CRISE SUISSE-LIBYE | Hans-Rudolf Merz et le président du gouvernement genevois, François Longchamp, ont été auditionnés hier à Berne. Une plainte a été déposée contre les auteurs des fuites sur les plans d’exfiltration des otages.
ROMAIN CLIVAZ | 25.06.2010 | 00:01
«Je suis venu pour établir un certain nombre de faits.» C’est à peu près tout ce qu’a dit François Longchamp (PLR) à la sortie de son audition devant la commission parlementaire fédérale chargée de faire la lumière sur la gestion de la crise entre la Suisse et la Libye. Hier à Berne, la République et canton de Genève n’était pas sur le banc des accusés mais entendue comme partie prenante de la crise. Le président a d’ailleurs loué la «parfaite correction» des élus nationaux.
C’est plutôt entre le Conseil fédéral et le Conseil d’Etat que le torchon brûle. Les autorités cantonales ont très peu goûté «l’attitude» de Micheline Calmy-Rey et de son département (DFAE) durant cette crise, selon une source proche du dossier. A l’image des propos tenus en fin de semaine dans Le Matin dimanche où elle invitait l’Etat et la Tribune de Genève à avoir la «décence» de s’abstenir de tout commentaire sur ce dossier.
Au bout du lac, on reproche au DFAE d’avoir mené une politique «déloyale» à l’égard du canton. Le tribunal arbitral international qui va se saisir du dossier (la Suisse et la Libye ont désigné chacune hier le juge qui les y représentera) pourrait condamner Genève. Pourtant, sur ce point essentiel du plan d’action accepté le 13 juin, le Conseil d’Etat n’aurait jamais été consulté. A ce sujet, la Conférence des gouvernements cantonaux pourrait se solidariser avec les Genevois ces prochains temps. Des Genevois qui refusent de jouer les «boucs émissaires», estimant qu’à chaque étape, et cela même avant l’arrestation d’Hannibal Kadhafi, ils auraient suivi les consignes de la Confédération.
Détails sur les exfiltrations
Du côté du gouvernement fédéral justement, l’heure n’est plus à la guerre des ministères des derniers jours. On se mure désormais dans le silence. Et on annonce le dépôt d’une plainte pénale. Le Ministère public de la Confédération a été chargé d’ouvrir une enquête pour retrouver les auteurs des indiscrétions concernant les plans d’exfiltration des deux otages suisses en Libye.
Dans son édition d’hier, le quotidien bernois Bund a d’ailleurs donné quelques détails concernant l’une des actions de libération. Juste avant Noël 2008, alors que la crise avait éclaté à la mi-juillet, il aurait été envisagé de faire passer les otages suisses pour des touristes.
De les amener à Ghadamès, oasis et ville aux frontières tunisienne et algérienne. Puis de les faire sortir avec des passeurs. Des conditions inacceptables posées par l’Algérie auraient provoqué l’échec de l’opération.
Tribune de Genève
ROMAIN CLIVAZ | 25.06.2010 | 00:01
«Je suis venu pour établir un certain nombre de faits.» C’est à peu près tout ce qu’a dit François Longchamp (PLR) à la sortie de son audition devant la commission parlementaire fédérale chargée de faire la lumière sur la gestion de la crise entre la Suisse et la Libye. Hier à Berne, la République et canton de Genève n’était pas sur le banc des accusés mais entendue comme partie prenante de la crise. Le président a d’ailleurs loué la «parfaite correction» des élus nationaux.
C’est plutôt entre le Conseil fédéral et le Conseil d’Etat que le torchon brûle. Les autorités cantonales ont très peu goûté «l’attitude» de Micheline Calmy-Rey et de son département (DFAE) durant cette crise, selon une source proche du dossier. A l’image des propos tenus en fin de semaine dans Le Matin dimanche où elle invitait l’Etat et la Tribune de Genève à avoir la «décence» de s’abstenir de tout commentaire sur ce dossier.
Au bout du lac, on reproche au DFAE d’avoir mené une politique «déloyale» à l’égard du canton. Le tribunal arbitral international qui va se saisir du dossier (la Suisse et la Libye ont désigné chacune hier le juge qui les y représentera) pourrait condamner Genève. Pourtant, sur ce point essentiel du plan d’action accepté le 13 juin, le Conseil d’Etat n’aurait jamais été consulté. A ce sujet, la Conférence des gouvernements cantonaux pourrait se solidariser avec les Genevois ces prochains temps. Des Genevois qui refusent de jouer les «boucs émissaires», estimant qu’à chaque étape, et cela même avant l’arrestation d’Hannibal Kadhafi, ils auraient suivi les consignes de la Confédération.
Détails sur les exfiltrations
Du côté du gouvernement fédéral justement, l’heure n’est plus à la guerre des ministères des derniers jours. On se mure désormais dans le silence. Et on annonce le dépôt d’une plainte pénale. Le Ministère public de la Confédération a été chargé d’ouvrir une enquête pour retrouver les auteurs des indiscrétions concernant les plans d’exfiltration des deux otages suisses en Libye.
Dans son édition d’hier, le quotidien bernois Bund a d’ailleurs donné quelques détails concernant l’une des actions de libération. Juste avant Noël 2008, alors que la crise avait éclaté à la mi-juillet, il aurait été envisagé de faire passer les otages suisses pour des touristes.
De les amener à Ghadamès, oasis et ville aux frontières tunisienne et algérienne. Puis de les faire sortir avec des passeurs. Des conditions inacceptables posées par l’Algérie auraient provoqué l’échec de l’opération.
Tribune de Genève
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