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Football Une invention britannique

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  • Football Une invention britannique

    Pour sourire après la tension de la Coupe du Monde

    http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=512
    Source herodote.net - Archives INA

    Nombre de nations revendiquent l'invention du football : les Italiens et plus particulièrement les Florentins, avec le calcio, jeu traditionnel très violent, les Français avec la soule qui se jouait, là aussi avec brutalité, entre villages, mais c'est incontestablement l'Angleterre qui a vu naître le jeu, au moins sous sa forme moderne.
    Une origine obscure

    Le nom apparaît à la fin du Moyen Âge et se retrouve sous la plume de Shakespeare (dans le Roi Lear, I, 4, le comte du Kent insulte l'odieux intendant en le traitant de «vil joueur de football», avant de lui faire un croc-en-jambe).

    Mais c'est dans les public schools huppées et les universités que se développe, au XIXe siècle, le football que nous connaissons. Les sports sont alors un passe-temps favori de l'aristocratie mais le football, alors appelé football-association, va très vite lui échapper, contrairement à sa variante, le rugby - à l'origine on parle de football-rugby - qui reste longtemps une activité de la bonne société.
    L'avance britannique

    En 1857 est créé le premier club, le Sheffield Football Club. La fédération anglaise suit en 1863, sous le nom de Football Association. Elle est chargée d'unifier le règlement et organise à partir de 1871 sa coupe, puis, en 1888-1889, le premier championnat.

    Entre temps, le professionnalisme a été adopté, dès 1885, non sans susciter de fortes résistances : les clubs du nord et des régions minières, aux mains d'industriels, en sont des partisans convaincus alors que ceux du sud, fréquentés par l'élite plus traditionnelle, refusent durant plusieurs décennies que l'on soit rétribué pour un divertissement. Cependant, l'essor du football est exponentiel.

    En 1901, la finale de la Cup, qui se déroule au centre sportif de Crystal Palace, accueille environ 110.000 spectateurs ! À celle de 1923, lors de l'inauguration de l'Empire Stadium de Wembley, se pressent 200.000 personnes.

    L'Angleterre n'a durant ces décennies qu'un rival, l'Écosse, contre laquelle elle dispute le 20 novembre 1872 le premier match international officiel de l'histoire (0-0). Tandis que les Anglais privilégiaient le dribble, hérité du duel chevaleresque, les Écossais pratiquent le jeu de passe qui s'avère bien plus efficace et se diffuse progressivement.
    Football et révolution industrielle

    La diffusion du football suit les ingénieurs et hommes d'affaires britanniques employés dans les chantiers et ports européens, puis sud-américains. Elle passe aussi par la Suisse, où sont implantées de nombreuses écoles anglaises.

    Les clubs fondés par les Britanniques expatriés s'ouvrent progressivement aux étrangers, comme Naples ou Gênes en Italie, ou Le Havre, premier club français (1872). Ses couleurs «ciel et marine» sont le fruit d'un délicat compromis entre les anciens étudiants d'Oxford, qui portent encore aujourd'hui les maillots bleu foncé (dark blue), et ceux de Cambridge, adeptes du bleu clair (light blue).

    Progressivement, ces clubs s'ouvrent aux «locaux», alors que de nombreux aristocrates et industriels anglophiles en créent à leur tour. Leur structuration est cependant plus tardive, et en France Jules Rimet y joue un rôle moteur.

    Le premier match international de l'équipe de France est disputé à Bruxelles le 1er mai 1904, contre la Belgique, et se termine par un match nul, 3-3. La première victoire française intervient quelques mois plus tard, contre la Suisse, le 12 février 1905.

    Les joueurs ne bénéficient pas alors des égards de leurs actuels successeurs : lors d'un nouveau match contre la Belgique, le gardien, Crozier, appelé sous les drapeaux, doit quitter le terrain avant la fin pour regagner son régiment à temps ! Si la France peut résister à certaines équipes continentales, il n'en est pas de même face à l'Angleterre, qui en 1906 l'étrille 15 à 0, avant de recommencer en 1908 (12-0) !

    Convaincus de leur supériorité, les Britanniques se tiennent à distance des organisations internationales qui se mettent en place, et boycottent la FIFA en 1920 pour protester contre la réintégration de l'Allemagne et de l'Autriche, puis contre le faux amateurisme pratiqué aux Jeux Olympiques, auxquels leurs joueurs professionnels ne pouvaient participer.

    La grande époque britannique se termine aux yeux du monde en 1950, lorsque l'Angleterre est vaincue à la Coupe du Monde par les États-Unis. Il y a longtemps alors que le football n'est plus une affaire de gentlemen d'Oxford ou Cambridge...
    Yves Chenal.
    Football et politique

    Le football, devenu en quelques décennies le sport le plus populaire de la planète, a très tôt été un enjeu national, politique et idéologique.

    Après que la FIFA eut admis parmi ses membres l'Autriche, la Hongrie et la Bohème, cette dernière en est exclue sur la pression de Vienne. C'est qu'à l'époque, Autrichiens et Hongrois co-dirigent l'Autriche-Hongrie sur le dos des Slaves et en particulier des Tchèques de Bohême ! Les composantes du Royaume-Uni (Angleterre, Écosse, Pays de Galles, Irlande) obtiennent quant à elles sans difficulté leur affiliation à la FIFA dès 1910, preuve de l'ouverture anglaise.

    Sur une suggestion de Jules Rimet, la première Coupe du Monde est organisée en 1930 en Uruguay, ce qui a l'heur de plaire aux Sud-Américains. L'Uruguay s'honore en ne réservant pas la compétition aux Blancs.

    Dans les pays totalitaires, le football est très vite récupéré par les dirigeants. Cela commence avec Mussolini, qui obtient au forceps l'organisation de la 2e Coupe du Monde à Rome en 1934. L'équipe italienne ne peut faire moins que remporter la Coupe. En France, sous l'Occupation, le sport en général et le football en particulier deviennent des enjeux idéologiques majeurs...

    En 1954, les Allemands voient dans la victoire miraculeuse de l'Allemagne le retour de leur pays à la normalité. Beaucoup plus tard, en 1986, les Argentins s'offrent avec Maradona une revanche symbolique sur l'Angleterre qui les a humiliés dans la guerre des Malouines...

    Si la victoire de l'équipe multicolore de la France, en 1998, n'a au fond rien changé aux enjeux communautaristes, qu'en sera-t-il en Afrique du Sud, en 2010, avec l'organisation de la Coupe du Monde pour la première fois en Afrique, dans la «Nation Arc-en-ciel» de Mandela ?
    La tour Eiffel et les Aurès.
    Irène Fatima Zohra.
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