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Algérie: Au pays des mille et un chantiers.

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  • Algérie: Au pays des mille et un chantiers.

    Un rêve
    16/07/2010 à 10h:00 Par Marwane Ben Yahmed

    Rêvons un peu et imaginons ce que pourrait être l’Algérie dans trente ou quarante ans. Un pays qui assumerait enfin le rôle auquel son immense potentiel le prédestinait. Un géant du sud de la Méditerranée de près de 45 millions d’habitants, débarrassé des multiples pesanteurs qui ont longtemps ralenti sa marche vers le progrès et le développement. Celles héritées de l’Histoire, d’abord. La génération de l’indépendance a passé depuis longtemps la main à la suivante, imprégnée du combat de ses aînés, certes, mais plus ouverte sur l’avenir, moins sujette à des sautes d’humeur et à des accès de fièvre, dans ses rapports avec la France notamment. La transmission de témoin entre ces deux générations s’est déroulée naturellement, pas assez vite au goût de certains, mais avec sérénité. Le temps a fait son œuvre, et ces enfants de l’Algérie postindépendance sont eux-mêmes à la fin de leur chemin.

    Une nouvelle génération de dirigeants, politiques et économiques, se prépare. Ils sont nés à la fin des années 1990, pendant les derniers feux de la décennie noire, et n’ont pas connu les tragédies qui ont marqué leurs prédécesseurs. Ils sont décomplexés, enrichis de multiples expériences internationales, ouverts sur le monde sans pour autant renier leurs racines. Les Algériens de l’extérieur reviennent en masse dans un pays qu’ils peinent parfois à reconnaître.

    Pétrole et gaz ne pèsent plus que d’un poids relatif dans l’économie du pays, qui s’est largement diversifiée depuis le début des années 2020. L’Union du Maghreb arabe, renommée Union du Maghreb tout court, est devenue, enfin, une réalité. Les différends avec le Maroc, s’ils n’ont pas été entièrement aplanis, n’obèrent plus la coopération économique et politique entre les deux États. Un véritable marché commun, de la Mauritanie à la Libye, a été mis en place depuis déjà une décennie, et la coopération entre cette entité nouvelle, l’Europe en général et sa rive sud en particulier est devenue une réalité. Alger est, avec Tanger, un véritable hub méditerranéen, de même qu’une porte vers une Afrique subsaharienne en pleine expansion. L’initiative privée n’est plus sujette à suspicion, l’administration n’est plus un boulet, et créer une entreprise ne relève plus du parcours du combattant.

    Cette nouvelle Algérie, malgré une âpre compétition politique interne, ressemble fort à une nation enfin réconciliée. La revendication berbère, en grande partie assouvie, appartient aux livres d’histoire. Le terrorisme a disparu, et l’islam, qui n’est plus utilisé à des fins politiques, a trouvé sa place au sein d’une république et d’une société qui assument leur appartenance au monde musulman de manière sereine, tout en s’adaptant à son environnement et aux règles du marché.

    Pays de cocagne ? Peut-être. En tout cas, comme le disait Aragon, non seulement il est permis de rêver, mais c’est même recommandé…

    --------------------------------------------

    Les mille et un chantiers de Bouteflika III
    16/07/2010 à 10h:00 Par Cherif Ouazani, envoyé spécial


    Le chef de l’État a annoncé, le 24 mai, un plan d’investissements publics de 286 milliards de dollars. Si les montants engagés sont toujours plus importants, l’objectif reste le même : la reconstruction nationale. Priorités : la jeunesse et le développement humain.

    La République algérienne démocratique et populaire fête, ce 5 juillet 2010, ses quarante-huit ans d’existence. En attendant le bilan du cinquantenaire, elle donne l’impression de mettre les bouchées doubles pour rattraper son retard de développement, conséquence de trente ans de gestion catastrophique des affaires de l’État durant le règne du parti unique, puis d’une décennie d’instabilité politique et de violences terroristes. Tant et si bien que l’Algérie fait désormais partie, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), du quatuor des puissances émergentes en Afrique, baptisé Sane, pour South Africa, Algeria, Nigeria and Egypt.

    Comment ce pays, miné durant les années 1990 par une guerre sans nom, dont la barbarie le disputait à la dévastation, avec ses 150 000 victimes civiles et son coût économique évalué à plus de 20 milliards de dollars de dégâts (16,2 milliards d’euros), qui plus est sous ajustement structurel du Fonds monétaire international (FMI), a-t-il réussi une telle performance en une période aussi courte ? « Le président Abdelaziz Bouteflika a opté pour une stratégie de soutien à la croissance par un programme d’investissements publics massifs, note Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, et les résultats sont là. » Autrement dit, une gestion rationnelle des revenus pétroliers, consacrés exclusivement à l’amélioration des conditions de vie de la population.

