L’Europe a besoin d’un voisin fort au Sud · Elle est le premier bailleur de fonds du Maroc
· Les négociations sur les services piétinent
· A quand un «Maghreb uni»?
C’EST un tableau exhaustif et détaillé qu’Eneko Landaburu, ambassadeur-chef de la délégation de l’Union européenne à Rabat, a dressé des relations qui lient l’Europe au Maroc.
Landaburu, excellent connaisseur des relations entre Rabat et Bruxelles, a animé, mardi 6 juillet, une conférence à Tanger à l’invitation de l’EuroCham Maroc (Union des Chambres de commerce et d’industrie de l’Union européenne au Maroc) et la Chambre française de commerce.
Les liens historiques très étroits entre les deux voisins, avec un partage de valeurs communes, selon l’ambassadeur de l’UE, mais aussi un accord de statut avancé, font du Maroc le voisin direct le plus privilégié, «le seul pays du voisinage à avoir eu ce type de statut», souligne Landaburu. Mais les dossiers en instance ne manquent pas. C’est le cas du volet des services pour le parachèvement de la zone de libre-échange avec l’Union européenne dont les négociations ont démarré l’an dernier.
Jusqu’à présent, les points de divergence restent nombreux dans ce domaine, considéré comme vital pour le Maroc. «La dernière proposition, envoyée par le Maroc il y a un mois, n’a pas donné satisfaction à Bruxelles», note le représentant de l’UE à Rabat. Ces négociations devront durer jusqu’au mois de septembre 2010. Déjà une rencontre est prévue ce vendredi entre la délégation de l’UE et le gouvernement marocain. L’objectif est de rapprocher les visions. «L’Union européenne a offert au Maroc le meilleur accord qu’elle ait eu avec un pays tiers», note Landaburu. «Elle veut en échange les mêmes privilèges que ceux accordés aux Etats-Unis dans le cadre de l’ALE», ajoute-t-il. Entre-temps, la coopération entre Rabat et Bruxelles ne traîne pas. «L’UE reste le bailleur de fonds le plus important du Maroc», souligne Landaburu. En matière de coopération et d’assistance financière, les aides européennes cumulées depuis 1995 ont atteint 1,6 milliard d’euros (soit environ 17 milliards de DH). Actuellement, le montant des aides s’élève à 200 millions d’euros. «L’objectif est d’accompagner des projets de développement et de modernisation du Maroc», précise Landaburu. L’UE est fortement impliquée dans des secteurs tels que la santé ou l’éducation et la formation, par exemple (cf. www.leconomiste.com).
In fine, l’objectif de l’Europe est, selon son représentant permanent, «d’être un partenaire loyal et égal, d’être plus présente au Maroc et de donner l’opportunité au Maroc de jouer dans la cour des grands».
«Mais on irait plus vite si on arrivait à débloquer le processus de création de l’Union du Maghreb Arabe», affirme Landaburu. Ce serait au moins 2 à 3 points de PIB supplémentaires pour chacun des pays. Cela permettra aussi d’attirer plus d’investisseurs. Aujourd’hui, l’Europe a besoin de voisins forts au Sud.
Ali ABJIOU
· Les négociations sur les services piétinent
· A quand un «Maghreb uni»?
C’EST un tableau exhaustif et détaillé qu’Eneko Landaburu, ambassadeur-chef de la délégation de l’Union européenne à Rabat, a dressé des relations qui lient l’Europe au Maroc.
Landaburu, excellent connaisseur des relations entre Rabat et Bruxelles, a animé, mardi 6 juillet, une conférence à Tanger à l’invitation de l’EuroCham Maroc (Union des Chambres de commerce et d’industrie de l’Union européenne au Maroc) et la Chambre française de commerce.
Les liens historiques très étroits entre les deux voisins, avec un partage de valeurs communes, selon l’ambassadeur de l’UE, mais aussi un accord de statut avancé, font du Maroc le voisin direct le plus privilégié, «le seul pays du voisinage à avoir eu ce type de statut», souligne Landaburu. Mais les dossiers en instance ne manquent pas. C’est le cas du volet des services pour le parachèvement de la zone de libre-échange avec l’Union européenne dont les négociations ont démarré l’an dernier.
Jusqu’à présent, les points de divergence restent nombreux dans ce domaine, considéré comme vital pour le Maroc. «La dernière proposition, envoyée par le Maroc il y a un mois, n’a pas donné satisfaction à Bruxelles», note le représentant de l’UE à Rabat. Ces négociations devront durer jusqu’au mois de septembre 2010. Déjà une rencontre est prévue ce vendredi entre la délégation de l’UE et le gouvernement marocain. L’objectif est de rapprocher les visions. «L’Union européenne a offert au Maroc le meilleur accord qu’elle ait eu avec un pays tiers», note Landaburu. «Elle veut en échange les mêmes privilèges que ceux accordés aux Etats-Unis dans le cadre de l’ALE», ajoute-t-il. Entre-temps, la coopération entre Rabat et Bruxelles ne traîne pas. «L’UE reste le bailleur de fonds le plus important du Maroc», souligne Landaburu. En matière de coopération et d’assistance financière, les aides européennes cumulées depuis 1995 ont atteint 1,6 milliard d’euros (soit environ 17 milliards de DH). Actuellement, le montant des aides s’élève à 200 millions d’euros. «L’objectif est d’accompagner des projets de développement et de modernisation du Maroc», précise Landaburu. L’UE est fortement impliquée dans des secteurs tels que la santé ou l’éducation et la formation, par exemple (cf. www.leconomiste.com).
In fine, l’objectif de l’Europe est, selon son représentant permanent, «d’être un partenaire loyal et égal, d’être plus présente au Maroc et de donner l’opportunité au Maroc de jouer dans la cour des grands».
«Mais on irait plus vite si on arrivait à débloquer le processus de création de l’Union du Maghreb Arabe», affirme Landaburu. Ce serait au moins 2 à 3 points de PIB supplémentaires pour chacun des pays. Cela permettra aussi d’attirer plus d’investisseurs. Aujourd’hui, l’Europe a besoin de voisins forts au Sud.
Ali ABJIOU
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