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Algérie: Discrédit du gouvernement !

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  • Algérie: Discrédit du gouvernement !

    Près d’un an après, la loi de finances complémentaire 2009 est toujours aussi impopulaire et surtout, mal vécue. Notamment en ce qui concerne la suppression du crédit à la consommation. La LFC 2009 est parvenue, par certaines de ses mesures, à décréter que le peuple algérien est totalement immature. Il n’a pas encore atteint l’âge de la majorité pour assumer l’entière responsabilité de ses actes... d’achat !

    Quel dévouement !
    En interdisant les crédits à la consommation, l’on pense, au niveau du pouvoir, aider les Algériens à mieux dépenser leur argent. C’est ainsi que le ministre des Finances avait alors vainement tenté de justifier l’injustifiable, en annonçant que l’acquisition de biens de consommation ou d’un véhicule à crédit, serait un véritable fardeau pour la classe moyenne et qu’il était donc judicieux de nous en préserver en le bannissant simplement. Quel dévouement ! Pourtant, la loi considère qu'à partir d'un certain âge (18 ans) l'individu est capable de se diriger lui-même, d'être un homme ou une femme à part entière. La majorité est un concept d'ordre juridique et social ; c'est l'âge légal où l'on attribue à l'être humain l'entière responsabilité de ses actes, ainsi que les droits qu'elle implique.

    Avis à la population !
    “Quand il a fallu réduire les salaires, je l'ai fait. Quand il a fallu fermer des entreprises et licencier, je l'ai fait. Je ne suis pas de ceux qui cherchent coûte que coûte à être populaire. S'il faut à nouveau prendre des mesures impopulaires, je le ferai.” Ainsi parlait Ahmed Ouyahia, rappelé en mai 2008 pour reprendre les rênes du gouvernement.
    Ce même gouvernement, qui avait tapé dans les poches des travailleurs, il y a quelques années, est revenu et a récidivé en enlevant à beaucoup d’Algériens le rêve de disposer, un jour... d’un véhicule, comme unique moyen de locomotion... ou d’un simple réfrigérateur pour s’offrir de l’eau fraîche chez soi ! À moins, bien entendu, de payer cash, en dinars sonnants et trébuchants, ce que tout travailleur honnête ne peut se permettre, à l’instar de tous les travailleurs du monde entier, qui ne s’équipent que grâce au crédit à la consommation.
    Peut-être que les nombreuses Marutti et autres petites cylindrées à petits prix commençaient à encombrer “un peu trop” les routes, gênant les bolides d’importantes gens, pressées de vaquer à leurs amples besognes ! Ou alors, c’est le chimérique métro, qui après 30 ans d’attente va enfin arriver ? Mais, c’est quand même mettre la charrue avant les bœufs ! Et puis, qu’est-ce que cela peut y avoir entre vouloir posséder une voiture neuve et la politique nationale des transports collectifs ? Là non plus l’argument ne marche pas ! D’autant que la suppression du crédit à la consommation n’a pas concerné que l’automobile.

    En panne d’idées !
    Pourquoi s’obstine-t-on à être original, lorsque l’on n’est pas capable d’idées généreuses, porteuses et bénéfiques pour l’ensemble des citoyens ? On n’en attend pas spécialement des mesures populaires, sociales, mais du moins, des mesures favorables à l’économie du pays ! Presque un an après, cela n’a rien rapporté, si ce n’est une sorte de lecture gouvernementale faussée résolument versée dans l’autosatisfaction. Pourquoi n’a-t-on pas jugé utile de communiquer avec les premiers concernés, à savoir, la majorité de la population algérienne ? Leur demander ce qu’ils en pensent. On les sollicite bien pour avoir leur avis lors des élections locales, législatives et présidentielle ? Mais pourquoi ne pas en faire autant lors de mesures aussi importantes, concernant le quotidien de l’Algérien lambda ?

    Mystère et boule de gomme...
    D’ailleurs le Fonds monétaire international estime que la suppression des crédits à la consommation (à l’exception des crédits immobiliers) peut entraver le développement du secteur financier, et il appelle ouvertement à abroger cette décision dès la mise en place de la Centrale des risques relative aux crédits individuels à la consommation. Et l’on arrive encore à se poser la question de savoir pourquoi l’Algérien ne sourit plus ! Le cœur n’y est pas !

    Pas comme dans la vraie vie ! Sur un tout autre plan, plus économique, les mesures contenues dans la LFC 2009 continuent à faire des remous. Le mot le plus impopulaire dans le jargon des patrons d’entreprise est sans conteste, le mot “Credoc”. En théorie, le crédit documentaire, par abréviation Credoc, signifie que la banque de l’importateur prend l’engagement de garantir à l’exportateur le paiement des marchandises ou l’acceptation d’une traite, contre la remise de documents attestant de l’expédition et de la qualité des marchandises prévues dans le contrat. La garantie est possible, dans ce cas-là, grâce au dépôt effectué par l’importateur auprès de sa banque de la totalité de la somme nécessaire au paiement des marchandises commandées, un document est alors signé et la banque se porte garante. Mais, dans la réalité, c'est-à-dire dans la vraie vie, l’on a du mal à disposer d’argent frais, quand les créances s’accumulent et que les recouvrements tardent à se faire. Les entreprises rencontrent de véritables problèmes pour se faire payer, notamment lorsqu’il s’agit de marchés contractés avec des institutions publiques dont la gestion est tellement lourde en aléas bureaucratiques et autres entraves, pas toujours conformes à la réglementation. De telles impopulaires mesures ne peuvent que dis... créditer le gouvernement. Mais, ne nous a-t-on pas avertis ?

    Liberté
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