    Élu en avril 1999, « Boutef », comme l’appellent ses concitoyens, a consacré ses premiers mois à El-Mouradia, le palais présidentiel des hauteurs d’Alger , à jeter les bases politiques pour une réconciliation nationale avec, à la clé, une reddition des groupes armés et le retour à la paix civile. En 2001, il annonce un plan de relance économique avec des investissements publics de l’ordre de 6 milliards de dollars. Ce programme triennal (2001-2003) décuplera de volume, la bonne tenue des cours pétroliers aidant.

    Est-ce bien raisonnable ?

    Durant son second mandat, Boutef tient ses promesses de campagne : des projets de développement pour quelque 200 milliards de dollars. Le pays se transforme à vue d’œil. Villes nouvelles et nouvelle vie pour les Algériens. La classe moyenne est consolidée (le PIB par habitant a été multiplié par trois), le chômage réduit de deux tiers (de 33 % en 1999, il a été ramené à moins de 12 % en 2009) et l’extrême pauvreté (personnes vivant avec moins de 1,08 dollar par jour) concerne à peine 10 % de la population – « la même proportion qu’en Allemagne, par exemple », relève un cadre du ministère de la Solidarité nationale.

    Pour briguer un troisième mandat, Boutef promet durant sa campagne électorale un nouveau programme d’investissements de 150 milliards de dollars. Une fois réélu, le 9 avril 2009, il prend son temps et met une année à en esquisser les contours, à identifier les priorités. Le 24 mai dernier, à l’issue du Conseil des ministres, il annonce la mobilisation d’une enveloppe financière de l’ordre de 286 milliards de dollars, soit 21 214 milliards de dinars, pour la période 2010-2014, soit près du double de ses engagements électoraux.

    Le volume de ces investissements soulève des interrogations : n’est-ce pas risqué dans la conjoncture mondiale actuelle ? L’économie algérienne dispose-t-elle des capacités d’absorption d’un tel montant sur une période aussi courte ? « Oui, répond sans hésitation un proche collaborateur du président. D’ailleurs, les engagements de l’État durant le quinquennat précédent étaient nettement supérieurs aux 150 milliards de dollars du plan de soutien à la croissance, car il faut y ajouter les programmes spéciaux au profit des wilayas des Hauts Plateaux [55 milliards de dollars, NDLR] et celles du sud du pays [15 milliards de dollars, NDLR]. Donc, le budget d’investissement pour le prochain quinquennat enregistre une croissance de l’ordre de 35 %. Et les retards en termes d’infra structures sont si importants que cela exclut l’idée d’un choc inflationniste pour l’économie nationale. »

    Rêves d’émergent

    Au-delà de son contenu, le plan 2010-2014 dévoile les ambitions de Bouteflika pour son pays. « Nous n’avons pas volé notre statut de puissance émergente africaine, poursuit notre interlocuteur, et il est tout à fait légitime de rêver de celui de puissance émergente tout court. Ce n’est pas une ambition démesurée. Nous avons conscience du chemin qui reste à faire. Pour l’heure, notre priorité est de combler nos déficits en matière de développement humain. »

    En l’occurrence, 40 % de l’enveloppe du programme Boutef III est destinée au développement humain. Parmi la population, la principale bénéficiaire de cette manne est sans conteste la jeunesse. Première victime du chômage, elle est en tête des priorités. Bouteflika s’engage à créer 3 millions d’emplois en cinq ans, soit 600 000 postes de travail par an. Ce qui représente exactement le nombre de demandeurs d’emploi qui arrivent chaque année sur le marché du travail. Près de 45 milliards de dollars, sous forme de mesures incitatives à la création d’emploi et d’abattements fiscaux au profit des entreprises (grandes, moyennes et petites) qui recrutent, sont dédiés à un objectif : contenir le chômage sous la barre des 10 %. « Comme en Europe, souligne-t-on à El-Mouradia, c’est le meilleur moyen d’inculquer à la jeunesse algérienne l’esprit d’entreprise et de transformer le candidat harraga [celui qui “brûle” les frontières, NDLR] en opérateur économique. »

    Le défi jeunes

    Les projets qui sont destinés avant tout à la jeunesse sont légion : 80 stades omnisports, 160 salles polyvalentes (pouvant abriter manifestations sportives ou culturelles), une dizaine de piscines par wilaya (400 au total) et plus de 200 auberges et maisons de jeunes.

