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Maroc: Polémique.Silence on expulse/

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  • Maroc: Polémique.Silence on expulse/

    Par Aïcha Akalay


    Polémique. Silence, on expulse ?

    Depuis mars dernier, 130 chrétiens ont été chassés du territoire. (AFP)

    Le Maroc continue toujours d’expulser des étrangers qu’il accuse de prosélytisme. Même si depuis peu il y met les
    formes, sous la pression des pays alliés.


    La semaine dernière, une vague d’expulsions s’est encore abattue sur la communauté chrétienne résidente au Maroc, portant à 130 le nombre d’expulsés depuis mars dernier. “Tous les trois mois, depuis le début de l’année, les autorités expulsent à tour de bras. Mais la nouveauté maintenant, c’est qu’elles fournissent aux concernés un document
    intitulé “Arrêté prononçant l’expulsion d’étrangers”, leur permettant ainsi de contester la décision devant la justice marocaine, alors qu’auparavant aucun écrit officiel ne leur était fourni”, nous confie sous couvert d’anonymat un membre de l’Eglise officielle de Rabat. Ainsi, une cinquantaine d’étrangers ont pu se présenter devant le tribunal administratif de la capitale “pour plaider leur cause et comprendre les raisons de l’avis d’expulsion, car l’accusation de prosélytisme n’est mentionnée sur aucun document administratif et jamais prononcé par les juges”, nous explique Ahmed Dgharni, avocat des concernés. Les autorités mettraient-elles de l’eau dans leur vin ? Pas forcément, s’accordent à dire les responsables chrétiens. Mais ce qui est sûr, c’est qu’elles y mettent plus les formes. Car depuis quelques mois, ces expulsions massives n’ont pas laissé indifférents certains pays alliés du royaume, qui n’ont pas hésité à prendre des positions officielles sur la question.

    L’Oncle Sam mécontent

    La communauté américaine est sans conteste la plus touchée par les vagues d’expulsions. Depuis janvier, près d’une soixantaine de ressortissants américains ont été soit expulsés, soit interdits de retour sur le sol national. “Nous sommes découragés et peinés d’apprendre la récente expulsion par le gouvernement marocain d’un certain nombre d’étrangers, dont plusieurs Américains qui résidaient légalement au Maroc […] nous espérons voir des améliorations significatives dans l’application d’un jugement en bonne et due forme dans ce genre de cas”, avait déclaré, en mars dernier, l’ambassadeur américain Samuel Kaplan lors de l’expulsion des 16 éducateurs de Aïn Leuh, accusés de prosélytisme. Quelques mois plus tard, c’était au tour du républicain Franck Wolf de s’emparer du dossier et de se fendre de violentes déclarations : “Le Maroc méprise ouvertement les droits des citoyens américains résidant sur son sol”. Ce membre de la chambre des représentants a alors pris la tête d’une séance d’auditions de la commission Tom Lantos des droits de l’homme au Congrès des Etats-Unis. Il n’a pas hésité à interpeller la secrétaire d’Etat Hillary Clinton pour suspendre l’aide américaine apportée au Maroc. Soit près de 700 millions de dollars attribués via le programme Millenium Challenge Account. Aziz Mekouar, ambassadeur du Maroc aux Etats-Unis, s’est alors senti obligé, dans la foulée, de rappeler la position officielle : “Ces expulsions ne concernent que les personnes accusées de prosélytisme, une activité clairement interdite par la loi marocaine et par les principes de l’islam”. Pas assez convaincant pour le congressman, qui exige des preuves de la part des autorités marocaines. En attendant, pour ne pas envenimer la situation, le ministre de l’Intérieur, Taïeb Cherkaoui, a accédé à la requête de Samuel Kaplan en suspendant les avis d’expulsion de dix américains la semaine dernière.

    L’Europe joue la montre
    De leur côté, les Européens ont réagi de façon plus pusillanime. Les quelques émois soulevés par les expulsions qui ont touché des ressortissants européens n’ont finalement guère duré. Lors des évènements de Aïn Leuh, qui ont touché sept Néerlandais, le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, Maxime Verhagen, avait convoqué l’ambassadeur du Maroc pour exiger des explications. En parallèle, l’ambassadeur des Pays-Bas au Maroc avait demandé à être reçu par Taïeb Fassi Fihri. “J’ai rencontré par la suite l’ambassadeur néerlandais, qui m’a avoué qu’il n’avait réussi à obtenir aucune explication crédible”, relate un responsable de l’Eglise officielle. L’histoire s’est arrêtée là. Au niveau européen, la question a été soulevée par trois députés qui ont demandé à l’Espagne (présidente de l’Union Européenne pendant le premier semestre 2010) de prendre position et “faire pression sur le Maroc pour freiner ces expulsions de chrétiens”. Mais l’Espagne s’est bien gardée de froisser son voisin marocain sur cette question. “Les ressortissants espagnols, français, suisses, etc., n’ont pas été soutenus par leur ambassade autant que l’ont été les Américains”, note Dgharni. Du côté de l’ambassade de France, la position est claire : “Les consulats de France ont été informés des expulsions. Ce sont des décisions souveraines de l’Etat marocain qu’il ne nous appartient pas de commenter”. Quant aux autres ambassades concernées, sollicitées par TelQuel, elles n’ont pas souhaité se prononcer. Finalement, “le Maroc est un pays souverain et tant qu’il respectera les procédures judiciaires en toute transparence, aucune crise diplomatique n’est à craindre. Les expulsions menées selon une procédure administrative sont plus problématiques”, rappelle le politologue Mohamed Tozy. Le Maroc semble l’avoir bien compris.

    Chronologie. Pics de crise
    8 mars. Vague d’expulsions, dont les 16 éducateurs de l’orphelinat de Aïn Leuh.
    10 mars. Convocation de l’ambassadeur du Maroc aux Pays-Bas par le ministre des Affaires étrangères néerlandais, Maxime Verhagen.
    11 mars. Emission d’un communiqué de l’ambassadeur américain Samuel Kaplan, dans lequel il se dit “découragé et peiné” par ces expulsions.
    28 avril. Une trentaine de personnes sont expulsées un peu partout dans le royaume.
    26 mai. La question des expulsions de chrétiens résidant au Maroc est discutée au parlement européen.
    17 juin. Séance d’auditions organisée aux Etats-Unis par la commission TomLantos des droits de l’homme du Congrès.
    21 juin. Nouvelle vague d’expulsions, une cinquantaine de personnes sont concernées.
    25 juin. Les ordres d’expulsion de dix Américains sont suspendus après intervention de Samuel Kaplan.
    6 juillet. Réunion à Londres entre les diplomaties marocaine et britannique concernant la dernière vague d’expulsions.

    Telquel
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    ces expultions sont veritablement une erreur d'appreciation notoire

    c'est la preuve de notre intolérance

    c'est contre productif
    .
    .
    ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
    Napoléon III

    Commentaire

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