Un Maghreb United est toujours possible
Algériens et Marocains ne sont pas fâchés · Magrébins avec ou sans politique!
· Circulation et civisme à tout épreuve à Alger
· L’architecture à valoriser, la restauration à améliorer
ENTRE le Maroc et l’Algérie, il n’y a que les uniformes des policiers qui changent!
Avec des nuances. Du bleu ciel à Rabat et du bleu marine à Alger. C’est que les deux capitales appartiennent d’abord au monde méditerranéen. Le «centre-ville» de la planète comme l’a si bien qualifié Dominique Baudis, écrivain français et directeur de l’Institut du monde arabe. Question inévitable presque. «Alors vos impressions sur Alger?» Pour un pur Casablancais, la première chose qui surprend c’est la circulation. Une conduite impeccable et un civisme exemplaire, qui contrastent avec le comportement des automobilistes de la métropole économique.
Ni zigzag ni bousculade. Malgré le peu de feux rouges, la priorité à droite est respectée… Bref, le b.a.-ba du code de la route appliqué.
Elles sont donc loin ces «vaches folles» -surnom donné aux taxis blancs- qui vous empoisonnent la vie sur la route casablancaise Les artères? Larges et en très bon état. De quoi faire rougir beaucoup de nos maires. Quoi d’autres?
L’occupation illégale de l’espace publique presque inexistante à Alger. Alors qu’elle est monnaie courante dans la capitale économique du Royaume. Une pratique qui a donné des cheveux blanc à Driss Benhima du temps où il était wali. La loi c’est la loi même au souk Belsaad installé dans les ruelles adjacentes au centre-ville d’Alger.
Puis il y a l’architecture de la ville.
Un pur bonheur pour les passionnées de la pierre bien ciselée, les formes bien réfléchies, les terrasses bien étendues. Des immeubles qui rappellent un temps que les «moins de vingt ans ne connaissent pas», comme chanterait Charles Aznavour. L’Algérie renoue ainsi avec son passé colonial. Un passé qui ne se résume pas à des cicatrices. La France a tué, pillé, censuré mais édifié également. Il est vrai que les grands immeubles blancs d’El âssima (la capitale) auraient pu être plus présentables, avec au moins des façades immaculées. Et manifestant ainsi la reconquête d’une histoire où le présent compte autant que le futur. Mais sur ce coup là, les deux cousines maghrébines, Alger et Casablanca, se rejoignent. Dar Beida n’a-t-elle pas vu, impuissante, s’écrouler, pierre par pierre, son fameux hôtel Lincoln? Symbolisant ainsi l’incurie de la gestion locale.
Le centre-ville d’Alger a préservé un certain cachet ottoman. Un cachet enfoui parfois dans un hôtel tel que celui d’El Biar: meubles, ambiance et petits déjeuners avec tomates et concombres... Il y a aussi les noms des quartiers comme Ali Dey.
Le Maghreb entre la rue
et les gouvernants
Alger, une ville qui a pied dans l’eau et où le raffinement andalou est toujours cultivé. Les habitants de la citée méditerranéenne rappellent ainsi ceux de Tanger ou de Tétouan. Question courtoisie, Casablancais et Algérois sont diamétralement opposés. Les files, à l’aéroport Houari Boumediene en tout cas, ont un air presque militaire. D’ailleurs dès que vous posez les pieds sur le sol algérien les gradés surgissent. Il y a la douane d’abord où une hôtesse d’accueil vous reproche gentiment d’avoir mentionné votre profession de journaliste sur le formulaire de renseignements alors que sur votre passeport, il est marqué «étudiant». C’est que «vous êtes automatiquement fiché». Ah bon? A l’extérieur, les barrages se multiplient. Mais pas de quoi faire un drame. Contrôle de routine. Car «la sécurité est l’affaire de tous». La devise en arabe, en français et en anglais ne passe pas inaperçue dans le hall de l’aéroport. C’est plutôt dans la restauration et le service que les Algérois doivent faire des efforts. Les serveurs ne semblent pas habitués à acceuillir des touristes et le manque de formation hôtelière est patent . Sinon il ne faut pas trop s’attendre au pluralisme culinaire de Casablanca. Mais le cœur y est. Dès qu’il reconnaît votre accent marocain, l’Algérois vous lance un «vous êtes dans votre pays». Ce n’est pas seulement à cause du soutien des Marocains aux Algériens lors de leur match de qualification au mondial 2010 face aux Egyptiens. Dans les rues d’Alger, vous n’êtes pas Marocain. Vous êtes Maghrébin. L’identité si malmenée par la politique retrouve sa splendeur, sa profondeur, son vrai statut. Entre la rue et les gouvernants, il y a tout un monde. Et c’est valable pour les deux nations. Certes Alger ne résume pas l’Algérie. Sauf que sa visite balaye beaucoup de préjugés. Sinon le charme des Algéroises est ravageur. Parole de Maghrébin!
