Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Attaque contre le siège de la Présidence

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Attaque contre le siège de la Présidence

    Attaque contre le siège de la Présidence : fait divers ou faillite institutionnelle ?!
    Par Fodil Boumala

    Depuis presque deux semaines, beaucoup de supputations continuent à alimenter la rumeur d’autres rumeurs au sujet d’ « une attaque au moyen d’une voiture blindée contre le siège de la présidence de la République ».Tout le monde en parle mais personne ne sait ni dit rien. Et ce d’un incident, rapidement banalisé et transformé en fait divers, d’autant plus qu’il n’y a eu ni morts ni blessés ni même de dommages collatéraux.
    Reste la mystérieuse voiture « blindée » qui a été, pour les uns, criblée de balles mais pour d’autres seules les roues ont été ciblées.Le bouche à oreille, talentueuse tradition populaire, a pris les dessus sur toutes les technologies modernes de l’information et de la communication. Il s’est érigé en unique source et centre d’information par excellence. A chacun, en tant que récepteur, de choisir le code, le message, la lecture et sa façon à lui aussi de retransmettre ladite « information » que tout le monde s’accorde à dire qu’elle n’en est pas une ou du moins pas encore car non authentifiée.

    Sans parler des trois grands espaces publics de droit privé, l’ENTV, l’ENRS et l’APS, la presse écrite aussi bien arabophone que francophone, s’est enlisée dans un magma d’absurdité, de non-sens et de communication de « cafés maures ». Le nombre de versions dépassait de loin celui des rédactions avec lesquelles j’ai évoquées le sujet du traitement de l’information.

    A travers la présente analyse, je tiens à préciser d’emblée que je ne détiens pas « la vérité » sur ce qui s’est passé et sincèrement l’information en soi, déjà morte ou étouffée, ne m’intéresse plus.
    Ce qui m’importe à titre politique et professionnel relève d’une problématique ô combien sérieuse et qui caractérise fondamentalement la faillite morale du pouvoir en Algérie.

    Il s’agit, de mon point de vue, de l’essence même de l’Etat, de ses institutions et de la manière avec laquelle ce même pouvoir, par incompétence, mauvaise foi et passion de détruire, excelle dans sa non-gouvernance du pays. Une non-gouvernance par la déstructuration d’un côté et par ce qu’il nous coûte comme argent et temps de blocage d’un autre.

    En matière de gestion de crise, un tel incident, dans un pays marchant réellement sur ses pieds et non sur sa tête, n’a nullement besoin de convoquer un major de promotion de West Point, un stratège du troisième Reich ou un porte parole de l’OTAN pour savoir mettre au parfum l’opinion publique nationale et internationale. Le « flou », « la manipulation à cinq centimes » et le soi-disant « domaine sécuritaire réservé » sont et font la « haute » politique du pouvoir en place.

    En 2005, lors de la maladie du chef de l’Etat, chose banale et naturelle pouvant atteindre prophètes, rois et tout être humain, Bouteflika et son entourage en ont fait « un secret d’état ».Et ce jusqu’au jour où un chanteur du raï, actuellement en prison, s’adressa, en « porte parole inopiné » depuis l’étranger, à la Nation la rassurant bien sûr sur l’état de santé de « Fakhamatouhou ».
    De même pour la participation ou non de l’Algérie à l’Union pour la Méditerranée (UPM), les « occupants » du palais d’El Mouradia ont préféré se confier à Sarkozy pour l’annoncer lui-même.
    Le récent assassinat du premier « flic » et l’homme le plus sécurisé du pays illustre parfaitement, mais en plus grave, mon propos.

    A l’ère de la mondialisation et des TIC, le pouvoir d’Alger et ses gouverneurs généraux adoptent un genre nouveau d’isolationnisme appliqué au peuple aussi bien à l’intérieur que vis-à-vis du monde extérieur.Avons-nous affaire à une « république » même bananière ou prétorienne ou bien à une sorte de Geheimgesellschaft dans le sens « occultus »de toute « société secrète » ?