    Autre secteur privilégié qui profite en premier lieu à la jeunesse : l’éducation et l’enseignement supérieur : plus de 5 000 établissements scolaires devraient être érigés avant 2014, dont 1 000 collèges et 850 lycées. La population universitaire devrait atteindre 2 millions d’étudiants en 2015, c’est pourquoi plus de 600 000 postes pédagogiques sont inscrits dans le programme quinquennal, de même que la réalisation d’une cinquantaine de cités universitaires pouvant héberger 400 000 étudiants. Pour les jeunes n’ayant pu achever leur cursus scolaire, il est prévu de construire plus de 300 centres de formation professionnelle.

    À travers les mille et un chantiers de son plan 2010-2014, Bouteflika poursuit la quête d’émergence et les rêves de grandeur pour son pays. Rêves qui ne se concrétiseront que s’il parvient à y associer les Algériens, en particulier les jeunes, cette fameuse tranche d’âge des 15-29 ans, qui représente plus de 30 % de la population et en concentre les attentes et les inquiétudes les plus aiguës.
    Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

  • #2
    Le programme 2010-2014 à la loupe
    16/07/2010 à 10h:10 Par Cherif Ouazani

    Les engagements financiers prévus pour le programme d’investissements publics 2010-2014 sont de l’ordre de 286 milliards de dollars, soit 21 214 milliards de dinars… dont 130 milliards de dollars destinés à l’achèvement des projets lancés durant le précédent quinquennat, notamment dans le secteur des infrastructures de base (rail, route et hydraulique). L’importance de ce « budget de correction » met en exergue les défaillances dans l’exécution du plan de soutien à la croissance (2004-2009), dont l’enveloppe initiale était de 150 milliards de dollars. En particulier les revers du « chantier du siècle », celui de l’autoroute est-ouest, estimé à 4 milliards de dollars, et qui en coûtera finalement plus de 11 milliards. Les mauvaises langues expliquent ces surcoûts par la corruption. S’il est vrai que les malversations, pots-de-vin et abus de biens sociaux sont érigés en règle de fonctionnement au sein de l’administration et des entreprises publiques, ils ne sauraient expliquer à eux seuls un tel dépassement de l’enveloppe prévue. En fait, il semblerait que les études effectuées avant le lancement des différents projets souffraient d’approximations. À cela s’ajoute l’inexpérience des négociateurs algériens lors de l’élaboration des contrats de réalisation avec les groupes chinois, japonais, espagnols ou turcs auxquels ils ont confié les marchés.

    L’enveloppe consacrée aux nouveaux projets est, elle, de 156 milliards de dollars, répartis en trois volets : le développement humain, les infrastructures de base et le soutien au secteur productif.

    Le premier volet, dédié à l’amélioration des conditions de vie de la population, mobilise plus de 40 % des ressources, soit plus de 62 milliards de dollars. Outre les structures destinées à la jeunesse à travers l’éducation, les infrastructures sportives et culturelles, il est prévu de construire 2 millions de logements (dont 1,2 million livrables avant l’échéance 2014), ce qui représente le double de la performance réalisée au cours du précédent quinquennat. Il est aussi prévu de raccorder plus de 1 million de foyers au réseau de gaz naturel et près de 220 000 foyers ruraux au réseau électrique.

    En matière de santé, 172 hôpitaux doivent être réceptionnés au cours des quatre prochaines années, ainsi que 45 complexes spécialisés (en oncologie, cardiologie, néphrologie), 377 polycliniques et 70 établissements pour handicapés.

    Financement sur fonds propres

    Les infrastructures de base mobilisent elles aussi 40 % des ressources, dont la majeure partie affectée aux transports : 48 milliards de dollars seront ainsi dédiés à l’extension du réseau auto routier (Hauts Plateaux et pénétrantes vers le sud), à la modernisation du réseau routier, ainsi qu’à l’augmentation des capacités portuaires. Pour améliorer le transport urbain, 14 agglomérations de l’Algérie profonde devraient bénéficier chacune d’un tramway. Par ailleurs, le plan prévoit d’étendre le réseau ferroviaire, qui devrait passer de 3 500 km actuellement à 10 500 km à l’horizon 2014, et de desservir les grandes villes du Sud (Ghardaïa, Ouargla, Adrar ou El-Oued).

