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Entrevue avec Hakim Lalam. Interessante!!

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  • Entrevue avec Hakim Lalam. Interessante!!

    Laâlam a été condamné, lui, à six mois de prison ferme, le 1er mars dernier. Les journalistes subissent les dispositions du code pénal sanctionnant la « diffamation » et l’offense au chef de l’Etat. Hakim Laâlam, fumeur de thé invétéré, nous en parle.

    Tu as été condamné à six mois de prison ferme pour une chronique intitulée « La fessée » ; comment vis-tu cette condamnation ?

    Il y a une peur panique en ce moment, une sorte d’odeur de la peur qui est en train de suinter des couloirs du régime. Panique qui se matérialise par des décisions, bien évidement excessives, mais aussi irraisonnées. On ne peut dire : « Je suis venu pour apaiser, pour calmer les choses, pour la paix, pour réconcilier les gens entre eux » et, en même temps, matraquer systématiquement et quotidiennement des gens dont la profession est d’informer. On a atteint le sommet de la schizophrénie avec un régime qui a à sa tête un chef de l’Etat déclarant, dans les hémicycles internationaux : « Regardez, j’ai une presse super libre, la plus libre du monde arabe. » Il nous exhibe comme des bibelots dans sa bibliothèque à crédibilité. Et en même temps, au niveau intérieur, ce régime nous met dans un procès où tu interviens, et je dis ça sans mépris, coincé entre un vol de voiture, une falsification de documents chez le notaire et un double homicide. C’est ce qui s’est passé hier par exemple. OK, ce sont des affaires criminelles, mais moi je suis venu au tribunal pour une chronique. Demander à un journaliste d’expliquer l’humour entre un crime et un vol de voiture, c’est du pur Kafka. J’ai l’impression d’un énorme « désemparement », si l’on peut dire. A la limite, je préfère avoir un pouvoir fort et cohérent, mais j’ai l’impression qu’il y a un navire qui prend l’eau de partout et qui n’a même pas le courage de lancer des SOS pour dire : « ô les gars, nous on n’en peut plus ! »

    As-tu l’impression qu’on va vers davantage de fermeture avec l’état d’urgence, le dispositif juridique pénalisant le délit de presse et maintenant la « charte » qui interdit les opinions ?

    J’entends le grincement du rideau qui baisse lentement. J’ai reçu des coups de fil de copains et de copines de la radio où j’ai gardé beaucoup de contacts parce que je trouve que c’est un métier passionnant - on m’a viré de là-bas à cause de mes chroniques à Liberté -, je sais que certains d’entre eux ont d’énormes problèmes depuis 48 heures pour rédiger leurs papiers et les chapeaux de leurs papiers. On leur demande gentiment d’enlever les termes comme « terroristes », d’édulcorer... Bien évidement qu’on va vers plus d’enfermement. La chape de plomb était déjà là, mais on est en train de rajouter des couches. Cette situation est un peu positive. Cela répond une fois pour toutes aux « hésitants » qui nous disaient, il y a quelques années : « Attendez, le Président n’est pas islamiste ! » Je trouve qu’il est plus intelligent que cela. Il met en place, par petites couches, et parfois à grandes louches, un système, pas islamiste au sens iranien ou taliban du terme, mais un islamisme dans lequel il a baigné pendant vingt ans, pendant sa traversée du désert. C’est l’islamisme des pays du Golfe : le business, qui ne profite pas aux gens du pays, mais aux multinationales, et, en même temps, il donne des assurances aux islamistes, cadenassant la société, l’adhan à la télévision, ne plus évoquer la décennie noire en termes de « terrorisme », « intégrisme », « lutte antiterroriste », mais juste sous le terme de « tragédie nationale ». Il n’y a pas plus acidulé que ce terme. On peut tout y mettre.

    Tu as peur d’aller en prison ? Tu en as déjà fait ?