Faiçal FAQUIHI
L'economsite
Algériens et Marocains ne sont pas fâchés · Magrébins avec ou sans politique!
· Circulation et civisme à tout épreuve à Alger
· L’architecture à valoriser, la restauration à améliorer
ENTRE le Maroc et l’Algérie, il n’y a que les uniformes des policiers qui changent!
Avec des nuances. Du bleu ciel à Rabat et du bleu marine à Alger. C’est que les deux capitales appartiennent d’abord au monde méditerranéen. Le «centre-ville» de la planète comme l’a si bien qualifié Dominique Baudis, écrivain français et directeur de l’Institut du monde arabe. Question inévitable presque. «Alors vos impressions sur Alger?» Pour un pur Casablancais, la première chose qui surprend c’est la circulation. Une conduite impeccable et un civisme exemplaire, qui contrastent avec le comportement des automobilistes de la métropole économique.
Ni zigzag ni bousculade. Malgré le peu de feux rouges, la priorité à droite est respectée… Bref, le b.a.-ba du code de la route appliqué.
Elles sont donc loin ces «vaches folles» -surnom donné aux taxis blancs- qui vous empoisonnent la vie sur la route casablancaise Les artères? Larges et en très bon état. De quoi faire rougir beaucoup de nos maires. Quoi d’autres?
L’occupation illégale de l’espace publique presque inexistante à Alger. Alors qu’elle est monnaie courante dans la capitale économique du Royaume. Une pratique qui a donné des cheveux blanc à Driss Benhima du temps où il était wali. La loi c’est la loi même au souk Belsaad installé dans les ruelles adjacentes au centre-ville d’Alger.
Puis il y a l’architecture de la ville.
Un pur bonheur pour les passionnées de la pierre bien ciselée, les formes bien réfléchies, les terrasses bien étendues. Des immeubles qui rappellent un temps que les «moins de vingt ans ne connaissent pas», comme chanterait Charles Aznavour. L’Algérie renoue ainsi avec son passé colonial. Un passé qui ne se résume pas à des cicatrices. La France a tué, pillé, censuré mais édifié également. Il est vrai que les grands immeubles blancs d’El âssima (la capitale) auraient pu être plus présentables, avec au moins des façades immaculées. Et manifestant ainsi la reconquête d’une histoire où le présent compte autant que le futur. Mais sur ce coup là, les deux cousines maghrébines, Alger et Casablanca, se rejoignent. Dar Beida n’a-t-elle pas vu, impuissante, s’écrouler, pierre par pierre, son fameux hôtel Lincoln? Symbolisant ainsi l’incurie de la gestion locale.
Le centre-ville d’Alger a préservé un certain cachet ottoman. Un cachet enfoui parfois dans un hôtel tel que celui d’El Biar: meubles, ambiance et petits déjeuners avec tomates et concombres... Il y a aussi les noms des quartiers comme Ali Dey.
Le Maghreb entre la rue
et les gouvernants
Alger, une ville qui a pied dans l’eau et où le raffinement andalou est toujours cultivé. Les habitants de la citée méditerranéenne rappellent ainsi ceux de Tanger ou de Tétouan. Question courtoisie, Casablancais et Algérois sont diamétralement opposés. Les files, à l’aéroport Houari Boumediene en tout cas, ont un air presque militaire. D’ailleurs dès que vous posez les pieds sur le sol algérien les gradés surgissent. Il y a la douane d’abord où une hôtesse d’accueil vous reproche gentiment d’avoir mentionné votre profession de journaliste sur le formulaire de renseignements alors que sur votre passeport, il est marqué «étudiant». C’est que «vous êtes automatiquement fiché». Ah bon? A l’extérieur, les barrages se multiplient. Mais pas de quoi faire un drame. Contrôle de routine. Car «la sécurité est l’affaire de tous». La devise en arabe, en français et en anglais ne passe pas inaperçue dans le hall de l’aéroport. C’est plutôt dans la restauration et le service que les Algérois doivent faire des efforts. Les serveurs ne semblent pas habitués à acceuillir des touristes et le manque de formation hôtelière est patent . Sinon il ne faut pas trop s’attendre au pluralisme culinaire de Casablanca. Mais le cœur y est. Dès qu’il reconnaît votre accent marocain, l’Algérois vous lance un «vous êtes dans votre pays». Ce n’est pas seulement à cause du soutien des Marocains aux Algériens lors de leur match de qualification au mondial 2010 face aux Egyptiens. Dans les rues d’Alger, vous n’êtes pas Marocain. Vous êtes Maghrébin. L’identité si malmenée par la politique retrouve sa splendeur, sa profondeur, son vrai statut. Entre la rue et les gouvernants, il y a tout un monde. Et c’est valable pour les deux nations. Certes Alger ne résume pas l’Algérie. Sauf que sa visite balaye beaucoup de préjugés. Sinon le charme des Algéroises est ravageur. Parole de Maghrébin!
Faiçal FAQUIHI
L'economsite
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