_Un nouveau rapport, intitulé Infrastructure africaine: une transformation impérative, met en lumière les résultats d’une évaluation en profondeur de l’infrastructure du continent ;
_L’amélioration de cette dernière va requérir 93 milliards de dollars EU, dont près de la moitié sera nécessaire pour mettre à niveau la production d’électricité ;
_La crise financière mondiale risque de ralentir la croissance et de réduire les financements disponibles pour l’infrastructure.
Washington:
Ces dernières années, l’Afrique a considérablement amélioré son infrastructure. En 2006, près de 50% de la population africaine vivaient à portée d’un signal de téléphone mobile GSM. Cinq pays africains ont déjà réalisé leur objectif du Millénaire pour l’accès universel à l’eau, et 12 autres sont en voie de le faire ; et près de 80% du réseau routier principal africain sont dans un état acceptable, voire en bon état.
Cependant, ceci n’est qu’une partie de l’histoire. L’Afrique a encore des défis d’envergure à relever. À peine un africain rural sur trois a accès à une route praticable en toutes saisons. Plus de 20% de la population de pays comme le Cameroun, le Ghana, la Mauritanie, le Niger et la Tanzanie doivent parcourir plus de 2 kms pour atteindre leur principale source d’eau. Les consommateurs africains paient deux fois plus que partout ailleurs dans le monde le prix pour leurs services de base. Et un panier mensuel de services de téléphone mobile prépayés coûte 12 dollars EU en Afrique, contre 2 dollars EU en Asie du Sud. Ce sont là quelques exemples de ces défis que l’Afrique a à relever.
Dans son étude Infrastructures africaines : une transformation impérative, la Banque mondiale a chiffré ce que coutent à l’Afrique subsaharienne le mauvais état de ses infrastructures, à savoir ses services d’électricité et d’eau, ses routes, et ses services de technologie de l’information et de la communication (TIC) : chaque année, elle perd deux points de pourcentage de sa croissance économique, et sa productivité est réduite de plus de 40%. L’équipe qui a élaboré cette étude a effectué une évaluation en profondeur de l’état de l’infrastructure dans 24 pays répartis sur l’ensemble du continent.
« L’infrastructure constitue l’épine dorsale d’une économie moderne et les insuffisances infrastructurelles ralentissent de façon visiblement la croissance économique », explique Viviane Foster, Économiste principale dans la région Afrique de la Banque mondiale, et auteure du rapport avec Cecilia Briceño-Garmendia, Économiste principale d’infrastructure à la Banque mondiale. « Les services d’infrastructure africains sont médiocres lorsqu’on les compare aux normes mondiales, et n’ont pas connu d’expansion depuis les années 1990. De plus, environ 4,2 milliards de dollars EU dépensés par les gouvernements africains pour subventionner l’énergie et l’eau, n’apportent pratiquement que très peu d’avantages aux populations vulnérables. »
Pour rattraper son retard infrastructurel sur les autres parties du monde, atteindre ses objectifs du Millénaire pour le développement et réaliser ses objectifs de développement nationaux au cours des 10 prochaines années, l’Afrique devra dépenser 93 milliards de dollars EU chaque année. Cette nouvelle estimation est plus du double des estimations initiales du coût du retard africain. De plus, elle est inférieure à ce que la Chine a alloué à son infrastructure au cours des 20 dernières années, un montant qui, en termes d’investissement de capital, était équivalant à 15% de son PIB.
Les états fragiles auront à supporter le fardeau le plus lourd pour satisfaire à leurs besoins de dépenses d’infrastructure. Le rattrapage de leur retard d’infrastructure au cours de la prochaine décennie leur coûtera plus d’un tiers de leur PIB. Paradoxalement, les pays dont les besoins d’infrastructure sont les plus grands sont souvent ceux qui attirent le moins les investisseurs. De nombreux pays africains, en particulier les états fragiles, ont pris plus de temps pour rattraper leur retard infrastructurel, et ont dû envisager des technologies à moindre coût. Une action urgente est donc impérative, dit le rapport, et la crise financière mondiale rend encore plus aigu le besoin d’un effort massif pour moderniser l’infrastructure africaine.
Génération d’électricité
L’accès à l’énergie est essentiel pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Aucun pays au monde n’a pu développer son économie sans un apport abondant d’énergie. Aujourd’hui, les pannes de courant chroniques sont monnaie courante dans 30 pays africains et seul un africain sur quatre a accès à l’électricité. La capacité de production installée globale des 48 pays d’Afrique sub-saharienne est de 68 gigawatts, pas plus que celle de l’Espagne. Les entreprises de nombreux pays africains indiquent que les contraintes électriques sont l’obstacle le plus important à la pratique des affaires. À l’exception de l’Afrique du Sud, la consommation d’énergie atteint à peine 1% du niveau de celle des pays à revenu élevé.
Ce rapport constate qu’il faudra 93 milliards de dollars EU pour améliorer l’infrastructure africaine, dont près de la moitié sera nécessaire pour assurer un approvisionnement du continent en électricité. Ce financement servira à mettre en place une nouvelle capacité de production électrique à un taux de 7 fois la moyenne annuelle des 10 dernières années. De plus, la capacité existante doit être modernisée, car, dans son état actuel, un quart de la capacité de production électrique installée de l’Afrique n’est pas opérationnel.
