Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'Algérie et les premiers mois de son indépendance

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'Algérie et les premiers mois de son indépendance

    La semaine dernière, à l'université Paris 7, une thèse de doctorat en histoire a été soutenue par Mr Amar Mohand Amer, sous la direction du professeur Omar Carlier. Cette thèse avait pour pour objet la qualification et l'analyse d'un segment historique très particulier : la crise de l'été 1962 en Algérie, et ses enjeux de pouvoir entre différents acteurs regroupés dans le GPRA, les maquis, l'armée des frontières, ou la Fédération de France du FLN. Cette étude de 380 pages marque en réalité un début conséquent de travail universitaire sur l'Algérie indépendante. Les doctorats concernant l'histoire de ce pays s'arrêtant trop souvent en juin 1962, alors que des périodes comme celles du coup d'Etat de juin 1965 ou le « printemps berbère » d'avril 1980 demanderaient à être traités par les historiens (et plus seulement par des politologues ou des journalistes). Il est vrai que les archives de l'Etat algérien indépendant ne sont pas encore tout à fait libres d'accès....

    Ce travail, considérable par l'ampleur des sources utilisées, permet de comprendre, de construire les filiations du système politique établi après l'indépendance du pays. La démarche de Mr Amar Mohand Amara s'attache à croiser l'ordre des faits véritables et vérifiables - tenues du congrès du FLN à Triopli en juin 1962, constitution et composition de groupes dans la course de pouvoir, à Tlemcen ou Tizi Ouzou, prises de ville comme celle de Constantine le 25 juillet 1962- à leur transmutation dans le mythe. En effet, cette fameuse séquence de « l'été 1962 » est désormais considérée en Algérie comme la source originelle de tous les drames et la matrice de nombreux problèmes que le pays va rencontrer ensuite.
    Cette thèse s'appuie sur une grande richesse documentaire (y compris les sources audiovisuelles, comme la série « Conversations avec les hommes de la révolution algérienne diffusée sur la chaîne Histoire en 2003). En particulier, nous découvrons pour la première fois les archives inédites du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA), ou les témoignages, ceux par exemple de Tahar Zbiri, Hassan Khatib ou Salah Boubnider, qui ont été des responsables importants des maquis de l'intérieur, et dont les noms restent peu connus en France. Le travail de Mr Amar Mohand Amer s'inscrit aussi dans la durée de la guerre d'indépendance algérienne. En particulier, l'auteur signale bien la rupture constituée par l'année 1959 : perte de colonels de l'ALN au combat (Amirouche, Si Haouès), application du terrible plan Challe qui détruit certains maquis de l'intérieur, discours du général de Gaulle du 16 septembre sur l'autodétermination, et interminable conclave des dix « colonels » de juillet à août 1959 (cette réunion marquant bien l'ouverture de la crise ouverte pour le pouvoir). A ce propos, on peut se poser la question du croisement entre histoires intérieurs du FLN et conduites politiques françaises ; s'interroger sur le soutien français à tel ou tel groupe algérien dans la guerre intestine, et sur la méconnaissance/sous estimation des dirigeants algériens par l'appareil politique français. Cette remarque vaut pour les dirigeants algériens qui ont longtemps sous estimés le facteur des « barrages » (la ligne Morice) dans la dégradation des maquis de l'intérieur. En suivant, de manière méticuleuse, la chronologie des événements, Mr Amar Mohand Amer parvient ainsi à nous faire comprendre tous ces facteurs méconnus de la guerre, et de l'après-guerre d'Algérie.
    La thèse s'efforce de combattre les clichés concernant cette période : les militaires, unanimes, de l'Etat Major Général (EMG) contre le GPRA, ou les affrontements entre les maquis de l'intérieur et la fameuse « armée des frontières ». La restitution très précise des faits, presque au jour le jour, permet de complexifier cette situation apparemment confuse de crise de l'été 1962. La démarche de l'auteur ouvre l'interrogation sur les attitudes personnelles, les choix opérés par les différents acteurs. Il est également possible de voir se dessiner les filiations idéologiques, par exemple entre anciens « Udmistes » (les partisans de Ferhat Abbas) ou anciens « centralistes » membres du Comité central du MTLD, (la formation de Messali Hadj qui va éclater dans l'été 1954). On peut regretter que dans ce tableau, pourtant très complet de l'été 1962, il ne soit pas fait mention du massacre des militants messalistes, les derniers partisans de Messali, du MNA, regroupés au Sahara et tentant de marcher vers le nord du pays.
    En donnant la priorité à l'événement, Amar Mohand Amer donne la possibilité aux chercheurs de cette période de se poser différentes questions : quelle part donner à la culture populiste, plébéienne, anti-intellectuelle dans la conduite des acteurs principaux engagés dans les batailles successives pour le pouvoir ? Quel poids accorder à la violence des revanches sociales, ethniques, retourner la violence coloniale subie contre l'ancien colonisateur, et contre soi-même ? Quelle place accorder aux imaginaires nationalistes en construction (statut du religieux, des minorités non-musulmanes dans l'Algérie indépendante, filiations avec les courants communistes, laics) dans les crises de cet été ?
    Dans cette courte période de tournants brusques, le fait de braquer les projecteurs sur les acteurs politiques du « sommet » conserve toute son importance. Cette bataille politique de trois mois, jusque l'entrée à Alger de l'armée de Boumediene en septembre 1962, va peser lourdement sur le sort de l'Algérie indépendante. Et c'est tout le mérite de Amar Mohand Amer d'avoir contribué à éclairer cette page décisive d'histoire algérienne, comme l'ont souligné les différents membres du jury (dont l'historien Mohammed Harbi) qui ont donné la mention très honorable à ce travail universitaire.


