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Plan Azur : Mogador, projet historique pour Essaouira

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  • Plan Azur : Mogador, projet historique pour Essaouira

    L’ouverture de la station prévue avant la fin de l’année

    · Défi principal: créer l’osmose entre Essaouira et Mogador

    · 4,5 milliards de DH pour la première phase


    Des arbres à perte de vue, des parcours de golf qui sinuent, la mer en toile de fond… C’est dans ce décor «idyllique» et tout en vert et bleu qu’apparaît la station Mogador. Ce mégaprojet issu du plan Azur est en train de sortir de terre.
    Sur place, les Alizés, qui soufflent en cette période de l’année, donnent un caractère solennel à ce lieu hautement symbolique: nous sommes en plein territoire hippie, là où Jimmy Hendrix a effectué un passage éclair dans les années soixante, donnant naissance à un véritable mythe dans la région!
    Située à trois kilomètres d’Essaouira, la station Mogador s’étend sur un vaste terrain dunaire et forestier de 580 ha. Du point le plus haut de la station, à 70 mètres d’altitude, l’on peut vraiment réaliser le gigantisme du projet en termes de superficie. Pourtant, toujours de ce point panoramique, aucune construction en vue, à l’exception de quelques grues. C’est là l’une des astuces du projet et le fruit d’un minutieux travail d’aménagement paysager, car la plupart des constructions seront dissimulées par la topographie naturelle. Tout a été conçu pour préserver le caractère sauvage de la dune. Ainsi, au fur et à mesure que l’on descend vers la mer, les premières constructions apparaissent. Et niché sur les hauteurs du domaine, se découpe, en blanc et brun, le Sofitel Luxury.
    Grande, la station l’est, mais les enjeux sont à la mesure de sa taille: «Il s’agit d’une étape historique dans le développement de la ville, de par ses impacts potentiels sur sa croissance économique et son rayonnement international», indique Amyn Alami, président de la Saemog (Société d’aménagement de la station d’Essaouira Mogador). D’ailleurs, le choix d’Essaouira pour accueillir l’une des cinq nouvelles stations du plan Azur, n’a pas été opéré par hasard. «Essaouira faisait partie des cités oubliées du XXe siècle.
    L’Etat a donc décidé d’implanter une nouvelle station dans une zone sinistrée économiquement pour créer un bassin d’emploi et de croissance», poursuit Alami. Concrètement, la nouvelle station est de taille supérieure à celle de la ville et elle est susceptible à maturité de créer autant d’emplois qu’il en existe à l’heure actuelle.


    Repositionnement offensif sur le balnéaire


    L’un des défis principaux du projet est de créer une osmose naturelle entre Essaouira et Mogador. Plusieurs choix stratégiques ont donc été opérés afin de relever ce challenge. Le premier a été d’opter pour un tourisme balnéaire d’un genre nouveau. «Cette ville a une âme. Nous avons voulu éviter le développement d’un tourisme de masse débridé qui vienne perturber cette alchimie particulière qui fait qu’on s’y sent bien», affirme le management.
    Dans les faits, cela se traduit par un repositionnement offensif sur le balnéaire, mais qui se double d’activités «Nature et Culture», à savoir le bien-être, le golf, l’arrière-pays… Il s’agit d’inciter les touristes à faire autre chose que «bronzer sur la plage»! Un écotourisme donc, qui veille à préserver le caractère vierge et sauvage de la plage, car aucune construction n’y est prévue. Au niveau du domaine, la plupart des villas seront de plain-pied, les hôtels ne dépasseront pas deux étages, le cœfficient d’occupation des sols sera inférieur à 10%. De même, un parti d’aménagement anti-urbain a été pris: la route qui sillonne la station n’a pas de trottoir, mais des accotements végétalisés. En revanche, 14 km de chemins piétons ont été aménagés pour inciter les touristes à la balade. D’autres innovations écolo ont également été imaginées (voir encadré).
    L’autre grande orientation est le positionnement haut de gamme, voire très haute gamme de la station. Ceci notamment dans le but d’éviter la concurrence directe avec l’offre hôtelière existante de la médina. Pas question de copier donc, et c’est aussi pour cela que l’architecture choisie est résolument contemporaine.
    «La médina est unique. Nous ne cherchons pas à en reproduire une pâle copie. Au contraire, tout a été pensé pour inciter les touristes à aller la visiter», souligne Alami. Et d’ajouter: «Nous avons choisi un positionnement haut de gamme car c’est un tourisme plus porteur, plus rémunérateur et plus cohérent avec une station de charme». Le public cible, ce sont avant tout les familles, dotées d’un pouvoir d’achat et soucieuses de l’environnement. En d’autres termes le «bobo chic», à la recherche d’un tourisme différent.
    Le développement du projet va se dérouler en trois étapes. Pour l’heure, c’est la première phase, située sur 320 hectares, qui est en cours de développement. A elle seule, elle va engloutir une enveloppe de 4,5 milliards de DH, dont 3,5 milliards pris en charge par l’aménageur. Sa finalisation est prévue à l’horizon 2013. Elle comprend un programme hôtelier, une partie résidentielle et le village de Mogador, cœur de la station. Comme prévu initialement dans le plan Azur, la composante hôtelière représente les deux tiers de la capacité de la station. La capacité litière totale de la première phase est de 5.000 lits, dont 3.500 lits hôteliers et 1.500 lits immobiliers. A noter que la capacité actuelle d’Essaouira est d’environ 3.000 lits.


