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Maroc :un pavé dans la mare

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  • Maroc :un pavé dans la mare

    Par Ahmed R. Benchemsi
    Un pavé dans la mare
    Ahmed R. Benchemsi
    (ALEX DUPEYRON)

    Infrastructures, immobilier, tourisme… non, le “triptyque du béton” n’est pas la solution à tous nos problèmes.

    Le “Cercle d’analyse économique” de la Fondation Abderrahim Bouabid (indépendante de l’USFP, comme son nom ne l’indique pas), vient de publier un document passionnant. Un pavé dans la mare douceâtre des certitudes officielles. Très chiffré et très documenté, ce rapport de 85 pages pose une question simple mais essentielle : “Le Maroc a-t-il une stratégie de développement économique ?” Manifestement, la réponse est non.
    Depuis 10 ans, pourtant, le Maroc est devenu – ça crève les yeux – un immense chantier à ciel ouvert. C’est bon signe, non ? Pas forcément, répond le rapport. Car si les infrastructures sont nécessaires au développement, elles sont loin d’y être suffisantes. Construire des gares et des autoroutes, c’est formidable. Mais ces choses-là ne peuvent qu’aider la croissance – certainement pas l’initier, encore moins en être le moteur.
    Vous direz : il n’y a pas que les infrastructures. Depuis 10 ans, l’Etat a déployé d’autres efforts méritoires, par exemple dans le domaine du tourisme. Même si nous n’avons pas atteint les 10 millions de visiteurs prévus, nous n’en sommes plus très loin. Aujourd’hui, le tourisme réalise à lui seul plus de 8% de notre PIB, et ses recettes équivalent à 20% de nos exportations. Le problème n’est pas que ce n’est pas assez… au contraire, c’est trop ! Le rapport parle de “spécialisation prématurée”. C’est très dangereux, car rien n’est plus volatile que la clientèle étrangère. Une crise économique internationale ou un attentat dans n’importe quel pays arabe, et nos superbes stations balnéaires resteront vides pendant une durée indéterminée…
    Il y a aussi le boom immobilier. A moins d’être aveugle, impossible d’ignorer les innombrables ensembles résidentiels qui ont poussé comme des champignons ces 10 dernières années. Les logements sociaux, bien sûr, sont nécessaires pour absorber la croissance démographique. Mais il ne faut pas compter sur eux (et encore moins sur ces ghettos pour milliardaires qui se construisent partout) pour lancer une dynamique de croissance. “Quand le bâtiment va, tout va”, comme dit l’adage ? Faux. Le secteur immobilier, explique le rapport, “ne génère pas d’externalités économiques globalement positives”. Traduction : pendant sa construction, un immeuble fait certes tourner beaucoup de corps de métier. Mais une fois terminé, il ne crée plus aucune valeur notable. Les gens y habitent, et c’est tout. Non seulement l’immobilier est un secteur improductif, mais il “introduit des distorsions spéculatives et inflationnistes potentiellement graves pour l’économie”. C’est un fait : l’hallucinante flambée des prix de ces dernières années est totalement déconnectée du pouvoir d’achat réel des Marocains…
    Bref, si la stratégie économique du Maroc se résume au “triptyque du béton”, comme l’appelle la Fondation Bouabid, il y a du souci à se faire. On pourra bien sûr évoquer ces divers “plans” et autres “stratégies” (Emergence, Rawaj, Moukawalati, etc.) que les ministres concernés présentent régulièrement au roi, à coups de brillants exposés Power Point. Sauf que l’addition des stratégies sectorielles ne fait pas une stratégie globale. Au contraire, ça crée de la confusion. Tout le contraire de la clarté et de la visibilité dont le Maroc a besoin. Or, qui coordonne tout cela en amont, qui fixe les priorités, qui effectue les arbitrages budgétaires et politiques et tranche en conséquence ? Personne – et notamment pas notre pauvre Premier ministre, dont c’est censé pourtant être le travail…
    Certains accuseront de “nihilisme” les auteurs du brillant rapport dont s’inspire cet éditorial. Tout ne va pas si mal, allons ! La preuve : ces 10 dernières années, le taux de croissance du Maroc a été, en moyenne, supérieur à 4%. Mais est-ce vraiment, quand on y pense, une raison de pavoiser ? Jusqu’en 2008, nous avons bénéficié, en plus d’une pluviométrie clémente, d’une conjoncture internationale particulièrement favorable… comme tout le monde. Observez le taux de croissance de la Tunisie, de la Jordanie, de l’Egypte ou de la Turquie sur la même période : il est comparable au nôtre, voire supérieur. Observez, maintenant, leurs indicateurs de compétitivité : ils sont largement meilleurs que les nôtres ! La mondialisation, Mesdames et Messieurs nos décideurs, est une course. Il ne suffit pas d’avancer, il faut courir – et plus vite que les autres – pour prétendre au statut de pays émergent. Force est de constater que nous en sommes loin. “Nihilisme”, toujours ? Soit. Alors répondez, Mesdames et Messieurs, à ce courageux rapport. Après tout, son but déclaré est d’ouvrir le débat. Chiche ?