    Benjamin Stora - 19 Avril 2010
    Blog de Benjamin Stora - Mediapart
    « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », Abane Ramdane 1955.

  • #2
    Pour bien comprendre comment l'Algerie a quel moment l'Algerie a viré. Notez comment ce discours est tres pertinent et tres premonitoire, le monsieur avait tout a fait raison sur toute la ligne, le present de l'Algerie en est la preuve.

    Commentaire


    • #3
      Ta vidéo est une contribution au débat, dommage que ton commentaire soit aussi rempli de mauvaise foi.

      Bref, t'es comme un petit élève 12 ans qui se cherche à l'école : Peut mieux faire!
      « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », Abane Ramdane 1955.

      Commentaire


      • #4
        Ta vidéo est une contribution au débat, dommage que ton commentaire soit aussi rempli de mauvaise foi.
        Je pense que c'est psychologique, je te pardonne. En quoi mon commentaire est de mauvaise foi? parce que je suis marocain? releves un peu le debat mon ami et restes sur le sujet, c'est pourtant ton sujet...

        Argumentes, qu'est-ce qu'il y a de faux a mon commentaire? Et laisses les petites attaques personnelles "de 12 ans" de coté...

        Commentaire


        • #5
          Ce n'est pas le fait d'être marocain qui fait de ton message de la mauvaise foi, c'est ton attitude de dénigrement permanent de l'Algérie.

          Mais t'as raison sur une chose, le sujet est d'actualité et ne mérite pas d'être pollué. Alors trêve de plaisanterie et argumentes ton commentaire.
          Dernière modification par samirlechequier, 01 juillet 2010, 16h12.
          « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », Abane Ramdane 1955.

          Commentaire


          • #6
            Merci Ayoub pour la vidéo

            Incroyable comment Ben Khedda déjà à cette époque nous prévient des dangers de cette armée des frontières et leurs visions idéologiques !!!

            Voilà des hommes qui auraient dû gouverner l'Algérie après indépendance

            Il est dommage que Boumédiène ait fait le ménage à sa manière, lui la source de tous les problèmes.

            écoutez Ben Khedda et jugez en !!!
            Rebbi yerrahmek ya djamel.
            "Tu es, donc je suis"
            Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

            Commentaire


            • #7
              Ce n'est pas le fait d'être marocain qui fait de ton message de la mauvaise foi, c'est ton attitude de dénigrement permanent de l'Algérie.
              Quel denigrement, specifies mon ami, ne fais pas dans les generalites, comme ca on ne continue pas a parler dans l'air. Dis moi ce que j'ai dit dans mon message qui est faux ou qui denigre et qui ne soit pas dans le texte ou dans la video...