    Le Sofitel livré en juillet

    Du côté du programme hôtelier, ce sont 4 établissements de luxe qui seront érigés. La construction du Sofitel Luxury est presque achevée. La livraison du bâtiment est prévue en juillet 2010, 19 mois après le démarrage des travaux et son ouverture officielle avant la fin 2010.
    «C’est le premier Sofitel nouvelle génération construit dans le monde, depuis le repositionnement de l’enseigne. Essaouira a toujours été avant-gardiste et nous nous sommes inscrits dans cette tendance», explique Saïd Benhamida, DG adjoint. Pour les trois autres hôtels, des enseignes internationales ont été sélectionnées en 2009. Par contre, le bouclage des tours de table des investisseurs a pris du retard en raison de la conjoncture, mais d’après le management «il est encore possible d’y parvenir avant la fin de l’année».
    Située sur 60 hectares, la partie résidentielle totalisera 7 quartiers de villas. La précommercialisation du premier quartier a démarré en octobre dernier. «Actuellement, il reste 4 villas à vendre sur les 38», poursuit Benhamida. Les travaux ont démarré en mars et il est prévu de livrer les premières dalles en juin. Sur place, on voit que les fondations des villas sont en cours de construction. Par ailleurs, la précommercialisation du second quartier va être lancée au début de l’été. Il s’agit cette fois-ci de duplex aux alentours de 2 millions de DH.
    Quant au village de Mogador, il représente le défi le plus important du projet, car c’est là que se trouve le nœud entre Essaouira et Mogador. Ce sera un espace public et piéton, conçu pour être un nouveau quartier de la ville. «Actuellement, les études sont en cours de finalisation et les travaux programmés début 2011, si nous parvenons à boucler les financements bancaires pour l’automne», souligne le management. Il comprend également une dimension hôtelière, avec sept boutiques-hôtels et sept résidences hôtelières et il proposera des activités culturelles et de loisirs.
    On y trouvera notamment des restaurants, lounge-bars, un musée, une bibliothèque, un studio de musique. Cela tombe bien, car ce type d’infrastructures manque cruellement à Essaouira! Mais reste à savoir si la sauce prendra et si la population souirie et celle du village de Diabat (que le village de Mogador prolonge) se mêleront aux nouveaux venus.

    Marie-Noëlle RASSON






    Les Souiris mi-figue, mi-raisin




    La population d’Essaouira ne sait pas trop comment anticiper l’arrivée de la station. Certains commerçants relèvent le manque d’informations. D’ailleurs, plusieurs habitants ne sont pas au courant de l’ouverture prochaine du Sofitel Luxury. Les boutiquiers craignent que l’arrivée de la station ne casse le commerce actuel. Ils appréhendent également les répercussions sur le prix du foncier. Par ailleurs, ils espèrent que la nouvelle clientèle visitera la médina et qu’il ne s’agira pas uniquement d’une clientèle d’affaires.
    Certains évoquent également que l’endroit n’était pas approprié, vu sa tradition hippie. Côté positif, le projet est bien perçu en termes de création d’emplois. «C’est une bonne chose pour les nombreux souiris au chômage, mais il faut que les salaires suivent», indique cet habitant. Pour un gestionnaire du domaine de la pêche, «cela va permettre de booster le commerce du poisson, car les hôtels en auront besoin»!




    Jardins filtrants




    L’écologie est au cœur du projet Mogador. L’aménageur a voulu préserver le fruit du travail de plantation effectué depuis un siècle par les Eaux et forêts (l’ancien propriétaire du terrain) pour fixer les dunes. Parmi les initiatives écolo, citons la création d’une pépinière sur 5 hectares, comprenant 4.000 arbres acclimatés et 400.000 plants produits par an, ainsi que l’introduction d’une nouvelle espèce de gazon, peu consommatrice en eau: le Zoysia Tenufolia. Mais l’innovation la plus originale est sans conteste les Jardins filtrants de Mogador.
    Il s’agit là de récupérer et d’épurer les eaux usées de la ville, avec une technique novatrice de filtration par les plantes, pour arroser l’ensemble du site. «Il n’était pas imaginable que dans cette région qui souffre d’un stress hydrique majeur, que l’on utilise l’eau potable pour les besoins de la station qui sont très importants (notamment pour les terrains de golf)», souligne Alami. Ce projet a demandé un investissement de 100 millions de DH. Mais il sera probablement vite rentabilisé, car les Jardins filtrants permettent de produire environ 3 millions et demi de m3 d’eau par an à moins de 2 DH le m3. Ce projet écologique a été primé cette année par l’ONMT (office du tourisme).


