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La fusion des arts pour mieux communiquer avec le monde

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  • La fusion des arts pour mieux communiquer avec le monde

    Le terme «fusion» a donné libre cours à de multiples interprétations artistiques et, par là même, il a cassé des tabous culturels.

    Point de frontière dans la transmission.

    La page des puristes semble avoir été métamorphosée avec cette nouvelle ouverture mondiale qui puise dans le suc des us des peuples pour apporter d’autres genres, d’autres styles et ce, en métissant , en dosant, en harmonisant sans excès. C’est le pari gagnant des professionnels qui ont su que le monde aurait besoin d’une rupture dans la chaîne hiérarchique des arts pour mieux exprimer et socialiser : musique, écriture, peinture…
    Les artistes algériens se sont imposés outre-mer durant les années 90 en acceptant ce changement.

    Le raï s’est taillé une grande part au début. La première fusion d’un riff de l’Ouest de Mami et d’un air de Sting (ex bassiste et chanteur du groupe Police) aura insufflé une autre dimension à la musique algérienne. Un essai qui a ouvert la voi à d’autres imaginations. Pour sa part, le chanteur kabyle Idir a réarrangé ses chansons en les dotant de nouvelles tendances qui vont de concert et sans heurt avec l’authenticité algérienne. C’est le but principal de cet amalgame.

    Permettre une diffusion fidèle sans perdre le fondement originel des œuvres.

    «Il ne suffit pas de fusionner pour attirer l’attention des autres mélomanes. Cela requiert un travail assidu sans quoi on se perd et personne ne s’y intéresse», estime un artiste. Jusqu’à maintenant des Algériens brillent au-delà des frontières. Il est bien des musiques de chez nous qui sont devenues convoitées. Les artistes algériens ont compris que pour être écoutés, lus, vus à travers des toiles, il leur faudra se tourner vers des espaces plus tolérants qui accueillent la transition. Mozart a bien été donné sur d’autres portées musicales !?

    Une œuvre revisitée s’exprime encore mieux une fois exposée à d’autres destinataires.

    Cette appréciation n’est cependant pas du goût des puristes. On prend l’exemple de la musique andalouse. C’est au forceps qu’elle a pu décrocher ses notes libres en acceptant une légère fusion avec le jazz. Des voix mécontentes se sont élevées pour afficher le niet quant à cette orientation, selon elles, dénaturant le terroir. Il en est de même pour le malouf qui reste fidèle à ses préceptes grâce à ses maîtres et ses associations qui prennent le relais. Des participations à l’étranger sont demeurées fidèles aux compositions originelles. Les acteurs locaux veillent à la pérennité des manuscrits et affichent un refus catégorique au changement.

    Des musiciens constantinois repoussent catégoriquement la fusion.

    Le malouf est presque sacré et ne s’adapte pas, voire n’accepte nullement d’autres instrumentalisations, soutiennent-ils. L’expérience nourrie par le commissaire du Festival du jazz de faire associer sa troupe locale Sinoudj à celle de Salim Fergani s’est vu concrétiser par un album. Toutefois, cette nouvelle conception de l’andalou risque de rester solitaire et boudée par la majorité des associations locales «se targuant» d’authenticité.

    Quoi qu’il en soit, Constantine s’est lancée dans la mondialisation artistique pour donner un autre métissage à sa musique.L’impact, s’il est insignifiant pour le moment dans les contrées intérieures du pays, pourrait franchir à l’avenir les barrières.

    Il est inadmissible au vu des mutations universelles que la musique constantinoise soit couvée. Elle renferme autant de richesses qu’il importe d’explorer et de présenter sous d’autres formes, en conservant bien évidemment les traits originels. Sinon, à quoi bon enfermer des sonorités, des écritures, des dessins si le tout reste sans diffusion, sans changements, qui faciliteraient sa propagation et sa compréhension ?

    par La Tribune
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