Que signifie le mot subversion ? Etymologiquement, ce mot provient du verbe latin subvertere qui signifie renverser. C’est un phénomène qui intervient sur les valeurs et les normes. En effet, la subversion a pour but de renverser ou de contredire les principes et les normes d’un système déjà installé. Ce phénomène s’applique à tous les domaines qui requièrent des valeurs et des normes. Il peut s’agir du domaine politique, religieux, moral, social, culturel, artistique, sexuel, etc. C’est un outil qui est bien souvent utilisé afin de déstabiliser, de renverser ou de remettre en cause un système. Ainsi, en fonction de sa position par rapport à un système établi, on peut soit donner un sens positif soit négatif au phénomène de la subversion. Mais très souvent, la subversion implique une censure ou une répression, car bien souvent trop radical et brutal.
A titre d’exemple, pendant des périodes de conflits (guerres, révolutions...) l’art subversif était un moyen pour déstabiliser l’ennemi. L’artiste subversif devient un révolutionnaire en s’opposant à un système en vigueur au travers de sa créativité et de sa représentation. Un autre exemple, la presse clandestine était également un moyen de subversion.
La subversion permet également de faire évoluer et de remettre en cause les valeurs d’un système. C’est dans cette optique que nous allons argumenter notre sujet. Le sujet qui va être développé, traite d’une sorte de révolution mais qui n’est pas sanglante, celle de l’émancipation de la femme. Au cours des années le statut de la femme a réellement changé, elle travaille, elle vote, elle se bat pour l’égalité entre elles et les hommes, etc. Au delà de ses fonctions, c’est son « look » qui s’est également transformé, en effet, elle s’est mise à porter des pantalons et à se couper les cheveux « à la garçonne ». La première femme à avoir inauguré cette nouvelle allure c’est Gabrielle Chasnel, plus connue sous le nom de Coco Chanel avec son « tailleur pantalon » et ses cheveux courts, C’est une version complètement androgyne de la féminité mais qui a révélé une nouvelle femme élégante. Mais aussi bien d’autres couturiers tels Courrèges avec sa mini jupe. C’est au travers de cette nouvelle femme émancipée que la société s’est transformée. Cet exemple permettra par la suite de déboucher sur d’autres questions auxquelles nous tenteront de répondre.
Le statut de la femme avant son émancipation
Avant la première Guerre Mondiale, la femme n’avait encore qu’un rôle de femme au foyer. En effet, son activité principale n’était que de s’occuper de sa maison, de son mari et de ses enfants. En aucun cas elle ne pouvait faire vivre sa famille, car elle n’avait ni les capacités intellectuelles (manque de formation), ni le temps.
Une fois la guerre déclarée en juin 1914, la femme a dès lors dû remplacer les fonctions de son mari parti au front. Elle doit désormais assumer des responsabilités qu’elle n’avait pas avant telles que, entreprendre les durs travaux des champs dans une France encore à dominante rurale et agricole, d’autre part, elle doit se dévouer en tant qu’infirmière pour soigner les soldats blessés dans les hôpitaux de guerre et les maisons de convalescence. Enfin, les femmes des villes ont fait preuve de courage pour compenser le manque de main d'oeuvre dans de nombreux secteurs d'activités, distribuant le courrier, conduisant les tramways, travaillant plus de 10 heures par jour dans les usines d'armement.
Ainsi, dès le début du XX siècle, nous pouvons apercevoir un phénomène de subversion car la mentalité de la femme et ses habitudes ont évolué. Elle peut désormais être libre et autonome.
L’émancipation de la femme n’a pas seulement eu lieu dans la vie quotidienne, mais aussi au niveau intellectuel. En effet fin des années 20, les premières femmes ont fait leur apparition dans les grandes écoles (Sciences Politiques, etc.) ce qui entraînera par la suite des femmes diplômées pouvant ainsi avoir sa place sur le marché du travail. Après le droit de vote le 21 avril 1944, les femmes peuvent avorter depuis la loi Veil de 1975, ceci constitue un très bel exemple pour illustrer comment les femmes sont-elles devenues maîtresse de leur corps.
Les couturiers qui ont participé à l'émancipation de la femme
Chanel
A l’ère des robes longues et des cheveux longs, Gabrielle Chasnel, à partir de 1954, révolutionne la mode féminine. Elle surprendra au cours d’un défilé son public. En effet, elle fait disparaître les longues robes au profit du si célèbre tailleur pantalon et de nouvelles coupes de cheveux apparaissent : les coupes à la garçonne si longtemps dénigrées pour la gente féminine.
Courrèges
En 1965 sa collection bouleverse la haute-couture en contribuant au succès de la mini-jupe. En effet jusqu’à présent les femmes ne portaient que des robes longues et des pantalons. Il a produit des collections saisissantes avec de nouvelles matières telles que les dessus fins en mousseline de soie. Mais c'est en 1964 qu'il a lancé sa collection « Fille de Lune », elle rassemblait des jupes de couleurs blanches et argents avec des formes géométriques très osée pour l’époque. Il a aussi imaginé les mini-bottes en PVC brillantes pour suivre avec sa collection.