    Telquel
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Quelques grandes lignes du rapport: Le Maroc a-t-il une stratégie de développement économique ?

    Le progrès économique nécessite inexorablement le débat, la transparence sur les motifs de prise de décision et une liberté d’accès à l’information. Sur tous ces points, le Maroc accuse un retard considérable.

    (a) Les progrès réalisés au cours de la décennie passée sont réels. Cependant ils sont à nuancer car la base de comparaison, à savoir les années 90, est trompeuse. Du point de vue de la croissance, le Maroc était à son plus bas niveau historique depuis l’indépendance à la fin des années 90; ainsi il est aisé de mettre en avant les progrès du Maroc après cette date.

    (b) Contrairement au climat d’autosatisfaction prévalent, si le Maroc a bel et bien crû plus rapidement depuis 2002-2003, cela s’est fait dans une conjoncture extérieure très favorable et avec l’aide de conditions pluviométriques clémentes. Une rapide comparaison avec la performance d’autres pays émergents remet les choses en perspective : le Maroc a plutôt moins profité de la forte période de croissance mondiale entre 2002 et 2008 et, à plusieurs égards, a été moins performant que ses concurrents (y compris en termes de croissance, d’attractivité d’investissements étrangers…etc.).

    (c) Les indicateurs internationaux, pour contestables qu’ils puissent être, sont relativement unanimes : le Maroc n’a pas réalisé de progrès significatifs dans la plupart des classements. En tant que tel, cela n’est pas un problème étant donné les méthodologies de ces travaux, mais cela indique ;

    (d) Le Maroc ne peut construire sa stratégie de développement économique sur les seuls secteurs du tourisme, de l’immobilier et de l’infrastructure. L’immobilier est un secteur improductif qui introduit des distorsions spéculatives et inflationnistes potentiellement graves dans l’économie, et induits des effets négatifs tels la désindustrialisation et une augmentation des prix des biens non échangeables. L’argument social est peu recevable, car s’il est évident qu’une politique de logement social volontariste est une composante clé de toute politique sociale digne de ce nom, il y a d’autres moyens d’aboutir à des résultats meilleurs et à moindre coût. Concernant le tourisme, s’il s’agit là d’un secteur économique à part entière qui mérite d’être encore plus développé, il ne peut à lui seul être le moteur de croissance que certains s’imaginent. Il faut aussi réaliser qu’une économie trop dépendante du tourisme court le risque d’une spécialisation prématurée irréversible. Quant à l’infrastructure, il s’agit là d’une condition nécessaire mais non suffisante à la croissance : il y a beaucoup à faire encore en la matière, mais il faut s’astreindre à rationaliser les dépenses d’infrastructure (et notamment faire les arbitrages qui s’imposent au regard du retard social du Maroc), éviter les éléphants blancs, mais en aucun cas, il ne faut se faire d’illusions : s’il suffisait de construire des routes, des ports, des aéroports et de bétonner à tout va pour devenir un pays à fort niveau de développement, cela ce saurait…

