Ecrit par Jérôme Lefilliâtre dans Café des sports ,
Sur le terrain de l’arrogance, les Bleus ont fait un excellent match.
Lloris (1): Tout le monde en convient, le gardien lyonnais est l‘un des meilleurs à son poste en Europe. Depuis un an, il est le seul à assurer à chaque match en Equipe de France – encore hier. Et pourtant, on ne l’entend jamais. Même quand Domenech titularise Mandanda en amical contre le Costa Rica, Hugo Délire reste muet. Pas de sortie fracassante dans la presse, pas de départ précipité de Tignes, pas de revendication du brassard. Même Greg Coupet était plus fort dans ce domaine-là. Avec 3/10, le sosie de Francis Heaulme a ce qu’il mérite.
Sagna (non noté): Trop transparent pour être évalué. Sur le terrain comme dans la vie.
Gallas (8): Il est défenseur central, mais joue avec l’aristocratique numéro 10 à Arsenal. Il est considéré comme l’un des «cadres» des Bleus mais sèche les conférences de presse en Afrique du Sud. Il est blessé depuis six mois, mais assure qu’il peut jouer parce que c’est un «battant». Il se fout donc de la gueule du monde, en nous regardant droit dans les yeux en plus.
Abidal (6): A déclaré dans le So Foot de juin: «Je ne vais pas au Mondial pour faire le ridicule». Bah si. On t’avait prévenu, pourtant, Eric.
Evra (5): Au début, on aimait bien le nouveau capitaine. Il parlait franchement, avait un côté bravache et aboyeur qui nous faisait dire que ça allait mettre de l’ordre dans l’équipe. Et puis, à force de l’entendre répéter le discours «personne n’est au-dessus de l’équipe, on se bat pour un maillot, pour un pays», on a commencé à trouver ça louche. Ca ressemblait de plus en plus à un plan de communication édicté par la FFF, dont Pat serait le messager servile. Un message qui laissait entrevoir la vraie ambiance au sein des Bleus: des mecs qui se la racontent et veulent décider qui doit jouer et qui doit rester sur le banc, une solidarité inexistante mais bien orchestrée à l’attention du public. Félicitations au joueur de Manchester, qui a bien trimballé les supporters.
Toulalan (2): Mais tu vas arrêter de courir, bon sang?
Diaby (2): Le meilleur joueur de l’équipe contre l’Urguay. Pas désastreux hier soir (ce qui en fait quasiment l’homme du match). Il peut légitimement téléphoner dès maintenant à Laurent Blanc pour lui demander de jouer un peu plus haut et de faire passer tous les ballons par lui. Mais au lieu de ça, il préfère dire que ce n’est qu’un début, qu’il lui reste tout à prouver, que l’important c’est le collectif, et blablabla, et blablabla. Pfff…
Ribéry (9): Le héros de 2006, ch’ti abordable, blagueur et sympathique, célébrait son but en quart de finale contre l’Espagne en sprintant vers ses coéquipiers du banc de touche. Quatre ans plus tard, Ti Franck est devenu un monstre de suffisance, inaccessible star à la vie dissolue, qui joue tout seul comme s’il était le fils naturel de Zidane et Maradona et revendique un brassard pourtant trop large pour son QI. On ne peut qu’applaudir cette fantastique progression.
Malouda (0,5): Le match est à peine terminé qu’il vient s’expliquer en direct sur TF1 pour dire que «c’est honteux» de perdre comme ça. Une très grosse déception.
Govou (2): Quand on tire une charrette pendant tout le match, c’est forcément qu’on est un humble et besogneux travailleur.
Anelka (9,5): Quel match! Cinquième titularisation consécutive à la pointe de l’attaque, cinquième fois qu’il n’en fait qu’à sa tête. Tout le monde lui demande de rester devant, pour que l’équipe ait enfin un finisseur devant la cage, mais non: Nico passe à son temps à 35 mètres du but, de préférence sur un côté, pour donner une solution à Toulalan. Quand il reçoit le ballon, il le transmet à Ribéry, Govou ou Malouda, puis se dirige vers la surface de réparation en marchant. Il fait ainsi bien attention à ne se donner aucune chance de marquer. Tout ça en se présentant comme un incontournable des Bleus, apparemment l’un de ceux qui ont fomenté la cabale contre Gourcuff. On lui aurait donné la note maximale (10) s’il avait pris ses responsabilités à la mi-temps, en quittant sur un coup de tête le stade après avoir été sorti par Domenech. Dommage, le match était presque parfait.
Domenech (10,5): Comme les meilleurs candidats au bac, Raymond dépasse la note théorique maximale grâce à ultime bras d’honneur hier soir. Ca fait deux ans qu’il répond avec un sourire amusé aux journalistes sur l’air «mais si vous le dîtes, c’est que vous devez savoir mieux que moi». Deux ans qu’il nous donne rendez-vous pour une nouvelle finale de la Coupe du monde. Deux ans qu’il nous trimballe et qu’on se retient de ne pas l’incendier. Et puis, hier soir, la défaite de trop et Raymond qui vient dire son incompréhension: «Je ne sais pas… Pour l’instant, je suis déçu comme tout le public français…» Etc., etc. Chapeau l’artiste.