Yves Saint Laurent
Des premières transparences au scandale du noir, l'itinéraire du couturier fut le premier à casser les règles de la haute couture et qui n'a pas fini de célébrer dans son métier l'amour des femmes. Premier couturier à habiller les femmes de transparence. Premier couturier à lancer un blouson noir, à remplacer les escarpins par des cuissardes.
Mais ces personnalités ne sont pas les seuls à avoir révolutionné le monde de la mode féminine, mais ils sont des emblèmes en ce qui concerne la transformation du statut de la femme dans la société française. En effet, il faudra attendre 1947 avec le jeune Christian Dior qui lancera “Le New look”. Ce condensé d’élégance et de nostalgie définit la mode des années 50 : épaules arrondies, poitrine haute, taille cintrée, jupe bouffante, gants et escarpins. Dans les années 70, le naturel est prôné par Kenzo Takada. Le style hippie et surtout le jean sont rois. Jean-Paul Gaultier devient peu à peu le pape de la nouvelle vague parisienne à partir des années 80. Les sous-vêtements de nos grands-mères réapparaissent comme vêtements du dessus (corsets apparents). A partir de cette date la mode ne dicte plus ses lois sur la société.
En quoi notre sujet est-il un exemple de subversion?
Nous traitons de l’émancipation de la femme. Cette nouvelle liberté a transformé toute la donne de la société. La femme renaît. C’est une nouvelle femme qui comme nous l’avons dit précédemment s’impose aussi bien dans son quotidien que dans sa nouvelle vie professionnelle. Elle prend le rôle de l’homme tant au niveau professionnel grâce à ses diplômes, au niveau moral car elle acquière une ouverture d’esprit grâce à ses études, au niveau sexuelle car elle devient libertine grâce à la mode et devient maîtresse de son corps. Enfin, au niveau politique, en raison des différentes lois qui ont été votées au cours des années.
A savoir :
1914 : Organisation d'un "vote blanc", sondage auprès des femmes sur leur désir de voter. Plus de 500 000 réponses favorables
1916 : Proposition Barrès pour le "suffrage des morts", c'est-à-dire permettre de voter aux veuves et mères de soldats tués à la guerre
1936 : La Chambre se prononce pour l'égalité politique des sexes. Mmes Brunschvicg, Lacore et Joliot-Curie sont nommées sous-secrétaires d'Etat
1944 : "Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes" proclame l'Ordonnance du 21 avril, signée du général de Gaulle
1945 : Les femmes votent et sont élues pour la première fois aux élections municipales d'avril puis en octobre pour l'Assemblée constituante
1947 : Germaine Poinso-Chapuis est la première femme nommée ministre
1982 : Un projet de loi prévoit d'instaurer un quota de 25% de femmes pour les listes de candidatures. Elle est rejetée par le Conseil constitutionnel
A titre d’exemple, pendant des périodes de conflits (guerres, révolutions...) l’art subversif était un moyen pour déstabiliser l’ennemi. L’artiste subversif devient un révolutionnaire en s’opposant à un système en vigueur au travers de sa créativité et de sa représentation. Un autre exemple, la presse clandestine était également un moyen de subversion.
La subversion permet également de faire évoluer et de remettre en cause les valeurs d’un système. C’est dans cette optique que nous allons argumenter notre sujet. Le sujet qui va être développé, traite d’une sorte de révolution mais qui n’est pas sanglante, celle de l’émancipation de la femme. Au cours des années le statut de la femme a réellement changé, elle travaille, elle vote, elle se bat pour l’égalité entre elles et les hommes, etc. Au delà de ses fonctions, c’est son « look » qui s’est également transformé, en effet, elle s’est mise à porter des pantalons et à se couper les cheveux « à la garçonne ». La première femme à avoir inauguré cette nouvelle allure c’est Gabrielle Chasnel, plus connue sous le nom de Coco Chanel avec son « tailleur pantalon » et ses cheveux courts, C’est une version complètement androgyne de la féminité mais qui a révélé une nouvelle femme élégante. Mais aussi bien d’autres couturiers tels Courrèges avec sa mini jupe. C’est au travers de cette nouvelle femme émancipée que la société s’est transformée. Cet exemple permettra par la suite de déboucher sur d’autres questions auxquelles nous tenteront de répondre.
Le statut de la femme avant son émancipation
Avant la première Guerre Mondiale, la femme n’avait encore qu’un rôle de femme au foyer. En effet, son activité principale n’était que de s’occuper de sa maison, de son mari et de ses enfants. En aucun cas elle ne pouvait faire vivre sa famille, car elle n’avait ni les capacités intellectuelles (manque de formation), ni le temps.