    Non, j’ai jamais fait de taule. Pour moi, l’expression : « La prison, c’est pour les vrais hommes », c’est complètement débile. Je voudrais au moins avoir le quart du courage de Mohamed Benchicou durant son incarcération qui dure encore. Je serais super fier de moi. Je n’aurais pas fait honte ni à mes parents ni à mes enfants. Je n’ai pas la prétention de me prévaloir grand guerrier devant l’Eternel, mais peut-être qu’on a demandé à nos aînés qui ont fait la guerre de Libération s’ils avaient peur. Et c’est grâce à eux que toi et moi pouvons aujourd’hui parler. Une grande fierté pour moi : le commandant Azzedine (ancien chef de la Zone autonome d’Alger) est arrivé samedi dernier à 8h30 au tribunal, presque avant moi, et ne s’en est allé que lorsqu’on l’a viré manu militari. Une personne âgée, malade, mais qui a tenu à rester jusqu’à midi.

    As-tu l’impression qu’il y a moins de mobilisation autour des journalistes harcelés par la justice ? Ce n’est pas la même fièvre que durant les années 1990 ?

    Pas moindre. Il y a ceux qui veulent casser les confrères. Il y a quand même un important degré de réactivité. Prenons le cas du correspondant d’El Khabar (Bachir Belarbi, correspondant à El Bayadh, incarcéré pendant un mois pour « diffamation », libéré le 21 février 2006), il y avait un temps où on aurait su qu’un correspondant local a été en taule une semaine plus tard. Aujourd’hui, il y a des relais. Je ne vais quand même pas faire le procès d’une profession qui reçoit des coups dans la figure tous les jours. Je n’ai pas de proportion à l’autoflagellation. Avec les moyens du bord et avec les pressions terribles qui s’abattent sur nous, on a quand même un ton de réaction plus qu’honorable. Le jour où il n’y aura plus ça, cela voudra dire qu’ils nous auront tous liquidés.
    Si la vie n'est pas une partie de plaisir, l'alternative est pire.

  • #2
    Bonjour
    On a beau dire que tout va mieux en Algérie actuellement, (ce qui est probablement le cas en ce qui concerne les actions terroristes, quoi qu'entre les promesses et les résultats il y ait encore de la marge), mais il semble que le combat pour la démocratie est loin d'être fini.
    Les journalistes algériens ont repris le flambeau des moudjahidines des années cinquante (ceux qui se sont battus pour le pays, pas ceux qui en tirent des dividendes) et leurs souffrances sont au moins aussi grandes que celles de leurs prédécesseurs dans la lutte pour la liberté.
    Le monde qui s'intéresse à l'Algérie n'est pas dupe des agissements des dirigeants et les effets d'annonce de la soit disant liberté de la presse ne trompent personne.
    Nous souhaitons bon courage à ces hommes et ces femmes qui continuent contre vents et marées de se battre pour arriver à donner aux algériens leur place dans le monde au service du progrès et de l'humanité.

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    • #3
      Il Ya Une Peur Panique