    Au total, et malgré encore une fois l’amélioration enregistrée, la croissance marocaine demeure en deçà des niveaux nécessaires pour assurer le décollage économique du pays et lui permettre de rejoindre le club des pays à revenus intermédiaires en l’espace d’une génération. Pour ce faire, le Maroc devrait enregistrer en moyenne une croissance de son PIB/habitant en termes réels de l’ordre de 5%-7% par an, soit en termes de croissance et en supposant un taux stable d’accroissement de la population de 1%, réussir une croissance moyenne en termes réels de 6% à 8% en moyenne. Force est de reconnaître que nous sommes encore loin du compte.

    Nous ne pouvons donc que conclure que le Maroc n’a pas de stratégie de développement économique visible ou évidente. Bien que de nombreux » plans stratégiques « , politiques sectorielles soient mis en place, il est difficile de trouver des éléments tangibles et factuels soutenant la thèse qu’il existe bel et bien une stratégie économique cohérente. Certes, il faut saluer les efforts faits par certains des nouveaux décideurs publics – un certain nombre d’entre eux déployant des efforts démesurés et très probablement sincères pour mettre en oeuvre leurs actions. Hélas, l’important demeure le résultat et non l’action : malgré nos dépenses d’énergie et d’argent, le recours aux cabinets de conseil étrangers, l’arrivée d’une nouvelle génération de » managers » publics formés aux meilleures écoles académiques et professionnelles, sur la dernière décennie, nous avons » fait » moins bien en matière de croissance que la Tunisie, l’Egypte, ou la Jordanie, sans parler bien entendu des pays asiatiques ou mêmes de certains pays d’Amérique Latine… Et encore hélas, les dernières prévisions de croissance à moyen terme du FMI nous placent encore parmi les pays les moins performants en termes de croissance à court terme dans la région

    Alors ? Quelles sont les causes profondes qui empêchent le développement d’une stratégie économique cohérente qui permettrait de nous catapulter vers un autre palier de croissance ? En ligne avec la science économique du développement, nous examinons les déterminants profonds de la croissance qui sont aujourd’hui par les économistes du développement traitant ces questions fondamentales : (a) la géographie (l’idée étant que les ressources naturelles d’un pays, son climat et sa localisation géographique sont des déterminants de sa croissance) ; (b) l’ouverture économique (la tradition économique néo-classique met en avant le rôle du commerce comme un facteur de développement); et (c) les institutions (au sens des déterminants des règles du jeu économique).

    108. Dans le cas du Maroc, les facteurs géographie et ouverture économique sont à éliminer car le Maroc a une position géographique d’exception et a fait le choix d’une économie de marché ouverte avec moults accords de libre échange déjà signés (le Maroc est à 13 km de l’Espagne qui est un pays riche et industrialisé – malgré ses difficultés actuelles –, et il est difficile d’argumenter que le Maroc est un pays peu intégré dans les flux d’échanges mondiaux). Restent donc les institutions…

    109. Et en matière institutionnelle (au sens large du terme), force est de reconnaître que le Maroc soufre de carences majeures. La thèse que ce rapport soutient est que l’absence d’une stratégie de développement économique dont le Maroc pâtit est due à deux contraintes majeures, des » méta-contraintes « :

    (a) un système de gouvernance économique structurellement déficient;

    (b) l’analphabétisme économique des décideurs économiques – ou de certains d’entre eux en tous cas.

