La famille Djouhri est toujours sous le choc après avoir perdu son fils Haythem, assassiné mercredi dernier avec dix autres de ses compagnons lors de l’opération terroriste perpétrée à Tinzaouatine dans la wilaya de Tamanrasset. Haythem est la plus jeune victime, il faisait ce jour là le carême pour se rapprocher de son Créateur. Sa famille se préparait à célébrer son mariage cet été mais le destin en a décidé autrement.
- Quelques jours après le carnage de Tinzaouatine, nous avons pris la route de la localité de Ksar El Abtal au sud de la wilaya de Sétif, à la rencontre de la famille Djouhri dont les larmes ont du mal à tarir. Les Djouhri ont perdu un des leurs: le jeune Haythem, 22 ans, au visage angélique, s’est éteint, sa carrière à peine entamée, puisqu’il n’avait fait qu’une année dans les rangs de la gendarmerie nationale.
- Les enfants du village se souviennent de lui. Il était très apprécié par ses camarades du collège Aidi Abderrezak, puis ceux du lycée Bali Chelali où il ne restera qu’une seule année, car il aimait la "casquette", il l’aimait «jusqu’à la moelle», nous raconte l’oncle du défunt.
- Après avoir reçu une formation en 2008 à l’école de gendarmerie de Medaourouche à Souk Ahras, Haythem a été affecté à Tinzaouatine (W. Tamanrasset), c’était en juillet 2009. Exactement une année après, il quitte Tinzaouatine et quitte ce bas-monde d’une manière fort tragique.
- Son père nous confie que Haythem s’apprêtait à convoler en justes noces cet été… le couscous a été roulé… Tous étaient impatients de voir le jeune gendarme dans le traditionnel habit noir des mariés… mais c’est dans un linceul blanc qu’ils l’ont revu.
- Avec les membres de la famille Djouhri, nous avons évoqué les derniers moments qui ont précédé le drame. Nous apprîmes que Haythem avait téléphoné à sa mère le dimanche. Inhabituellement, il a longtemps parlé avec elle, puis il demanda à parler à tous ses frères. Le soir suivant, il rappellera sa mère pour lui demander comment préparer le Hmiss car il avait l’intention de faire carême le lendemain… et c’était ce jour où il fut assassiné avec dix autres gendarmes. Son père nous dit que Haythem était très apprécié par ses compagnons. «Le commandant de compagnie, qui figure parmi les victimes, lui a dit qu’il l’emmènerait avec lui lorsqu’il sera muté à Alger. Mais c’est ailleurs qu’il est parti».
- El chourouk.
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