    Le soutien au secteur économique se concentre quant à lui principalement sur l’agriculture et l’industrie, avec notamment des subventions sur cinq ans à hauteur de 13,4 milliards de dollars pour l’agriculture et du double pour l’industrie, destinées à la construction de nouvelles centrales électriques, à la modernisation des outils de production ou encore à la mise à niveau des groupes industriels publics.

    Dernière précision, et elle est de taille : malgré l’ampleur des engagements, Abdelaziz Bouteflika exclut tout recours à l’endettement extérieur. C’est donc l’argent du pétrole qui financera cet effort. L’opération étant budgétisée sur la base d’un baril de pétrole à 37 dollars et ce dernier évoluant depuis six mois dans une fourchette allant de 70 à 87 dollars, il ne devrait pas y avoir de mauvaise surprise.

    Extraits du dossier spécial Algérie par Jeune Afrique.
    Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

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    • #3
      Dernière précision, et elle est de taille : malgré l’ampleur des engagements, Abdelaziz Bouteflika exclut tout recours à l’endettement extérieur. C’est donc l’argent du pétrole qui financera cet effort. L’opération étant budgétisée sur la base d’un baril de pétrole à 37 dollars et ce dernier évoluant depuis six mois dans une fourchette allant de 70 à 87 dollars, il ne devrait pas y avoir de mauvaise surprise.
      Precision qui merite d'etre souligne.

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      • #4
        malgré tout ce qu on peu dire sur boutef merci a lui le ripoux de chadli
        jerper qui disparaîtras a jamais de l histoire de l algérie

        tout c est années perdu pour leur propre intérêt

        leurs jours sont conte

        bon débarras

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        • #5
          Algérie: Au pays des mille et un chantiers...

          ... interminables.
          le DRS contrôle toute la Galaxie

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          • #6
            Quelqu'un sait d'oû proviendront ces 286 milliards de dollars ?

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            • #7
              De la caisse dite des compensations.

              Je ne suis pas d'accord avec ce lancement frénétique de chantiers. On a des atouts à faire valoir avant ce lancement et ça serait une occasion en or pour attirer des IDE sérieux avec un trasfert réel de technologie.

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              • #8
                Envoyé par El-NiNo
                Je ne suis pas d'accord avec ce lancement frénétique de chantiers. On a des atouts à faire valoir avant ce lancement et ça serait une occasion en or pour attirer des IDE sérieux avec un trasfert réel de technologie.
                Pour une fois je suis d’accord avec toi à 100%. Je te croyais hostile aux IDE
                Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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                • #9
                  Je suis hostile aux IDE Quick, Mango, Etam,...
                  Mais très intéressé par l'IDE d'une grande société spécialisée dans les techniques de construction ou la chimie du bâtiment qui viendrait s'associer ici avec une jeune entreprise algérienne ou racheter des parts dans une société étatique avec prise de management que l'Etat lui aurait miroité un lancement prochain d'énormes chantiers.
                  Etc. dans plein d'autres secteurs.

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                  • #10
                    Quelqu'un sait d'oû proviendront ces 286 milliards de dollars ?
                    l'endettement peut-être. Mais c'est dangereux.
                    le DRS contrôle toute la Galaxie

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                    • #11
                      Quelqu'un sait d'oû proviendront ces 286 milliards de dollars ?
                      ils seront budgétés sur 5 ans (sur la base d’un petrole a moins de 40 USD) et la caisse de compensation payera la difference.

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                      • #12
                        Quelqu'un sait d'oû proviendront ces 286 milliards de dollars ?
                        Nope, personne ne sait... mais on sait tous ou ils vont partir...

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                        • #13
                          Sapristi dans les grands chantiers (métro, tramway, autoroutes...) pas besoin de frapper à la porte du FMI ou à la porte de l'UE, avec des tonnes de dossiers pour justifier l'investissement.
                          Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

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                          • #14
                            ni de faire la mains au moyen orient ...
                            شبابنا ساهي متزنك في المقاهي مبنك

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                            • #15
                              Pour les "hopeless" qui ont des difficultes/refusent a lire l'article en entier, et qui se hatent a denigrer tout ce qui est Algerien.

                              Dernière précision, et elle est de taille : malgré l’ampleur des engagements, Abdelaziz Bouteflika exclut tout recours à l’endettement extérieur. C’est donc l’argent du pétrole qui financera cet effort. L’opération étant budgétisée sur la base d’un baril de pétrole à 37 dollars et ce dernier évoluant depuis six mois dans une fourchette allant de 70 à 87 dollars, il ne devrait pas y avoir de mauvaise surprise.
                              Dernière modification par Medracen, 28 juillet 2010, 00h17.

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