    source : leconomiste

  • #2
    De justesse…



    C’était difficile à croire, mais l’ouverture officielle de la station aura bien lieu en 2010. Depuis le lancement du plan Azur, en 2002, le projet a pris du retard notamment à cause du changement de PDG à la tête de la Seamog. Jusqu’en 2006, Jean Robert Rieznik, PDG de Risma, était à la tête du projet, mais il a jeté l’éponge pour «incompatibilité de visions» avec certains actionnaires. C’est Amyn Alami qui a repris la tête du projet, toujours au nom de Risma. Ce théoricien de la vision 2010 du tourisme a signé une nouvelle convention avec l’Etat, qui a agrandi la taille de la station et redéfinit le programme. A noter un changement de partenariat ces deux dernières années. Au départ, le consortium qui formait la Seamog était un trio maroco-belgo-hollandais: le groupe belge Thomas & Piron détenait 34%, la société marocaine Risma 33%, le groupe hollandais Colbert Orco 33%. En 2008, Colbert Orco a vendu ses parts à T Capital Group et, en 2009, Thomas & Piron en a fait de même au profit d’un consortium formé par Alliance & H Partners. Aujourd’hui, T Capital Group détient 40%, la Risma 40% et le tandem Alliance & H Partners 20%.

    18 trous opérationnels et 27 autres prévus pour fin 2010

    · 80 membres inscrits


    L’OUVERTURE officielle de la station Mogador aura lieu avant la fin de l’année 2010. Mais depuis plus d’un an, les golfeurs ont déjà pris possession des lieux. Les 18 premiers trous ont été ouverts lors du festival Gnaoua 2009. Neuf trous supplémentaires sont prévus pour cette année et les 36 autres devraient être opérationnels pour fin 2011.
    Essaouira n’est pas une destination traditionnellement golfique, mais les choses vont probablement changer, car le concept semble prendre. Le golf compte déjà 80 membres et il a accueilli sa première compétition internationale en février 2010: l’ALPS Tours. «C’est un bon signe pour un parcours aussi jeune d’accueillir une compétition internationale. Pour attirer des pros, il faut d’abord remplir un cahier de charges précis», indique Régis Verheyden, directeur du golf de Mogador. Il faut dire que l’atout numéro un du golf de Mogador, c’est de porter la signature de Gary Player, cet ancien champion d’origine sud-américaine et l’un des cinq golfeurs au monde à avoir remporté les quatre tournois majeurs de golf.
    Outre les compétitions, le golf de Mogador ambitionne de proposer un «vrai» projet sportif, qui intègre la population locale. Dans cet esprit, une académie, ainsi qu’un club house, vont être ouverts durant l’été et soixante jeunes souiris (entre 6 et 12 ans) vont être sélectionnés pour former une équipe qui s’entraînera gratuitement dès la rentrée scolaire. «Le but est de susciter des vocations et de créer des champions de golf originaires d’Essaouira. Mais il y a des conditions, et notamment que leurs résultats scolaires n’en souffrent pas», poursuit le directeur du golf.
    Les caddies, pour la plupart originaires d’Essaouira ou Diabat, sont également formés à la pratique de ce sport. «Les caddies sont naturellement au centre du jeu et ils sont en contact direct avec le client. Ils peuvent donc leur apporter une aide de par leur connaissance du jeu. Cette formation permet de proposer les meilleures conditions sportives aux clients et cela donne une chance aux jeunes locaux de s’exprimer et de jouer», souligne Verheyden. A noter que les caddies touchent le Smig, mais que les pourboires des clients leur permettent d’augmenter leur salaire.
    Par ailleurs, le micro climat dont bénéficie toute l’année Essaouira est un atout pour le golf de Mogador. La seule réelle contrainte est le vent des Alizés, qui souffle entre mai et août principalement. Mais d’après le management, ce vent ne devrait pas poser de souci majeur: «Un peu de vent donne du piment au jeu. D’ailleurs, le berceau du golf est l’Ecosse, grand pays venteux! De plus, le parcours a été pensé de manière à pouvoir jouer même s’il y a beaucoup de vent. Il ne faut pas non plus oublier qu’à Marrakech, par exemple, il fait déjà trop chaud pour pouvoir jouer maintenant».
    Dernière modification par othmane26, 25 juin 2010, 19h58.

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