Au Maroc, les carences en micronutriments, principalement en fer, vitamine A et B9 constituent un problème de santé publique. Les enquêtes nationales de l’année 2000 ont montré que la prévalence de l’anémie par carence en fer est de 37,2% chez les femmes enceintes, elle touche environ un tiers des enfants âgés de 6 mois à 5 ans et des femmes en âge de procréer. La carence en acide folique touche environ un tiers des enfants âgés de moins de 5 ans et des femmes en âge de procréer, selon une étude de 2008.
La même année, les carences en vitamines A et D touchent respectivement environ un enfant de moins de 5 ans sur quatre et environ un enfant sur dix. L’incidence des malformations du tube neural est d’environ 50 cas pour 10 000 naissances au niveau du CHU de Rabat sur l’année 2008, elle est trois fois plus élevée qu’en Europe.
Quant au surpoids, il est aujourd’hui présent chez 14 % des enfants et 13% des adultes de plus de 20 ans. Faut-il en conclure que la malnutrition touche les foyers modestes et le surpoids des familles aisées ? «Pas nécessairement», déclare Arbi el Rjimati, docteur en nutrition, même s’il est vrai que la population issue de niveaux socio-économiques élevés est moins touchée. L’anémie par exemple est présente dans toutes les couches, d’où la mise en place d’une stratégie globale nationale».
Cet expert en nutrition développe pour le ministère de la santé des stratégies globales de nutrition au sein du service de la direction de la population pour lequel il exerce depuis 1991.
«Le phénomène est similaire pour l’obésité qui est plutôt lié à un problème d’équilibre alimentaire», dit-il, et poursuit qu’«il n’y a pas réellement de lien étroit entre le niveau socio-économique et le type d’alimentation. Un exemple : on peut très bien manger des aliments qui sont une source de protéines de qualité et qui ne coûtent pas cher, la sardine notamment, comme l’on peut très bien manger du merlan qui coûte plus cher.
C’est plus une question d’équilibre et une connaissance en matière de nutrition. Il faut savoir ce que l’on mange sur les éléments de base : qu’est-ce que bien manger ? Comment bien manger ? De quoi avons-nous besoin ? Nous avons plus besoin d’éduquer et de sensibiliser la population sur ce qu’elle doit manger que d’améliorer son pouvoir d’achat, même si ce dernier entre en compte mais ce n’est pas tout».
Selon lui, «la nutrition n’est pas uniquement une affaire du ministère de la santé mais elle doit être une action multisectorielle où tout le monde est impliqué». Ce qui est d’ailleurs le cas dans la lutte contre les carences où plusieurs partenaires sont présents : ministère de l’agriculture, secteur privé, producteurs d’huile, de farine, les universités, ministère de l’éducation nationale, le commerce et l’industrie, communication.
Le ministère de la santé joue le rôle de pivot mais chaque partenaire s’occupe individuellement de la partie qui lui revient. Le contrôle qualité des aliments fortifiés revient par exemple au ministère de l’agriculture, l’accompagnement des industriels, les universités développent les dossiers techniques et autres travaux de recherche. Plusieurs intervenants font partie de cette alliance nationale qui joue son rôle. Pourtant, «dans les faits, nos besoins alimentaires sont comblés à 100%, voire plus», révèle le Dr El Rjimati.
De ce fait, il est légitime de se demander comment expliquer une carence en vitamine A. Les raisons vont se trouver dans la manière de préparation des aliments. Un aliment riche en vitamine A comme le légume, va être épluché et laissé à l’air libre exposé à la lumière.
Or, on sait que la lumière dégrade la vitamine A présente dans les fruits et légumes. Un autre exemple probant : la consommation du thé pendant les repas empêche l’absorption du fer par l’organisme.
Au Maroc, c’est pourtant une pratique très courante adoptée par tous les milieux. «Il faut éloigner le thé du repas et le boire au minimum une demi-heure avant ou après le repas afin d’empêcher le risque d’inhibition de l’absorption du fer», conseille le docteur.
Quant aux modes de cuisson, la friture des aliments est à éviter du fait de sa teneur en lipides trop importantes. Si cela semble naturel pour certains consommateurs avertis, la majorité des foyers, par manque d’éducation et de sensibilisation à l’impact du bien manger sur leur santé, consomment des aliments sains qui se retrouvent vidés de leurs apports nutritionnels une fois cuits.