    110. La gouvernance économique déficiente se caractérise par : (a) un fonctionnement en » mode dégradé » des contrôles usuels qui existent ou devraient dans le système de gouvernance marocain – Parlement, Cour des Comptes, administration…etc ; (b) de plus en plus hélas, par une circonvention pure et simple de ces contrôles; (c) par la prise de décisions servant sciemment des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général; et (d) par l’absence pure et simple des instruments de base qui caractérisent un système de gouvernance fonctionnel – par exemple, des instances d’évaluation rigoureuse, ou des instances de vérification a priori qui pourraient éviter l’adoption et la mise en oeuvre irréfléchie de stratégies commandées à des cabinets de conseil.

    111. L’analphabétisme économique lui se caractérise par la prise de décisions en toute bonne foi, mais sans le recul et le discernement économique nécessaire. Ainsi, il est possible d’ignorer, en toute bonne conscience et sincérité, les enseignements et les leçons de l’expérience économique. Il est ainsi fréquent de croiser des hauts commis de l’Etat manquant d’une culture économique de base : il leur est ainsi difficile de considérer différentes perspectives et de poser les bonnes questions avant l’adoption d’une politique publique donnée. C’est ainsi par exemple que peu de personnes se souviennent des risques associés à une expansion non contrôlée des entreprises publiques ou des risques associés à la formation de bulles spéculatives, etc.

    112. Bien entendu, nous ne questionnons pas les hommes, mais un système de gouvernance économique : c’est la structure et l’organisation du système politique marocain qui, à notre sens, piège le Maroc dans un équilibre sous-optimal. Et c’est cela qui pousse les décideurs économiques vers les deux écueils connus de la politique publique : (a) le refus de la décision politique au sens noble du terme – pas de réformes politiques majeures à quelques exceptions près, mais des » plans stratégiques « ; et (b) la tentation de la verticalité sectorielle au détriment de la transversalité multisectorielle.

    113. Ce système n’est aujourd’hui propice ni à faire émerger les consensus économiques (et par extension sociaux) nécessaires, ni à faire les arbitrages requis par l’intérêt général (parfois douloureux), ni à établir les systèmes de contrôle ex ante et ex post indissociables de la pratique moderne de l’action publique, ni à développer les mécanismes de coordination et de transversalité nécessaire, ni à développer les cultures de responsabilité, de transparence et de débat essentielles pour moderniser un pays. Tous ces éléments sont consubstantiels à une stratégie de développement économique volontaire et à la conduite rigoureuse des politiques économiques publiques. Et c’est en ce sens que le déficit de démocratie dont souffre le Maroc se paie au prix fort en matière économique : non pas qu’une évolution vers une démocratisation complète soit la recette magique qui résoudrait tous nos problèmes économiques, mais c’est le seul instrument à notre disposition pour définir, créer le consensus, faire les arbitrages nécessaires et mettre en oeuvre les axes prioritaires du développement économique du pays à moyen terme (le Maroc ayant rejeté l’option du retour en arrière autocratique).
    Dernière modification par jawzia, 24 juillet 2010, 14h57.

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    • #3
      En conclusion de ce travail, nous souhaitons terminer sur une note optimiste et proposer quelques pistes de réflexion pour prolonger le débat. Mais précisons d’emblée que nous n’avons pas de recettes toutes faites à donner, et ce pour une raison quasiment philosophique : loin de la tentation technocratique, nous partons d’un principe de modestie bien établi maintenant en économie du développement. Le développement est un processus d’apprentissage et de construction institutionnelle. Personne aujourd’hui ne peut prétendre détenir la clé du développement économique du Maroc, car cette clé est détenue collectivement par les Marocains, leur classe politique, et leurs dirigeants économiques et administratifs.

