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La deuxième édition du festival de Djoua !

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  • La deuxième édition du festival de Djoua !

    Liberté 17/05/2010
    LA DEUXIÈME ÉDITION DU FESTIVAL DE DJOUA AURA LIEU DU 15 AU 22 JUILLET PROCHAIN
    Promotion du tourisme de montagne
    Par : Sara Kharfi


    La deuxième édition de ce festival vise à “donner des possibilités de représentation aux gens de la région de Djoua”.
    Qui connaît Djoua ? Hélas ! pas grand monde. Djoua est un des 59 villages, que compte la confédération des Ath Bimoun, situé dans la commune de Boukhlifa (daïra de Tichy, wilaya de Béjaïa). Déclaré zone interdite en 1958, durant l’occupation française, Djoua est déserté par ses habitants. Après l’exode rural, c’est l’attraction de la ville et de sa modernité qui font que le village de Djoua ne reprenne qu’un semblant de vie.

    Village haut perché, Djoua n’est, certes, pas totalement déserté, mais son état actuel n’est pas à la hauteur de ses ressources naturelles et de son fort potentiel touristique. Pourtant, chaque pierre en ce lieu témoigne d’un passé, d’une présence et d’une âme qui ne demande qu’à revivre. Et puis il y a l’imposante montage de Djoua, culminant à 1500 mètres d’altitude.
    Si on parvient au sommet, on y trouve les ruines d’un village ancestral (une équipe du CNRPAH ira prochainement faire des fouilles archéologiques) et le mausolée de Lalla Djoua, à laquelle on attribue un lien de parenté avec Yemma Gouraya. Elle serait sa sœur, dit-on ! Si la légende donne à l’homme sont droit le plus absolu au rêve, depuis 2009, la réalité du village séculaire de Djoua est encore plus extraordinaire. Elle peut même entretenir de nouvelles légendes. Des légendes de notre temps, où les héros seraient, par exemple, les membres de l’association Djoua pour la protection et le développement du patrimoine et du tourisme, qui ont décidé l’an dernier, de créer un festival, le festival de Djoua. Et c’est sur le site de Taliwine, d’une superficie de 15 hectares, que l’an dernier, et précisément du 5 au 11 août 2009, s’est tenue la première édition du festival de Djoua, qui tend à promouvoir le tourisme de montagne et à valoriser le patrimoine local. “Pour développer le tourisme ou bien la culture, il faut jouer d’abord sur les mentalités, c’est dans cette perspective qu’on a créé l’association Djoua. Et pourquoi Djoua ? Parce que Djoua c’est une âme, une mémoire qui fait partie de notre histoire. Il fallait un moyen pour promouvoir et faire revivre ce village, et le festival de Djoua est un pôle d’attraction et un moyen de communication”, explique Youcef Khelfaoui, président de l’association Djoua de Béjaïa, une des deux associations initiatrices et organisatrices du festival de Djoua ; l’autre étant l’association Djoua de Paris. Notre interlocuteur évoquera le rôle joué par cette région dans le passé, car “c’est Djoua qui fournissait Béjaïa de tous les produits d’agriculture de montagne, puisqu’ils fabriquaient entre autres le charbon de bois et le miel”. Malgré la dureté et la rudesse de la nature en montagne, la première édition, et d’après le bilan des organisateurs, a été une réussite. D’ailleurs, 15 000 personnes ont fait le déplacement le dernier jour, et sont restés sur le site du festival, jusque très tard dans la nuit.
    Une seconde édition se prépare. Elle se tiendra du 15 au 22 juillet prochain et aura pour thème “Tourisme et développement local”. “Avec cette nouvelle édition, on s’inscrit dans le développement touristique des montagnes”, a annoncé Youcef Khelfaoui, au cours d’un point de presse, organisé sur le site de Djoua, auquel avait pris part les membres de l’association, le président de l’APC de Boukhlifa, quelques journalistes, et des étudiants. Ces derniers ont été au nombre de 150 l’an dernier, mais cette année, leur nombre est plus que doublé, puisqu’ils seront 400 étudiants à surveiller, encadrer et orienter les festivaliers.

    Promotion de la culture locale

    Salah Oulebsir, responsable de l’important village artisanal qui réunira un grand nombre d’artisans, nous a révélé qu’en plus des expositions, “on souhaiterait que les gens de Djoua puissent s’initier aux métiers de l’artisanat, qu’ils en prennent connaissance car les artisans seront là pour faire la démonstration de ces métiers qui sont en train de se perdre”. Pour ce faire, des ateliers d’initiation à la poterie, au tissage, au travail du cuir et à la bijouterie, seront organisés durant le festival, qui n’a réellement aucun lieu d’être, sans l’implication des gens de Djoua en particuliers, et de tous les habitants des villages environnants. Outre ce village artisanal, un espace ludique (entre autres des randonnées à dos d’âne), un espace littéraire et un espace pour les associations, seront aménagés, sous forme de tentes. L’espace débat sera consacré cette année aux discussions autour des thématiques du festival, car après l’initiation des projets, cette année, il sera question de la concrétisation de projets sur le plan étude, notamment. Un espace parapente sera éventuellement aménagé, car selon M. Khelfaoui, cela dépend des autorisations. Pour égayer les fraîches soirées d’été de Djoua, un programme artistique a été dressé et élaboré par le directeur artistique du festival, qui a estimé que “Djoua est un festival de proximité, c’est presque un festival citoyen où l’habitant ne se sent pas exclu. Nous avons dressé un programme plus ouvert sur l’extérieur”. En effet, il sera question de rapprochement des cultures : kabyle en particulier, algérienne de manière générale, et méditerranéenne de manière globale. Des artistes de renom viendront faire le show, notamment Amazigh Kateb, Cheikh Sidi Bémol, Triana d’Alger, Gaâda Diwan Béchar, Ali Amran, les frères Djemaï, Pela Simba, Montanéro ou encore le groupe Dzaïr. Cinq ateliers de percussion seront organisés, ainsi qu’un atelier de chant, qui sera animé par la chanteuse brésilienne Luma. Par ailleurs, les projets du festival sont nombreux. À l’image du sigle de celui-ci, une tête d’abeille, les têtes des organisateurs bouillonnent d’idées et de projets, notamment la construction d’une tyrolienne et même d’un téléphérique, qui relierait Djoua aux plages de Tichy.

    Le festival de Djoua, qui ne bénéficie d’aucun patronage, est pourtant aidé par le ministère de la Culture qui fournit la sonorisation de l’Oref et du ministère de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et du Tourisme, qui apporte son grain de sel à la réalisation des prospectus et des affiches. Les ambitions sont donc grandes pour ce festival qui redonnera vie, le temps d’une semaine d’activité non-stop, au paisible et reculé village de Djoua, loin de la rumeur de la ville et de son brouhaha. Les organisateurs, quant à eux, sont très optimistes et veillent à ce que tout soit parfait, pour le 15 juillet. En tout cas, ce qui est certain c’est que l’initiative est louable, elle est même à saluer, car elle tend à promouvoir la culture locale. Et ne dit-on pas que pour accéder à l’universel, il faut démarrer du local ?
    Tadjére ouala Hadjére ouala rédjline Madjer...

    Vive Tayri, Vive JSK
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