Jérôme Lefilliâtre
Sur le terrain de l’arrogance, les Bleus ont fait un excellent match.
Lloris (1): Tout le monde en convient, le gardien lyonnais est l‘un des meilleurs à son poste en Europe. Depuis un an, il est le seul à assurer à chaque match en Equipe de France – encore hier. Et pourtant, on ne l’entend jamais. Même quand Domenech titularise Mandanda en amical contre le Costa Rica, Hugo Délire reste muet. Pas de sortie fracassante dans la presse, pas de départ précipité de Tignes, pas de revendication du brassard. Même Greg Coupet était plus fort dans ce domaine-là. Avec 3/10, le sosie de Francis Heaulme a ce qu’il mérite.
Sagna (non noté): Trop transparent pour être évalué. Sur le terrain comme dans la vie.
Gallas (8): Il est défenseur central, mais joue avec l’aristocratique numéro 10 à Arsenal. Il est considéré comme l’un des «cadres» des Bleus mais sèche les conférences de presse en Afrique du Sud. Il est blessé depuis six mois, mais assure qu’il peut jouer parce que c’est un «battant». Il se fout donc de la gueule du monde, en nous regardant droit dans les yeux en plus.
Abidal (6): A déclaré dans le So Foot de juin: «Je ne vais pas au Mondial pour faire le ridicule». Bah si. On t’avait prévenu, pourtant, Eric.
Evra (5): Au début, on aimait bien le nouveau capitaine. Il parlait franchement, avait un côté bravache et aboyeur qui nous faisait dire que ça allait mettre de l’ordre dans l’équipe. Et puis, à force de l’entendre répéter le discours «personne n’est au-dessus de l’équipe, on se bat pour un maillot, pour un pays», on a commencé à trouver ça louche. Ca ressemblait de plus en plus à un plan de communication édicté par la FFF, dont Pat serait le messager servile. Un message qui laissait entrevoir la vraie ambiance au sein des Bleus: des mecs qui se la racontent et veulent décider qui doit jouer et qui doit rester sur le banc, une solidarité inexistante mais bien orchestrée à l’attention du public. Félicitations au joueur de Manchester, qui a bien trimballé les supporters.
Toulalan (2): Mais tu vas arrêter de courir, bon sang?
Diaby (2): Le meilleur joueur de l’équipe contre l’Urguay. Pas désastreux hier soir (ce qui en fait quasiment l’homme du match). Il peut légitimement téléphoner dès maintenant à Laurent Blanc pour lui demander de jouer un peu plus haut et de faire passer tous les ballons par lui. Mais au lieu de ça, il préfère dire que ce n’est qu’un début, qu’il lui reste tout à prouver, que l’important c’est le collectif, et blablabla, et blablabla. Pfff…
Ribéry (9): Le héros de 2006, ch’ti abordable, blagueur et sympathique, célébrait son but en quart de finale contre l’Espagne en sprintant vers ses coéquipiers du banc de touche. Quatre ans plus tard, Ti Franck est devenu un monstre de suffisance, inaccessible star à la vie dissolue, qui joue tout seul comme s’il était le fils naturel de Zidane et Maradona et revendique un brassard pourtant trop large pour son QI. On ne peut qu’applaudir cette fantastique progression.
Malouda (0,5): Le match est à peine terminé qu’il vient s’expliquer en direct sur TF1 pour dire que «c’est honteux» de perdre comme ça. Une très grosse déception.
Govou (2): Quand on tire une charrette pendant tout le match, c’est forcément qu’on est un humble et besogneux travailleur.
Anelka (9,5): Quel match! Cinquième titularisation consécutive à la pointe de l’attaque, cinquième fois qu’il n’en fait qu’à sa tête. Tout le monde lui demande de rester devant, pour que l’équipe ait enfin un finisseur devant la cage, mais non: Nico passe à son temps à 35 mètres du but, de préférence sur un côté, pour donner une solution à Toulalan. Quand il reçoit le ballon, il le transmet à Ribéry, Govou ou Malouda, puis se dirige vers la surface de réparation en marchant. Il fait ainsi bien attention à ne se donner aucune chance de marquer. Tout ça en se présentant comme un incontournable des Bleus, apparemment l’un de ceux qui ont fomenté la cabale contre Gourcuff. On lui aurait donné la note maximale (10) s’il avait pris ses responsabilités à la mi-temps, en quittant sur un coup de tête le stade après avoir été sorti par Domenech. Dommage, le match était presque parfait.
Domenech (10,5): Comme les meilleurs candidats au bac, Raymond dépasse la note théorique maximale grâce à ultime bras d’honneur hier soir. Ca fait deux ans qu’il répond avec un sourire amusé aux journalistes sur l’air «mais si vous le dîtes, c’est que vous devez savoir mieux que moi». Deux ans qu’il nous donne rendez-vous pour une nouvelle finale de la Coupe du monde. Deux ans qu’il nous trimballe et qu’on se retient de ne pas l’incendier. Et puis, hier soir, la défaite de trop et Raymond qui vient dire son incompréhension: «Je ne sais pas… Pour l’instant, je suis déçu comme tout le public français…» Etc., etc. Chapeau l’artiste.
Jérôme Lefilliâtre
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