      115. En effet, le développement économique et social ne se décrète pas, n’est pas un problème » technique » qui se résout. Au contraire, et nous appuyant sur les avancées économiques modernes, l’objectif des dirigeants économiques publics doit être avant tout d’identifier les priorités et de faire émerger le consensus nécessaire autour de ces priorités (et bien entendu autour des moyens nécessaires). Le but des politiques publiques réussies n’est pas de trouver la » solution » à un instant » t » à un problème donné : c’est au contraire de construire les institutions et les mécanismes qui pourront trouver à tout moment les solutions aux problèmes actuels et futurs qui ne manqueront pas de se présenter. En un mot, le développement est un processus, et non une série de solutions » techniques « , qui vise à munir les peuples des moyens (les institutions) nécessaires pour qu’ils soient en mesure de résoudre les problèmes auxquels ils sont et seront confrontés. Et c’est pourquoi, il faut se méfier des tentation simplistes telles que la tentation technocratique (car un technocrate est, par définition, un homme seul et donc un » impuissant politique » lorsque son travail fondamentalement est un travail de prise de décision politique), ou la tentation du contournement des obstacles (s’il est légitime de séquencer les problèmes, d’être fin tacticien par moments dans le traitement politique des questions de fond, il est moins acceptable de refuser de traiter les problèmes) ou encore la tentation de l’activisme et du mouvement (car il faut trouver l’équilibre nécessaire entre action et réflexion) ou enfin, la tentation de la verticalité dans la conduite des politiques publiques (car si une action sectorielle est souvent nécessaire, il est rare qu’elle ne nécessite pas, en complément, une action transverse).

      116. Il est ainsi possible d’être optimiste aujourd’hui : les deux méta-contraintes que nous identifions comme la cause profonde de nos maux en deuxième partie de cette contribution, ne sont pas si difficiles que cela à lever, au moins partiellement et de manière effective. En effet, le Maroc avance et progresse malgré tout comme l’attestent certains succès dont nous pouvons nous prévaloir dans le domaine économique, comme par exemple la stabilité des fondamentaux macro-économiques, la bonne tenue de notre secteur touristique, ou encore l’émergence et le développement d’entreprises marocaines » leader » (que ce soit dans le secteur bancaire, industriel ou des technologies de l’information).

      117. Ainsi, il est aujourd’hui possible d’envisager, des manières progressives de lever partiellement les méta-contraintes que nous évoquons : a minima, il serait possible d’exiger la transparence sur tous les « plans » qui sont mis en oeuvre; il serait possible d’envisager que les responsables gouvernementaux exercent plus complètement leurs prérogatives; il serait possible d’imaginer un processus par lequel un débat est organisé sur les grandes orientations économiques avant qu’elles ne soient figées dans un contrat programme signé devant le roi; il serait possible d’exiger des dirigeants économiques d’inclure des indicateurs d’impact appropriés et des outils de mesure de la réussite de leurs plans avant que ceux-ci ne soient mis en oeuvre; il serait possible d’envisager la création d’une institution de vérification et d’analyse contradictoire des » plans » proposés ou des politiques publiques envisagées (à l’exemple un peu du Congressional Budget Office aux états-Unis) avant que celles-ci ne soient mises en place; il serait possible de créer une instance rigoureusement indépendante d’évaluation des politiques publiques qui, de manière impartiale et en toute transparence, évaluerait les politiques publiques et publierait les résultats de ces évaluations, etc.

      118. Comme on peut le constater, les pistes ne manquent pas, à commencer par un effort supplémentaire de transparence et d’acceptation du débat contradictoire d’idées, car « il faut écouter beaucoup et parler peu pour bien agir au gouvernement d’un Etat ». C’est dans cette perspective que s’inscrit cette contribution

      Source : Extrait d'une étude du Cercle d’Analyse Economique CAE

      * Les membres de ce cercle CAE sont : Fouad Abdelmoumni Najib Akesbi Omar Balafrej Ali Bouabid Amine Bouabid Yasser Charafi Khalid Elhariry Kamal El Mesbahi Najib Guedira Driss Rachidi Omar Rharbaoui Karim Tazi
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