Pour résumer le docteur, bien manger c’est quoi ? «Bien manger, c’est couvrir ses besoins ni plus ni moins, tout en pratiquant une activité physique en parallèle. Je pense surtout aux femmes au foyer et aux enfants qui sont capables de rester plusieurs heures devant la télé ou un ordinateur ; il faut les inciter à être actifs et dynamiques, vivre normalement et de manière équilibrée. __________________
L'essentiel est ailleurs.....
La même année, les carences en vitamines A et D touchent respectivement environ un enfant de moins de 5 ans sur quatre et environ un enfant sur dix. L’incidence des malformations du tube neural est d’environ 50 cas pour 10 000 naissances au niveau du CHU de Rabat sur l’année 2008, elle est trois fois plus élevée qu’en Europe.
Quant au surpoids, il est aujourd’hui présent chez 14 % des enfants et 13% des adultes de plus de 20 ans. Faut-il en conclure que la malnutrition touche les foyers modestes et le surpoids des familles aisées ? «Pas nécessairement», déclare Arbi el Rjimati, docteur en nutrition, même s’il est vrai que la population issue de niveaux socio-économiques élevés est moins touchée. L’anémie par exemple est présente dans toutes les couches, d’où la mise en place d’une stratégie globale nationale».
Cet expert en nutrition développe pour le ministère de la santé des stratégies globales de nutrition au sein du service de la direction de la population pour lequel il exerce depuis 1991.
«Le phénomène est similaire pour l’obésité qui est plutôt lié à un problème d’équilibre alimentaire», dit-il, et poursuit qu’«il n’y a pas réellement de lien étroit entre le niveau socio-économique et le type d’alimentation. Un exemple : on peut très bien manger des aliments qui sont une source de protéines de qualité et qui ne coûtent pas cher, la sardine notamment, comme l’on peut très bien manger du merlan qui coûte plus cher.
C’est plus une question d’équilibre et une connaissance en matière de nutrition. Il faut savoir ce que l’on mange sur les éléments de base : qu’est-ce que bien manger ? Comment bien manger ? De quoi avons-nous besoin ? Nous avons plus besoin d’éduquer et de sensibiliser la population sur ce qu’elle doit manger que d’améliorer son pouvoir d’achat, même si ce dernier entre en compte mais ce n’est pas tout».
Selon lui, «la nutrition n’est pas uniquement une affaire du ministère de la santé mais elle doit être une action multisectorielle où tout le monde est impliqué». Ce qui est d’ailleurs le cas dans la lutte contre les carences où plusieurs partenaires sont présents : ministère de l’agriculture, secteur privé, producteurs d’huile, de farine, les universités, ministère de l’éducation nationale, le commerce et l’industrie, communication.
Le ministère de la santé joue le rôle de pivot mais chaque partenaire s’occupe individuellement de la partie qui lui revient. Le contrôle qualité des aliments fortifiés revient par exemple au ministère de l’agriculture, l’accompagnement des industriels, les universités développent les dossiers techniques et autres travaux de recherche. Plusieurs intervenants font partie de cette alliance nationale qui joue son rôle. Pourtant, «dans les faits, nos besoins alimentaires sont comblés à 100%, voire plus», révèle le Dr El Rjimati.
De ce fait, il est légitime de se demander comment expliquer une carence en vitamine A. Les raisons vont se trouver dans la manière de préparation des aliments. Un aliment riche en vitamine A comme le légume, va être épluché et laissé à l’air libre exposé à la lumière.
Or, on sait que la lumière dégrade la vitamine A présente dans les fruits et légumes. Un autre exemple probant : la consommation du thé pendant les repas empêche l’absorption du fer par l’organisme.
Au Maroc, c’est pourtant une pratique très courante adoptée par tous les milieux. «Il faut éloigner le thé du repas et le boire au minimum une demi-heure avant ou après le repas afin d’empêcher le risque d’inhibition de l’absorption du fer», conseille le docteur.
Quant aux modes de cuisson, la friture des aliments est à éviter du fait de sa teneur en lipides trop importantes. Si cela semble naturel pour certains consommateurs avertis, la majorité des foyers, par manque d’éducation et de sensibilisation à l’impact du bien manger sur leur santé, consomment des aliments sains qui se retrouvent vidés de leurs apports nutritionnels une fois cuits.
Pour résumer le docteur, bien manger c’est quoi ? «Bien manger, c’est couvrir ses besoins ni plus ni moins, tout en pratiquant une activité physique en parallèle. Je pense surtout aux femmes au foyer et aux enfants qui sont capables de rester plusieurs heures devant la télé ou un ordinateur ; il faut les inciter à être actifs et dynamiques, vivre normalement et de manière équilibrée. __________________
L'essentiel est ailleurs.....
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