              Mais t'as raison sur une chose, le sujet est d'actualité et ne mérite pas d'être polluer. Alors trêve de plaisanterie et argument ton commentaire.
              Mon commentaire est argumenté par ton texte, ET par la video que j'ai posté.

              Je vais pas perdre mon temps avec toi dans des discussions personnelles interminables, d'autant plus que je ne comprends pas, je dis la meme chose que ce que ton texte dit, et tu te vexes. C'est maladif. Je retourne au sujet.

              Incroyable comment Ben Khedda déjà à cette époque nous prévient des dangers de cette armée des frontières et leurs visions idéologiques !!!

              Voilà des hommes qui auraient dû gouverner l'Algérie après indépendance

              Il est dommage que Boumédiène ait fait le ménage à sa manière, lui la source de tous les problème.

              écoutez Ben Khedda et jugez en !!!
              Exactement, c'est meme choquant de voir comment il avait raison sur toute la ligne. Dommage que l'armee s'est debarassé de tous ces leaders reels qui auraient pu faire de l'Algerie un tout autre pays aujourd'hui.

              Commentaire


              • #8
                Quel denigrement, specifies mon ami, ne fais pas dans les generalites, comme ca on ne continue pas a parler dans l'air. Dis moi ce que j'ai dit dans mon message qui est faux ou qui denigre et qui ne soit pas dans le texte ou dans la video...

                Mon commentaire est argumenté par ton texte, ET par la video que j'ai posté.

                Je vais pas perdre mon temps avec toi dans des discussions personnelles interminables, d'autant plus que je ne comprends pas, je dis la même chose que ce que ton texte dit, et tu te vexes. C'est maladif. Je retourne au sujet.
                Non, mon texte est historique et porte sur un évènement. Il concerne l'étude de l'histoire et ne porte aucun jugement sur celle-ci.

                Par contre, ton commentaire porte un jugement sur tout un pays, sur ce qu'il est devenu. Ton commentaire n'est pas un argument, c'est un jugement.

                J'ai parlé de dénigrement permanent et je pourrais ouvrir un forum avec tous tes messages provocants.

                Pour revenir au sujet, il est important au vue du débat actuel initié par le livre de Saadi. La place de l'historien dans la société algérienne est entrain de se faire car les politiques perdent toute légitimité à parler d'histoire- S'il nous admettons qu'ils l'aient eu un jour.
                Nous sommes entrain de redéfinir les repères de notre histoire et de l'identité de notre nation au travers des hommes qui fascineront notre métrologie , cela est révélateur de la fin d'une époque, celle du pouvoir qui tire sa légitimité de l'histoire.

                En s'exonérant de l'histoire officiel, les historiens algériens sont entrain de faire ce que n'ont pu faire les politiques de la période 88, remettre en cause le pouvoir actuel et amener la société à s'intéresser à son destin.
                « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », Abane Ramdane 1955.

                Commentaire


                • #9
                  Salut Samir

                  En s'exonérant de l'histoire officiel, les historiens algériens sont entrain de faire ce que n'ont pu faire les politiques de la période 88, remettre en cause le pouvoir actuel et amener la société à s'intéresser à son destin.
                  est ce que tu penses que le débat susciter par le livre de S.SAADI et les réactions des autres acteurs ou témoins de cette période peut allez dans ce sens ?
                  .


                  Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

                  Commentaire


                  • #10
                    Non, mon texte est historique et porte sur un évènement. Il concerne l'étude de l'histoire et ne porte aucun jugement sur celle-ci.

                    Par contre, ton commentaire porte un jugement sur tout un pays, sur ce qu'il est devenu. Ton commentaire n'est pas un argument, c'est un jugement.
                    Prouves moi que mon jugement est a tort. quel est l'affirmation que j'ai dite et qui serait fausse?

