dire.
                            Merci pour ces lignes qui nous font réagir (même si c'est en pleurant).

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                            • #15
                              Arrêtez de me le dire, vous me faites rougir. Bon ! c'est dit.
                              Merci à vous tous et toutes de me dire des mots gentils, j'en avais besoin d'une petite dose. Quand je pense à ceux et celles qui ont perdus leur mères, je me dit qu'ils (elles) ne se ressemblent pas, vraiment pas. Sauf pour un truc. Mais si j'insiste: ils (elles) ne vivent plus pareil depuis la perte de l'être le plus cher. Voyez, toutes nos différences...

                              Merci de partager ma tristesse profonde de 10 ans. Je le prends avec bonheur. Le bonheur de vivre le moment qui passe. Cette urgence gloutonne, quand on est hanté par le souvenir des morts, de goûter à tout ce que l'on aime en même temps. Vivre, vous dis-je. Le bonheur de vivre.

                              Des fois le bonheur c'est con, mais con ! On revient du travail, on lape sa soupe à grand bruit, on s'allonge abruti de fatigue, un livre dans les mains. Le livre nous tombe des mains. Mais au lieu de s'endormir abruti de fatigue, on lit Adhrahr, léconomiste, Molly, Elin, Tahar23, Anir, Nazeha, Karimalia, Lily, Thirga, Maysarah, Minidouce, Hellas et l'ensemble de mes frères et soeurs.

                              Des fois le bonheur est un Tahar23 ! Au marché, il prend deux baguettes de pain, une pour sa femme. Et une pour sa voisine. Le bonheur est dans mes notes.

                              Des fois le bonheur c'est con, mais con ! Il ne reste plus que toi et deux ou trois passagers de ton vol devant le carrousel, tous les autres sont partis avec leurs valises, tu commences à penser que la tienne est perdue, mais la voilà qui sort des entrailles de l'aéroport, et t'es tellement content, mais tellement content!

                              Et des fois c'est con, mais con le bonheur ! C'est de se lever de bonheur aprés avoir fait la grasse matinée.

                              Et des fois, arrêtez de m'écoeurer en cherchant le bonheur chez l'homme et sa femme. La femme et son homme sont plus faits pour le plaisir que pour le bonheur. Ça c'est du Adhrahr tout craché, lui, Adhrahr dira jamais le premier bout de mon paragraphe. Mais il ajoutera: Q'en pensez-vous ?

                              Abruti de fatigue, j'allume mon ordi. Je cherche un petit bonheur instantané. Ç'est peut-être une Océane, Hellas, Nedjma, Fritta, Bachi, Kikanada, Stan... Peu importe.

                              Et peu importe, Adhrahr, on croisera...Meci mon vieux pour le compliment.

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