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Obama, cet anglophobe qui attaque BP et nous méprise

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  • Obama, cet anglophobe qui attaque BP et nous méprise

    Vanité, arrogance, agressivité : un éditorialiste conservateur ne mâche pas ses mots vis-à-vis du président américain après que celui-ci s'en est pris à BP dans l'affaire de la marée noire. Plus généralement, c'est la relation anglo-américaine qui semble distendue depuis qu'Obama siège à la Maison-Blanche.

    14.06.2010 |  David Blackburn | The Spectator
    / © AFP
    Le président américain Barack Obama.
    Pour tout le monde, Tony Hayward excepté, il est clair qu'il en est fini de BP aux Etats-Unis. Le géant pétrolier est victime d’une campagne de dénigrement digne du maccarthysme. Les communicateurs de BP se répandent en excuses sur les réseaux, dans un style larmoyant tout ce qu’il y a de plus britannique. Ils devraient arrêter de se rabaisser et contre-attaquer. BP est responsable de la fuite, mais l'entreprise est diabolisée par un président américain qui dissimule son populisme et ses préjugés sous les beaux atours de l’autorité morale. BP n’est que la dernière des institutions britanniques à être vilipendée par Barack Obama.
    En raison principalement des exigences d’un marché américain insatiable – qu’Obama n’a rien fait pour juguler, alors même qu’il est un écologiste convaincu –, l’exploration pétrolière n’a jamais été aussi risquée, les compagnies pétrolières forant dans des mers toujours plus profondes et agitées. Le règne de l’or noir touche à sa fin et désormais les accidents sont fréquents. Il arrive même qu’ils touchent des compagnies pétrolières américaines : Exxon Valdez, ça ne vous rappelle rien ? Bien évidemment, personne ne veut polluer les océans, personne ne veut voir la pêche et le tourisme anéantis – mais, par ailleurs, même si la pêche et le tourisme en Louisiane sont excessivement touchés par cette dernière catastrophe écologique, rappelons que le pétrole représente 80 % du PIB de l’Etat.
    Barack Obama fait bon marché de ces réalités actuelles et historiques en nous servant des formules rhétoriques attendues, du genre : “BP est responsable, BP va payer.” (Des avocats vont débattre de cette affirmation pendant des années.) Ensuite, restant sourd aux remords bruyants de BP, il a fustigé les directeurs de la compagnie pour “avoir montré du doigt tout le monde sauf eux-mêmes”. Il a cru niaisement porter le coup de grâce au géant pétrolier en demandant une enquête criminelle sur BP. Ce président indigné, courroucé, a ensuite adouci son image en prenant la pose avec des airs désespérés, façon Diana, sur une plage en plein soleil, portant ses regards à mi-distance au-dessus de la mer noircie. Aucune de ces deux attitudes n’a suffi à enrayer la catastrophe. Impopulaire, incapable de prendre une décision, il se contente de soigner son image : les vizirs qui entourent le sultan doivent déjà s’inquiéter des élections de mi-mandat.
    L’élection de Barack Obama fut un moment historique. La bonne volonté et le respect des Britanniques face à cet événement ne leur ont toutefois valu que mépris. Des centaines de soldats britanniques ont été tués ou blessés dans une guerre américaine que Barack Obama n’a fait qu’intensifier. Les sacrifices consentis par l’allié le plus proche et le plus fidèle des Etats-Unis ont été payés par la reconnaissance des droits de l’Argentine sur les Malouines. L’histoire ne manque pas de piquant quand on sait qu’une large majorité des habitants de ces îles ont voté pour rester citoyens britanniques et que Barack Obama déclarait récemment à des jeunes diplômés de l'académie militaire de West Point que “l’Amérique a réussi en guidant ces courants (de coopération) vers la liberté et la justice”.
    Tout cela est hypocrisie, et l’hypocrisie se nourrit de préjugés. Obama n’aime ni les Britanniques ni le Royaume-Uni. Son autobiographie, Les Rêves de mon père, était un pur exercice d’anglophobie : aucune des accusations qui y sont portées n’a été soutenue par le moindre élément de preuve ; pourtant, ces allégations influencent la politique étrangère présidentielle. Le renvoi, dès la prise de fonction d’Obama, du buste de Churchill qui trônait dans le Bureau ovale constituait à ce titre une subtile déclaration d’intention. Obama traite les responsables britanniques avec dédain. Aussi absurde cela soit-il, les dirigeants étrangers méritent le respect sur la scène internationale : faire cavaler Gordon Brown à sa suite était de la part d’Obama aussi cruel qu’hilarant. Dans le cas de BP, le mépris en devient insultant. L’ouverture d’une enquête criminelle témoigne de l’impuissance politique du président américain autant que de sa vanité et de son arrogance. Son attitude agressive est une insulte à la dignité de sa fonction et reflète une indifférence complète envers le reste du monde au profit d’intérêts politiques limités. Au nom de ses actionnaires et employés tant britanniques qu’américain, BP devrait contre-attaquer.
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