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_L’amélioration de cette dernière va requérir 93 milliards de dollars EU, dont près de la moitié sera nécessaire pour mettre à niveau la production d’électricité ;
_La crise financière mondiale risque de ralentir la croissance et de réduire les financements disponibles pour l’infrastructure.
Washington:
Ces dernières années, l’Afrique a considérablement amélioré son infrastructure. En 2006, près de 50% de la population africaine vivaient à portée d’un signal de téléphone mobile GSM. Cinq pays africains ont déjà réalisé leur objectif du Millénaire pour l’accès universel à l’eau, et 12 autres sont en voie de le faire ; et près de 80% du réseau routier principal africain sont dans un état acceptable, voire en bon état.
Cependant, ceci n’est qu’une partie de l’histoire. L’Afrique a encore des défis d’envergure à relever. À peine un africain rural sur trois a accès à une route praticable en toutes saisons. Plus de 20% de la population de pays comme le Cameroun, le Ghana, la Mauritanie, le Niger et la Tanzanie doivent parcourir plus de 2 kms pour atteindre leur principale source d’eau. Les consommateurs africains paient deux fois plus que partout ailleurs dans le monde le prix pour leurs services de base. Et un panier mensuel de services de téléphone mobile prépayés coûte 12 dollars EU en Afrique, contre 2 dollars EU en Asie du Sud. Ce sont là quelques exemples de ces défis que l’Afrique a à relever.
Dans son étude Infrastructures africaines : une transformation impérative, la Banque mondiale a chiffré ce que coutent à l’Afrique subsaharienne le mauvais état de ses infrastructures, à savoir ses services d’électricité et d’eau, ses routes, et ses services de technologie de l’information et de la communication (TIC) : chaque année, elle perd deux points de pourcentage de sa croissance économique, et sa productivité est réduite de plus de 40%. L’équipe qui a élaboré cette étude a effectué une évaluation en profondeur de l’état de l’infrastructure dans 24 pays répartis sur l’ensemble du continent.
« L’infrastructure constitue l’épine dorsale d’une économie moderne et les insuffisances infrastructurelles ralentissent de façon visiblement la croissance économique », explique Viviane Foster, Économiste principale dans la région Afrique de la Banque mondiale, et auteure du rapport avec Cecilia Briceño-Garmendia, Économiste principale d’infrastructure à la Banque mondiale. « Les services d’infrastructure africains sont médiocres lorsqu’on les compare aux normes mondiales, et n’ont pas connu d’expansion depuis les années 1990. De plus, environ 4,2 milliards de dollars EU dépensés par les gouvernements africains pour subventionner l’énergie et l’eau, n’apportent pratiquement que très peu d’avantages aux populations vulnérables. »
Pour rattraper son retard infrastructurel sur les autres parties du monde, atteindre ses objectifs du Millénaire pour le développement et réaliser ses objectifs de développement nationaux au cours des 10 prochaines années, l’Afrique devra dépenser 93 milliards de dollars EU chaque année. Cette nouvelle estimation est plus du double des estimations initiales du coût du retard africain. De plus, elle est inférieure à ce que la Chine a alloué à son infrastructure au cours des 20 dernières années, un montant qui, en termes d’investissement de capital, était équivalant à 15% de son PIB.
Les états fragiles auront à supporter le fardeau le plus lourd pour satisfaire à leurs besoins de dépenses d’infrastructure. Le rattrapage de leur retard d’infrastructure au cours de la prochaine décennie leur coûtera plus d’un tiers de leur PIB. Paradoxalement, les pays dont les besoins d’infrastructure sont les plus grands sont souvent ceux qui attirent le moins les investisseurs. De nombreux pays africains, en particulier les états fragiles, ont pris plus de temps pour rattraper leur retard infrastructurel, et ont dû envisager des technologies à moindre coût. Une action urgente est donc impérative, dit le rapport, et la crise financière mondiale rend encore plus aigu le besoin d’un effort massif pour moderniser l’infrastructure africaine.
Génération d’électricité
L’accès à l’énergie est essentiel pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Aucun pays au monde n’a pu développer son économie sans un apport abondant d’énergie. Aujourd’hui, les pannes de courant chroniques sont monnaie courante dans 30 pays africains et seul un africain sur quatre a accès à l’électricité. La capacité de production installée globale des 48 pays d’Afrique sub-saharienne est de 68 gigawatts, pas plus que celle de l’Espagne. Les entreprises de nombreux pays africains indiquent que les contraintes électriques sont l’obstacle le plus important à la pratique des affaires. À l’exception de l’Afrique du Sud, la consommation d’énergie atteint à peine 1% du niveau de celle des pays à revenu élevé.
Ce rapport constate qu’il faudra 93 milliards de dollars EU pour améliorer l’infrastructure africaine, dont près de la moitié sera nécessaire pour assurer un approvisionnement du continent en électricité. Ce financement servira à mettre en place une nouvelle capacité de production électrique à un taux de 7 fois la moyenne annuelle des 10 dernières années. De plus, la capacité existante doit être modernisée, car, dans son état actuel, un quart de la capacité de production électrique installée de l’Afrique n’est pas opérationnel.
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