    Politiquement illégitime et constitutionnellement illégal, ce même pouvoir de destruction massive (PDM), dans une violence extrême et d’une insolence abjecte, a transformé l’Algérie en « haciendas » où le peuple n’est que bétail.Quelques remarques de fond s’imposent d’elles-mêmes à tout observateur averti du fait algérien atypique.
    Dans un pays vivant sous l’état d’urgence depuis dix huit ans et dans une capitale « assiégée » par des centaines de barrages la coupant complètement de l’ensemble du territoire national, un conducteur de véhicule, pour une ou des raisons que nous ignorons, lucide ou ivre, les mains nues dans une voiture blindée et non piégée, décide de s’attaquer au siège de la présidence de la République.
    Un illuminé des khmers rouges ou même un fou au Guatemala n’auraient pas songé à agir de la sorte !
    De même, les régimes nord coréen de Kim Jong-il ou kazakh de Nazarbaïev se seraient mieux comportés face à une telle situation.

    Que le conducteur dudit véhicule volé et non déclaré par son propriétaire soit le fils d’un général à la retraite, un fonctionnaire de la présidence atteint lui aussi de démence, un soulard matinal ou un « citoyen ordinaire », il n’est sûrement pas un extra terrestre et par conséquent pourquoi cacher son identité, ses motivations et surtout pourquoi semer tant de doute et donner l’impression qu’il s’agit d’un dossier « Top Secret » ?

    Le ridicule, ne pouvant malheureusement pas tuer, s’est transformé en affaire d’Etat, de sécurité nationale et d’opinion publique.La spécificité du « ridicule » à l’algérienne est qu’il est facilement conjugable mais difficilement traduisible devant l’abécédaire du bon sens.
    Exemples :
    1/ X s’attaque en solo au siège de la présidence de la République dans une voiture blindée (éventuellement K 2000) et non piégée ?
    2/ Le conducteur ne serait autre que le fils du général à la retraite Mohamed Ataïlia : a) La raison est un conflit l’opposant à la wilaya d’Alger au sujet d’un restaurant. Pourquoi s’attaquer à la présidence et non à la wilaya ??
    b) Le conflit selon la rumeur date depuis plus d’une année. Pourquoi avoir attendu tout ce temps et depuis quand les membres du sérail se contentent de si peu et risquer aussi gros ?
    c) Nous savons que le général Ataïlia existe réellement et est en retraite mais nous ne sommes pas sensés savoir qu’il a un fils dans les affaires.

    La question est simple : Si ce n’est pas lui, pourquoi ni le père ni le fils n’ont réagi ou démenti ces allégations ? Si c’est lui, pourquoi avoir dissimulé l’information et qui a intérêt à le faire ??

    On rafale une voiture sans l’exploser ou même tuer son chauffeur. Combien d’algériens ont-ils perdu leurs vies, par erreur ou excès de zèle, dans des barrages ou devant des casernes ou autres points sensibles ?

    3/ Le conducteur, selon des sources « policières » précipitamment reprises par l’ensemble de la presse, était un « citoyen ordinaire ». Quelle insulte pour les algériennes et algériens !Y a-t-il des citoyens ordinaires et d’autres extraordinaires ?? Y a-t-il deux collèges ? Le code de l’indigénat est-il toujours en vigueur ? Et cet ordinaire « passager » qui s’est trompé de chemin a-t-il un nom ? A-t-il été interpelé ? Condamné ou relâché ?
    Pour les algériens qui connaissent El Mouradia, le siège de la présidence ne peut être accessible par erreur. D’autant plus qu’une autre rumeur « affirme » que l’inconnu conducteur était à l’intérieur de la présidence et c’est en sortant qu’il avait manifesté une sorte de violence vite arrêté par la garde républicaine. Qui l’avait reçu dans la présidence ??Pourquoi s’était-il rebellé ? Histoire d’affaire sans nul doute.

    Malgré l’étouffement de l’affaire par les services de sécurité et le mutisme observé religieusement par notre presse écrite, beaucoup de rumeurs, de doutes et surtout d’interrogations continuent à être posées.

    En exploitant la fougue footballistique et le vide politique confortés par un jeu médiatique pris au piège par la force de l’intimidation et des intérêts, le pouvoir, à son grand malheur, ne sait plus mentir ni dire la vérité. Tel est pris qui croyait prendre!.

    Il ne gouverne que par un « SMIG » d’improvisation journalière.

    Un pays de la taille et de l’importance de l’Algérie est réduit à sa plus simple expression.

