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Caracas rompt ses relations avec Bogota

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  • Caracas rompt ses relations avec Bogota

    «Je l'annonce le coeur serré : le Venezuela rompt à partir de maintenant toutes ses relations avec le gouvernement colombien», a annoncé jeudi Hugo Chavez au cours d'une conférence de presse au côté du sélectionneur argentin de football, Diego Maradona. Crédits photo : AFP et Reuters Crédits photo : AFP
    Cette décision du président Hugo Chavez survient alors que la Colombie accuse le Venezuela d'abriter cinq hauts dirigeants de guérillas colombiennes. Il donne 72 heures aux diplomates colombiens pour quitter la République bolivarienne.

    Les tensions entre le Venezuela et la Colombie ont atteint leur paroxysme. Le président vénézuélien a annoncé jeudi, «avec une larme sur le cœur», la rupture des relations diplomatiques avec son voisin. La décision d'Hugo Chavez survient alors que le gouvernement colombien a réitéré jeudi devant l'Organisation des Etats américains (OEA) ses accusations de soutien de Caracas aux guérillas colombiennes. Bogota reproche au Venezuela d'abriter cinq hauts dirigeants des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste).
    Lors de cette réunion de l'OEA convoquée à la demande de Bogota, le représentant colombien a affirmé que 1.500 guérilleros étaient présents au Venezuela, ainsi que des dizaines de campements. Pour étayer ses révélations, il a fait passer photos, vidéos et cartes. Sur certains clichés sont censés apparaître dirigeants et combattants des Farc se relaxant, faisant rôtir de la viande ou jouant du piano dans ces «colonies de vacances» vénézuéliennes. Par moments, les rebelles sont même accompagnés de membres de la garde nationale du Venezuela, assure la Colombie, selon laquelle des attaques transfrontalières auraient eu lieu en juin et en juillet. Bogota a donc demandé la «constitution d'une commission internationale» pour se rendre sur les sites suspects. «Le continent ne peut pas laisser ce cauchemar se propager», a justifié Bogota.

    Les forces armées vénézuéliennes en «alerte maximale»


    Le représentant vénézuélien a aussitôt remis en cause l'authenticité des photos «prises on ne sait où». Hugo Chavez a présenté ces allégations comme une «agression» d'inspiration américaine. Dans ces révélations, le président vénézuélien voit la main de son ancien homologue colombien, Alvaro Uribe. Ce dernier avait déjà diffusé la semaine dernière la liste des cinq hauts responsables guérillos. A l'époque, Hugo Chavez avait rappelé pour consultation son ambassadeur à Bogota. La Colombie avait fait de même avec son ambassadeur.
    «Uribe est capable de faire installer un faux campement du côté vénézuélien pour l'attaquer et provoquer une guerre. S'il y avait un conflit contre la Colombie, il faudrait y aller en pleurant, mais il faudrait y aller», a martelé, jeudi, Hugo Chavez, qui a placé les forces armées en «état d'alerte maximal» à la frontière. Son gouvernement a donné 72 heures aux diplomates colombiens pour quitter le pays. Le président socialiste vénézuélien s'est cependant dit confiant en Juan Manuel Santos, le successeur d'Uribe, pour traiter «cette affaire de manière rationnelle».
    L'escalade a été accueillie avec désapprobation par la communauté internationale. Le secrétaire général de l'OEA a lancé un appel «au calme», tandis que Washington a estimé que la décision de Caracas n'était pas la «bonne manière» de faire part de ses griefs.
    Depuis trois ans, les relations entre la Colombie et le Venezuela sont en grande partie empoisonnées par la question des guérillas colombiennes. Hugo Chavez avait déjà déployé des troupes à la frontière en mars 2008 après le bombardement d'un campement des Farc en Equateur, pays allié de Caracas, qui avait fait 25 morts, dont le numéro deux de la guérilla. La menace de guerre avait été écartée une semaine plus tard, mais la tension est remontée en juillet 2009, après l'annonce d'un accord militaire autorisant l'armée américaine à utiliser sept bases en Colombie. Hugo Chavez avait «gelé» ses relations avec Bogota, tout en maintenant un ambassadeur en Colombie, et décidé de remplacer les produits importés du pays voisin.

    Avec Reuters et AFP
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