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Agrumes : 3 nouvelles variétés créées au Maroc

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  • Agrumes : 3 nouvelles variétés créées au Maroc

    Trois nouvelles variétés de mandarines créées



    · Elles seront mises à la disposition des producteurs d’ici un an


    · Attention aux circuits clandestins de distribution


    Bonne nouvelle pour les agrumiculteurs. L’Institut national de recherche agronomique vient d’annoncer la création de trois nouvelles variétés hybrides de mandarinier. Il s’agit des variétés Al Mahdia, Al Gharbaouia et Maâmora. La première a été protégée en 2009 et les deux autres en 2010. «Le programme de croisement a porté sur une centaine de variétés dont 5 ont été finalement sélectionnées lors de la première phase», indique Hamid Benyahia, chercheur au Centre régional d’Al Menzah, à Kénitra.

    Il reste maintenant l’étape d’assainissement par rapport aux principales maladies connues avant la diffusion des greffons, pour multiplication, auprès des pépiniéristes agréés. Etape, qui doit nécessairement passer par l’Office national de sécurité sanitaire et alimentaire à qui revient la tâche de certifier le matériel végétal «sain et indemne des maladies à virus». Autrement dit, il faudrait attendre au moins une année pour que les plants des nouvelles variétés soient disponibles sur le marché. C’est que dans ce domaine la recherche variétale nécessite des délais assez longs. Pour ce programme, « il a fallu 17 ans pour la sélection des portes-greffes et pas moins de 12 années pour le choix variétal», précise Benyahia. En effet, l’amélioration génétique des agrumes est complexe à cause de nombreuses contraintes biologiques, notamment la longueur de la phase juvénile et l’absence de critères de sélection précoce des caractères agronomiques.

    Mais, de manière générale, le procédé se base, soit sur la sélection clonale à partir des mutations spontanées identifiées en verger, soit sur des génotypes obtenus par hybridation ou par recours aux biotechnologies. C’est la première technique qui a prévalu entre 1963 et 1990. Celle-ci a abouti à l’amélioration de la clémentine au niveau de l’étalement de la précocité, du profil du calibrage et de la coloration des fruits. La même technique a aussi permis de mettre au point de nouvelles variétés de petits fruits et d’oranges qui distinguent l’origine Maroc des autres pays exportateurs d’agrumes. Nour, Nadorcott ou encore la Maroc Late sont, en effet, issues de la sélection clonale.

    Aujourd’hui, le défi tient à la qualité des fruits mais surtout à la tolérance aux principales maladies. D’où le recours à l’hybridation. Et la recherche a concerné principalement le porte-greffe Citrange Troyer dont la tolérance à la Tristéza a été mise en évidence au niveau mondial.
    Selon les chercheurs du Centre régional de l’Inra, les résultats obtenus pour les 3 variétés de mandarines répondent parfaitement aux critères d’ordre qualitatif et commercial. Ceci à divers niveaux de la productivité, de la présentation et de la qualité organoleptique des fruits. Le seul paramètre qui reste encore à maîtriser tient à l’aspermie qui signifie l’absence des pépins dans le fruit. Pour Benyahia, le nombre relevé est de moins de 3 pépins par fruit. «Seuil, certes, toléré par certains marchés mais décrié par d’autres», objectent les producteurs qui recommandent le recours à la technique d’irradiation.

    Quoi qu’il en soit, les nouvelles variétés viennent à point nommé dans la mesure où le plan de développement agrumicole prévoit de porter la production des petits fruits à plus de 1,3 million de tonnes à l’horizon 2020 contre moins de 500.000 actuellement. D’autant plus que les tendances du marché restent favorables aux petits agrumes qui doivent constituer les 2 tiers de nos exportations. Globalement, les besoins pour le renouvellement et l’extension du verger national sont estimés à 1 million de plants par an et sur une période de 10 ans. C’est dire l’importance du marché qui se profile. C’est pourquoi la profession appelle à la vigilance et recommande aux agriculteurs de s’approvisionner auprès des pépiniéristes agrées. Le marché étant juteux, le circuit compte un nombre pléthorique de clandestins. Et nombreux sont les producteurs qui ont eu la mauvaise surprise de cueillir des oranges alors qu’ils croyaient avoir planté des clémentiniers.

    Acquis

    L’Inra a aussi à son actif d’autres acquis technologiques spécialement dédiés aux agrumes. Pour ne se limiter qu’aux plus importants, il y a lieu de citer, l’amélioration de la qualité et de la production du clémentinier par la fertilisation foliaire. Cette technique a permis l’augmentation de 27% du calibre exportable et de 20% du rendement. La détermination des besoins en eau d’irrigation a permis quant à elle une économie de 60% de la ressource tout en améliorant la productivité de 22% dans la région du Gharb. L’Inra a par ailleurs mis au point des méthodes de lutte, pratiques et respectueuses de l’environnement, contre les principaux ravageurs des agrumes. Fort malheureusement, la diffusion de ces acquis auprès des producteurs fait cruellement défaut. A charge pour la vulgarisation d’assurer le travail.

    A. G. L'Economiste
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