                    J'ai parlé de dénigrement permanent et je pourrais ouvrir un forum avec tous tes messages provocants.
                    Encore une fois, prouves moi ou ce denigrement se situe dans ce que j'ai posté... Pour le moment tu brasses du vent et tu repetes la meme chose sans apporter aucune preuve a part des etats d'ame.

                    Pour revenir au sujet, il est important au vue du débat actuel initié par le livre de Saadi. La place de l'historien dans la société algérienne est entrain de se faire car les politiques perdent toute légitimité à parler d'histoire- S'il nous admettons qu'ils l'aient eu un jour.
                    Nous sommes entrain de redéfinir les repères de notre histoire et de l'identité de notre nation au travers des hommes qui fascineront notre métrologie , cela est révélateur de la fin d'une époque, celle du pouvoir qui tire sa légitimité de l'histoire.

                    En s'exonérant de l'histoire officiel, les historiens algériens sont entrain de faire ce que n'ont pu faire les politiques de la période 88, remettre en cause le pouvoir actuel et amener la société à s'intéresser à son destin.
                    Tres leger a mon avis, les historiens n'ont pas vraiment de pouvoir pour corriger l'histoire que les politiques inculquent au peuple de l'ecole a l'universite, a la presse, sur la tele, etc... A un historien qui dirait la verite, l'etat peut sortir 10 historiens téléguidés pour dire le contraire. Face a une junte militaire rompu a une propagande sovietique implacable, le combat de ces historiens est perdu d'avance.

                    L'histoire de l'algerie, il faut la lire et la voir dans les articles et les videos de l'epoque.

                    Commentaire


                    • #11
                      En s'exonérant de l'histoire officiel, les historiens algériens sont entrain de faire ce que n'ont pu faire les politiques de la période 88, remettre en cause le pouvoir actuel et amener la société à s'intéresser à son destin.
                      Quels historiens algériens s'exonèrent de l'histoire officielle ?

                      Cites moi en 5 sur les 35 millions d'algériens.

                      Il s'agit d'historiens sur l'Algérie et pas historiens algériens, puisque il ne travaillent pas dans les laboratoires algériens mais étrangers.
                      Rebbi yerrahmek ya djamel.
                      "Tu es, donc je suis"
                      Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

                      Commentaire


                      • #12
                        Bonjour Ghandi

                        Peut être qu'ils sont plus nombreux, mais n'osent pas pour l'instant , je dirais peut importe leurs nombre , essentiel , à mon sens, est de provoquer le débat




                        .
                        .


                        Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

                        Commentaire


                        • #13
                          les historiens en algerie ne peuvent pour l'instant allé a l'encontre de la version officielle, mais toute vérité ne peut etre caché plus longtemps
                          l'amitié est une chose rare,l'ami veritable est celui qui te demande d'etre toi meme.il t'aidera a survivre par l'amour qu'ilte porte

                          Commentaire


                          • #14
                            Mohamed Harbi ne s'est jamais gêné de dire ses 4 vérités sur l'histoire algérienne. Epinglant même le FLN en Algérie.

                            Malheureusement, il est exact qu'il soit le seul et considéré comme le critère absolu (notamment par Stora), il (Harbi) manque de détracteurs afin de faire évoluer le sujet.

                            Commentaire


                            • #15
                              Il s'agit d'historiens sur l'Algérie et pas historiens algériens, puisque il ne travaillent pas dans les laboratoires algériens mais étrangers. ghandi
                              Salut!
                              Qui est algérien et qui ne l'est pas! Comment les algériens d'algérie admettent que tel est algérien ou ne l'est pas?
                              Stora! Est-il algérien ou pas?
                              Aleg! Est -il algérien ou pas?
                              Le premier, je ne sais pas s'il a le passeport vert, le second oui.
                              Le mois de novembre dernier j'ai accompagné "un algérien" à la bibliothèque nationale (relevant de la présidence)......................
                              Pour le 2°point, t'as raison: il faut permettre aux historiens et étudiants de pouvoir travailler et les aider dans leur recherches en algérie.
                              Mais, si j'ai bien compris, aussi bien la France que l'Algérie ne désirent pas ouvrir tous les cartons (pour le moment).
                              Au plaisir de te lire.

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X