Une fois la guerre déclarée en juin 1914, la femme a dès lors dû remplacer les fonctions de son mari parti au front. Elle doit désormais assumer des responsabilités qu’elle n’avait pas avant telles que, entreprendre les durs travaux des champs dans une France encore à dominante rurale et agricole, d’autre part, elle doit se dévouer en tant qu’infirmière pour soigner les soldats blessés dans les hôpitaux de guerre et les maisons de convalescence. Enfin, les femmes des villes ont fait preuve de courage pour compenser le manque de main d'oeuvre dans de nombreux secteurs d'activités, distribuant le courrier, conduisant les tramways, travaillant plus de 10 heures par jour dans les usines d'armement.
Ainsi, dès le début du XX siècle, nous pouvons apercevoir un phénomène de subversion car la mentalité de la femme et ses habitudes ont évolué. Elle peut désormais être libre et autonome.
L’émancipation de la femme n’a pas seulement eu lieu dans la vie quotidienne, mais aussi au niveau intellectuel. En effet fin des années 20, les premières femmes ont fait leur apparition dans les grandes écoles (Sciences Politiques, etc.) ce qui entraînera par la suite des femmes diplômées pouvant ainsi avoir sa place sur le marché du travail. Après le droit de vote le 21 avril 1944, les femmes peuvent avorter depuis la loi Veil de 1975, ceci constitue un très bel exemple pour illustrer comment les femmes sont-elles devenues maîtresse de leur corps.
Les couturiers qui ont participé à l'émancipation de la femme
Chanel
A l’ère des robes longues et des cheveux longs, Gabrielle Chasnel, à partir de 1954, révolutionne la mode féminine. Elle surprendra au cours d’un défilé son public. En effet, elle fait disparaître les longues robes au profit du si célèbre tailleur pantalon et de nouvelles coupes de cheveux apparaissent : les coupes à la garçonne si longtemps dénigrées pour la gente féminine.
Courrèges
En 1965 sa collection bouleverse la haute-couture en contribuant au succès de la mini-jupe. En effet jusqu’à présent les femmes ne portaient que des robes longues et des pantalons. Il a produit des collections saisissantes avec de nouvelles matières telles que les dessus fins en mousseline de soie. Mais c'est en 1964 qu'il a lancé sa collection « Fille de Lune », elle rassemblait des jupes de couleurs blanches et argents avec des formes géométriques très osée pour l’époque. Il a aussi imaginé les mini-bottes en PVC brillantes pour suivre avec sa collection.
Yves Saint Laurent
Des premières transparences au scandale du noir, l'itinéraire du couturier fut le premier à casser les règles de la haute couture et qui n'a pas fini de célébrer dans son métier l'amour des femmes. Premier couturier à habiller les femmes de transparence. Premier couturier à lancer un blouson noir, à remplacer les escarpins par des cuissardes.
Mais ces personnalités ne sont pas les seuls à avoir révolutionné le monde de la mode féminine, mais ils sont des emblèmes en ce qui concerne la transformation du statut de la femme dans la société française. En effet, il faudra attendre 1947 avec le jeune Christian Dior qui lancera “Le New look”. Ce condensé d’élégance et de nostalgie définit la mode des années 50 : épaules arrondies, poitrine haute, taille cintrée, jupe bouffante, gants et escarpins. Dans les années 70, le naturel est prôné par Kenzo Takada. Le style hippie et surtout le jean sont rois. Jean-Paul Gaultier devient peu à peu le pape de la nouvelle vague parisienne à partir des années 80. Les sous-vêtements de nos grands-mères réapparaissent comme vêtements du dessus (corsets apparents). A partir de cette date la mode ne dicte plus ses lois sur la société.
En quoi notre sujet est-il un exemple de subversion?
Nous traitons de l’émancipation de la femme. Cette nouvelle liberté a transformé toute la donne de la société. La femme renaît. C’est une nouvelle femme qui comme nous l’avons dit précédemment s’impose aussi bien dans son quotidien que dans sa nouvelle vie professionnelle. Elle prend le rôle de l’homme tant au niveau professionnel grâce à ses diplômes, au niveau moral car elle acquière une ouverture d’esprit grâce à ses études, au niveau sexuelle car elle devient libertine grâce à la mode et devient maîtresse de son corps. Enfin, au niveau politique, en raison des différentes lois qui ont été votées au cours des années.
A savoir :
1914 : Organisation d'un "vote blanc", sondage auprès des femmes sur leur désir de voter. Plus de 500 000 réponses favorables
1916 : Proposition Barrès pour le "suffrage des morts", c'est-à-dire permettre de voter aux veuves et mères de soldats tués à la guerre
1936 : La Chambre se prononce pour l'égalité politique des sexes. Mmes Brunschvicg, Lacore et Joliot-Curie sont nommées sous-secrétaires d'Etat
1944 : "Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes" proclame l'Ordonnance du 21 avril, signée du général de Gaulle
1945 : Les femmes votent et sont élues pour la première fois aux élections municipales d'avril puis en octobre pour l'Assemblée constituante
1947 : Germaine Poinso-Chapuis est la première femme nommée ministre
1982 : Un projet de loi prévoit d'instaurer un quota de 25% de femmes pour les listes de candidatures. Elle est rejetée par le Conseil constitutionnel
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