      MR BELHADJOUDJA ( Hakim LAALAM) a mille fois raison quand il déclare qu'il y a en ce moment une véritable peur panique, mais je ne pense pas que ce soit le "régime", comme il dit, qui est en est l'objet car je ne voit pas de quoi un président qui a été réelu par l'écrasante majorité du peuple algérien, peut avoir peur;
      A moins que Mr "LAALAM" ne prenne ce même peuple pour une quantité négligeable. C'est d'ailleurs ce qu'il fait chaque jour dans ses brillantes chroniques, qui commencent depuis quelques temps à sentir le "réchauffé", celles-ci sont une insulte à l'intelligence de ses lecteurs.
      Comme Mr LAALAM semble avoir quelques trains de retard, je crois qu'il n'est pas superflu de lui rappeler que le temps où il suffisait de "critiquer" le "pouvoir" pour s'octroyer le label de "démocrate" est bel et bien révolu.
      Il y a effectivement une peur panique, mais elle est du coté de la maffia (elle existe à l'intérieur et à l'extérieur du systéme). Cette maffia qui connait le pouvoir de la manipulation des ésprits par l'intermediaire des médias, est le principal bailleur de fonds et le seul donneur d'ordres de certains titres, "indépendants de leur volonté", dont celui ou officie Mr LAALAM.
      Cette peur panique ,qui est bien réeelle, est la conséquence de la politique de rétablissement de la paix civile, malgré ses insuffisances, et des grands équilibres macro-économiques. Ceux qui adorent nager en eau trouble ont effectivement du souci à se faire, c'est ceux là, pour qui roule Mr LAALAM et ses semblables, qui ont la frousse, et qui feront tout pour basculer le pays à nouveau dans l'anachie quitte à déclencher une autre guerre civile.
      Quand il fallait se battre contre des pouvoirs illégitimes, Mr LAALAM était planqué à la chaine III de la radio algérienne. Il passait le plus clair de son temps à lire des dépeches insipides glorifiant des pouvoirs plus dictatoriaux les uns que les autres. Maintenant que le pays retrouve un semblant de stabilité il vient défoncer des portes ouvertes en donnant des leçons de bonne gouvernance à des dirigeants démocratiquement élus, dont il n'arrive même pas à la cheville.
      Je suis contre l'emprisonnement des journalistes pour leurs écrits, pour autant que ceux-ci ne portent pas atteinte à la sécurité nationale et à la dignité des personnes, mais de là à nous présenter ce plumitif comme le défenseur des opprimés il y a un pas que certaines gens plus ou moins bien informés n'ont pas hésité à franchir allégrement.
      Devant le concert de dénociation et d"indignation béates, parceque superficielles, je pensais qu'un autre son de cloche avait sa place dans ce forum, quitte à destabiliser certaines certitudes bien ancrées. Voilà qui est fait.
      Dernière modification par son2cloche, 06 mars 2006, 12h30.

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      • #4
        Devant le concert de dénociation et d"indignation béates, parceque superficielles, je pensais qu'un autre son de cloche avait sa place dans ce forum, quitte à destabiliser certaines certitudes bien ancrées. Voilà qui est fait.
        @Bienvenue à tous les sons de cloche...pourvu qu'ils donnent la contradiction.

        et qui feront tout pour basculer le pays à nouveau dans l'anachie quitte à déclencher une autre guerre civile.
        ....Pffffff lorsque c'est le pouvoir qui détient les médias lourds, chaines télé, radios, je ne vois pas comment dans un pays à majorité analphabéte un journal peut déclencher une guerre civile....encore Pfffff.....
        Quand le chat n'est pas là, les souris dansent

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        • #5
          @son2cloche
          "Il y a effectivement une peur panique, mais elle est du coté de la maffia (elle existe à l'intérieur et à l'extérieur du systéme)."
          Et vous, etes-vous de l'interieur ou de l'exterieur?
          Et voila la toujours sacree excuse qu'on nous rabache depuis 62. Chaque fois qu'un algerien, citoyen a part entiere pense en mal du pouvoir en place, on nous sort qu'il s'agit d'un ennemi qui est soit de l'interieur ou alors de l'exterieur. Au, fait exixte-t-il un autre ennemi? Bon dieu, vous ne pouvez pas changer de disque et nous trouver d'autres arguments?
          Vous vous attaquez a un journaliste auquel vous attribuez nombre de qualificatifs qui meritent verification mais vous, qui etes-vous donc? Ayez l'honnetete, ou le courage de vous presenter aux forumistes afin qu'on puisse juger de la veracite de vos propos.
          @ Molly,
          Je ne sais pas comment on peut interpreter ca, mais je vous jure que j'ai eu la meme pensee que vous en lisant cette entrevue. A savoir:
          "Ces journalistes, sont les moudjahidine de notre temps"
          Bonne journee.
          Si la vie n'est pas une partie de plaisir, l'alternative est pire.

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          • #6
            l'histoire se répete ,patiente et vous allez voir
            l'amitié est une chose rare,l'ami veritable est celui qui te demande d'etre toi meme.il t'aidera a survivre par l'amour qu'ilte porte

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            • #7
              @son2cloche

              il suffisait de "critiquer" le "pouvoir" pour s'octroyer le label de "démocrate" est bel et bien révolu.
              En lisant les articles de presse, on reconnait les vrais démocrates des faux et le public algérien est tout à fait conscient; il n'a pas besoin de commentaires supperflus pour se faire son opinion.
              Le débat d'idées est sain.

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