    Un jour de 1998 en recevant sur un plateau télévisé l’ancien secrétaire général des Nations-Unis M. Kofi Annan, et après le « couper-rouler », je lui avais posé une dernière question en off : M. Le secrétaire général, pourquoi cette campagne un peu acharnée contre l’Algérie, déjà isolé depuis quelques années du fait de l’assassinat de feu le président Boudiaf en 1992 et sa plongée dans une violence aveugle depuis 1994 ?
    Et à M. Annan de me répondre : « votre question est franche et directe, ma réponse va l’être aussi. Personnellement, j’aime beaucoup l’Algérie et j’admire la lutte libératrice de son peuple mais, je vous avoue que nous avons du mal à trouver de bons vis-à-vis à chaque fois que nous traitons des questions algériennes ».

    Cette réponse, ô combien vraie et profonde, m’avait crucifié et laissé perplexe.Aujourd’hui et après tant d’années, l’Algérie continue à vivre le même problème.
    Les algériens à l’intérieur et les étrangers à l’extérieur n’ont pas de véritables vis-à-vis. Personne ne sait à qui il a affaire.
    Faute de clarté et d’une politique sérieuse de communication, le vide s’est institutionnalisé et l’excommunication est pratiquée contre toutes celles et tous ceux qui « veulent comprendre ».
    Ni la présidence de la République ni l’intérieur n’ont de portes parole. Rien ne filtre ni rien à mettre sous la dent.
    En Algérie, même le ministère de la communication, actuellement dirigé par l’ancien patron de l’Agence officielle, n’aime communiquer.

    En vérité, le drame dépasse dans son ampleur le silence ou les lacunes politiques. Il s’agit tout simplement d’une faillite institutionnelle gangrénant l’ensemble des organes d’un pays malade de son pouvoir.

    Une attaque contre la présidence est aussi grave que sa vacance. Et si je parle encore aujourd’hui de cette question tue par ceux qui sont dans le devoir d’en parler, c’est parce que je considère que la présidence de la République n’est absolument pas la propriété de M.Bouteflika ou de ceux qui l’imposent à l’Algérie depuis 1999.
    La présidence est une institution de l’Etat et le bien du peuple. Porter atteinte à cette institution, même vidée de sa noblesse et de sa grandeur, est une des pires attaques contre le sens et la morale de l’Etat et de la res publica.
    F.B
    Lieu : El Mouradia, Alger

  • #2
    Cela n'a jamais été une attaque, le sujet, a déjà été poste 2 fois.

    C'est une voiture qui sortait de la présidence ,qui a derapé , s'est pris les bornes de sécurité, les policiers par mesure de sécurité ont fait usage de leurs armes en ne visant que le véhicule à proprement parler.

    J'ai moi même posté un article le jour même de l'incident .

    Se méfier du " bouche à oreille".
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

    Commentaire


    • #3
      Et à M. Annan de me répondre : « votre question est franche et directe, ma réponse va l’être aussi. Personnellement, j’aime beaucoup l’Algérie et j’admire la lutte libératrice de son peuple mais, je vous avoue que nous avons du mal à trouver de bons vis-à-vis à chaque fois que nous traitons des questions algériennes ».
      Ce pédé de Koffi Anan aimait tellement l'Algérie qu'il ne faisait que comploter avec la France en vue de faire avorter toues les résolutions Algériennes sur la question Sahraouie, présentées à l'ONU.

      Commentaire


      • #4
        Allane

        Ce pédé de Koffi Anan aimait tellement l'Algérie qu'il ne faisait que comploter avec la France en vue de faire avorter toues les résolutions Algériennes sur la question Sahraouie, présentées à l'ONU.
        Peut être parce que Kofi Annan s'adressait aux bons interlocuteurs qui connaissaient parfaitement les arcanes du pouvoir algérien. Il n'est pas homosexuel mais hétérosexuel, lui.
        Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

        Commentaire


        • #5
          Iska
          Se méfier du " bouche à oreille".
          Peut-on reprocher aux Algériens de se fier au "bouche à oreille" quand il y a un vide en termes de communication, comme le mentionne F.B ?
          Et puis aù-delà de l'affaire de la voiture d'El Mouradia, F.Boumala parle de la question de la communication d'une manière générale... Je ne peux que lui donner raison.
          Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

          Commentaire

          Chargement...
          X