Tourisme: les contraintes se mutiplient pour l'Algérie
Yazid Slimani
Le tourisme en Algérie ne semble pas prêt d'amorcer son développement tant attendu. Alors qu'il est devenu l'une des priorités du gouvernement algérien avec plusieurs projets d'aménagement dans ce secteur, plusieurs facteurs vont à l'encontre de ce volontarisme. Du côté algérien d'abord, les procédures de délivrance de visas mises en place ne favorisent pas du tout la venue de touristes. Depuis plusieurs mois, le montant des frais de demande de visas a fortement augmenté, passant à plus de 80 euros. Pour une famille de quatre personnes, cela fait donc près de 400 euros de frais rien que pour obtenir les visas nécessaires à l'entrée sur le territoire algérien.
Le gouvernement algérien a décidé de prendre cette mesure pour protester contre le durcissement décidé par la France dans la délivrance de visas à ses ressortissants. Si cette mesure de réciprocité est diplomatiquement compréhensible, elle dessert gravement le secteur touristique. En effet, l'Algérie peut difficilement se permettre de faire fuir d'éventuels vacanciers venant de France, l'un des pays d'origine d'une grande partie de ses touristes.
A cela s'ajoute de mauvaises nouvelles venant de l'extérieur, et plus précisément de la France. Les députés français ont définitivement adopté la loi dite Kouchner qui vise à faire rembourser les frais dépensés par l'Etat pour venir au secours de Français qui se sont délibérément exposés à des risques. Cette loi vise notamment les régions à risque terroriste, comme le Sahel, où certains touristes peuvent être kidnappés par des groupes armés. L'Algérie est clairement visée par cette loi car le Sahel est aussi un haut lieu de randonnées et de treks pour des milliers de personnes chaque année.
D'ailleurs, les professionnels du tourisme qui ont l'habitude de travailler dans le pays ont vivement critiqué cette loi. « Ce texte est de circonstance. (...) Il a été rédigé à la va-vite à la suite de l'affaire du Tanit (skipper enlevé et tué en Somalie) et l'enlèvement d'un touriste individuel dans le Sud-Ouest pakistanais. Ces affaires, alors médiatisées, sont rarissimes et ne justifient pas une loi », a ainsi commenté Gilbert Guerrier, directeur général de la société d'Allibert Trekking. Il va même plus loin : « Ce sera alors la mort de la Mauritanie, du désert algérien, etc. où l'activité des randonneurs représente la seule activité (...) pour les populations. Pour survivre, celles-ci n'auront d'autres choix que se rallier aux trafiquants et terroristes qui ne demandent qu'à se développer ».
TSA
Yazid Slimani
Le tourisme en Algérie ne semble pas prêt d'amorcer son développement tant attendu. Alors qu'il est devenu l'une des priorités du gouvernement algérien avec plusieurs projets d'aménagement dans ce secteur, plusieurs facteurs vont à l'encontre de ce volontarisme. Du côté algérien d'abord, les procédures de délivrance de visas mises en place ne favorisent pas du tout la venue de touristes. Depuis plusieurs mois, le montant des frais de demande de visas a fortement augmenté, passant à plus de 80 euros. Pour une famille de quatre personnes, cela fait donc près de 400 euros de frais rien que pour obtenir les visas nécessaires à l'entrée sur le territoire algérien.
Le gouvernement algérien a décidé de prendre cette mesure pour protester contre le durcissement décidé par la France dans la délivrance de visas à ses ressortissants. Si cette mesure de réciprocité est diplomatiquement compréhensible, elle dessert gravement le secteur touristique. En effet, l'Algérie peut difficilement se permettre de faire fuir d'éventuels vacanciers venant de France, l'un des pays d'origine d'une grande partie de ses touristes.
A cela s'ajoute de mauvaises nouvelles venant de l'extérieur, et plus précisément de la France. Les députés français ont définitivement adopté la loi dite Kouchner qui vise à faire rembourser les frais dépensés par l'Etat pour venir au secours de Français qui se sont délibérément exposés à des risques. Cette loi vise notamment les régions à risque terroriste, comme le Sahel, où certains touristes peuvent être kidnappés par des groupes armés. L'Algérie est clairement visée par cette loi car le Sahel est aussi un haut lieu de randonnées et de treks pour des milliers de personnes chaque année.
D'ailleurs, les professionnels du tourisme qui ont l'habitude de travailler dans le pays ont vivement critiqué cette loi. « Ce texte est de circonstance. (...) Il a été rédigé à la va-vite à la suite de l'affaire du Tanit (skipper enlevé et tué en Somalie) et l'enlèvement d'un touriste individuel dans le Sud-Ouest pakistanais. Ces affaires, alors médiatisées, sont rarissimes et ne justifient pas une loi », a ainsi commenté Gilbert Guerrier, directeur général de la société d'Allibert Trekking. Il va même plus loin : « Ce sera alors la mort de la Mauritanie, du désert algérien, etc. où l'activité des randonneurs représente la seule activité (...) pour les populations. Pour survivre, celles-ci n'auront d'autres choix que se rallier aux trafiquants et terroristes qui ne demandent qu'à se développer ».
TSA
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