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Maroc - Gros temps sur la pêche au poulpe

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  • Maroc - Gros temps sur la pêche au poulpe

    Au Maroc, les captures de poulpe et autres céphalopodes sont l’un des segments les plus rentables de la filière pêche, dopée par une demande mondiale jamais rassasiée, notamment des marchés asiatiques et plus particulièrement japonais. Mais, une décision de réduction des quotas de pêche pour la campagne 2010 a provoqué la colère des armateurs. Gros plan sur le secteur.

    Coup de gueule dans les milieux de la pêche au poulpe. Les armateurs sont revenus sur leur décision de ne pas sortir en mer, la même journée du jeudi 17 juin au cours de laquelle l’Association professionnelle des armateurs de la pêche hauturière au Maroc (Apapham) avait averti que ses membres n’allaient pas sortir en mer. Le document de l’Apapham, daté de la même journée, annonçait que ses membres ‘’ont décidé de ne pas sortir en pêche en raison de la situation alarmante de la pêcherie, et l’insuffisance du quota de poulpes qui s’en est suivie’’.

    L’importance accordée à cette filière est telle qu’un représentant du ministère de la pêche a été dépêché en urgence dans la même journée à Agadir, l’un des plus grands ports de pêche hauturière, sur la façade Atlantique, du Maroc. Les revendications des armateurs portent sur l’application du dahir royal (décret) de 1973 formant loi sur la pêche et le plan d’aménagement des pêcheries poulpières dans son intégralité. Ce plan avait été mis en place en 2004 après l’effondrement de la biomasse en 2003. Pour autant, l’Apapham estime qu’il que ‘’toutes ses dispositions n’ont pas été mises en application de manière effective’’. ‘’Aujourd’hui, la ressource s’est amenuisée et la baisse des quotas d’année en année illustre bien cette situation. Le quota global de 10.000 tonnes de poulpes (décidé) pour cette année contre 12.300 l’an dernier est le plus bas que l’on ait jamais connu’’, relève le Président de l’Apapham, Rachid Benkirane.

    La pêche illicite dans le viseur de l’Apaham

    Les récriminations des professionnels de la pêche hauturière, et plus particulièrement ceux spécialisés dans la pêche au poulpe visent en fait la pêche illicite d’une ressource dangereusement menacée par une sur-pêche. Les exportations marocaines de céphalopodes sont, selon des professionnels de la pêche hauturière, constituées en grande partie par des produits illicitement pêchés.

    Pour le Président de l’Apapham, la baisse de l’effort de pêche passe par la chasse à l’informel et la pêche illicite, notamment en verrouillant les circuits de commercialisation plutôt que la réduction de la flotte avec un impact économique et social négatif. Mais, ‘’si les professionnels optent pour d’autres solutions que la réduction (des quotas) nous sommes partants.

    Nous sommes, d’ailleurs, aujourd’hui, dans la phase de concertation avec les acteurs économiques dans le cadre de la mise en œuvre du plan Halieutis’’, précise de son côté Zakia Driouch, directrice de la pêche maritime et de l’aquaculture. Quant au tonnage de la pêche illicite de poulpe, elle a un autre avis : il y a une erreur d’approche des professionnels concernant cette question, car dans leur estimation, ils ne comparent que les chiffres des exportations de poulpes enregistrés auprès de l’Office des changes avec les statistiques des captures légales communiquées par le ministère de tutelle, et oublient de prendre en compte les stocks dans les usines.

    Volume de pêche en hausse, les recettes en baisse


    En 2009, les ventes de céphalopodes ont beaucoup souffert de la crise économique mondiale. La pêche a augmenté de 6% à 38.221 tonnes, mais la valeur chute à 24%. Rien que pour le poulpe, l’espèce la plus prisée dans cette famille, la valeur a fondu de 24% à 954,7 millions de dirhams. Globalement, la tonne de céphalopodes était cédée à 28.892 Dirhams au lieu de 40.016 Dh en 2008, soit 27,8% de moins qu’une année plus tôt. La morosité du marché asiatique, et plus particulièrement japonais, y est pour beaucoup, selon des experts. Pour l’ensemble des pêcheries, les captures avaient augmenté en 2009 de 13% par rapport à l’année précédente, à 1,07 million de tonnes, tandis que la valeur chutait de 5% à 4,26 milliards de Dh., et la valeur moyenne de la tonne s’était effondrée de 16%. Elle est passée de 4.748,2 Dh à 3.988 Dh.

    A l’horizon 2020, le Maroc, qui a mis en œuvre en 2009 la stratégie ‘’Halieutis’’ pour développer la filière avec un investissement de 6,6 milliards de dirhams, veut créer quelques 20.000 emplois directs dans le secteur. Le secteur produit annuellement un million de tonnes de poisson, représente 10 % du volume global des exportations et 2,5% du PNB. A fin mars 2010, le Maroc a exporté des produits de la pêche pour une valeur de 386,6 millions de dirhams (1euro=11,2Dhs), représentant un tonnage de 26.600 tonnes.





    Écrit par Boualem Alami Samedi, 19 Juin 2010 15:15
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