Kouchner en tournée au Sahel mais pas en Algérie : la France veut rallier les pays de la région à sa stratégie de la manière forte
Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, est attendu dès lundi soir dans la région du Sahel. Une tournée qui le conduira au Mali, au Niger et en Mauritanie. « J'ai demandé au ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner de se rendre dès ce soir à Bamako, à Niamey, à Nouakchott, afin d'examiner avec les autorités locales et nos ambassadeurs les mesures de sécurité à prendre pour nos ressortissants », a déclaré, lundi 26 juillet, le président français Nicolas Sarkozy, après avoir officiellement confirmé la mort de l’otage Michel Germaneau, exécuté par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Lors de la tournée de Kouchner, il sera également question de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.
Ces trois pays font partie avec l’Algérie du comité d’état-major opérationnel conjoint, installé le 21 avril à Tamanrasset. De quoi froisser davantage les autorités algériennes, déjà très mécontentes après l’intervention de jeudi dernier au nord du Mali. Certes, le fait que l’Algérie ne figure pas dans la tournée de M. Kouchner peut s’expliquer par les relations difficiles qu’entretient le ministre français des Affaires étrangères avec les autorités algériennes. Mais cette explication n’est que partiellement valable. Nicolas Sarkozy aurait en effet pu dépêcher un homme plus consensuel comme le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, reçu récemment à Alger.
En fait, la tournée de Bernard Kouchner dans ces trois pays pourrait être annonciatrice d’une nouvelle stratégie de la France dans le Sahel. Paris ne cache pas sa volonté d’utiliser la manière forte contre les groupes armés d’Al-Qaïda dans cette région, malgré le désaccord de ses partenaires européens comme l’Espagne et l’Italie et surtout l’hostilité de l’Algérie. Avant l’intervention de jeudi dernier, les forces armées françaises avaient failli intervenir en février dernier contre Aqmi au Sahel. Mais Paris avait renoncé sous la pression de pays européens dont des ressortissants étaient détenus par les terroristes dans la région. Ces pays redoutaient une réaction violente des islamistes armés, comme l’exécution des otages.
Comme George Bush en Afghanistan, Nicolas Sarkozy semble être un fervent partisan d’une « guerre préventive » contre les réseaux d’Aqmi au Sahel, au risque d’enflammer la région. Lundi, le président français a promis que « le crime commis contre Michel Germaneau ne restera pas impuni ». Il s’est adressé aux Français d’une manière solennelle, en direct à la télévision. Comme un président en état de guerre. Une posture qui pourrait aussi s’expliquer par la volonté du président français de faire oublier les nombreux problèmes auxquels il est confronté : scandale Bettencourt, chômage, réforme des retraites, crise économique…
tsa
Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, est attendu dès lundi soir dans la région du Sahel. Une tournée qui le conduira au Mali, au Niger et en Mauritanie. « J'ai demandé au ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner de se rendre dès ce soir à Bamako, à Niamey, à Nouakchott, afin d'examiner avec les autorités locales et nos ambassadeurs les mesures de sécurité à prendre pour nos ressortissants », a déclaré, lundi 26 juillet, le président français Nicolas Sarkozy, après avoir officiellement confirmé la mort de l’otage Michel Germaneau, exécuté par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Lors de la tournée de Kouchner, il sera également question de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.
Ces trois pays font partie avec l’Algérie du comité d’état-major opérationnel conjoint, installé le 21 avril à Tamanrasset. De quoi froisser davantage les autorités algériennes, déjà très mécontentes après l’intervention de jeudi dernier au nord du Mali. Certes, le fait que l’Algérie ne figure pas dans la tournée de M. Kouchner peut s’expliquer par les relations difficiles qu’entretient le ministre français des Affaires étrangères avec les autorités algériennes. Mais cette explication n’est que partiellement valable. Nicolas Sarkozy aurait en effet pu dépêcher un homme plus consensuel comme le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, reçu récemment à Alger.
En fait, la tournée de Bernard Kouchner dans ces trois pays pourrait être annonciatrice d’une nouvelle stratégie de la France dans le Sahel. Paris ne cache pas sa volonté d’utiliser la manière forte contre les groupes armés d’Al-Qaïda dans cette région, malgré le désaccord de ses partenaires européens comme l’Espagne et l’Italie et surtout l’hostilité de l’Algérie. Avant l’intervention de jeudi dernier, les forces armées françaises avaient failli intervenir en février dernier contre Aqmi au Sahel. Mais Paris avait renoncé sous la pression de pays européens dont des ressortissants étaient détenus par les terroristes dans la région. Ces pays redoutaient une réaction violente des islamistes armés, comme l’exécution des otages.
Comme George Bush en Afghanistan, Nicolas Sarkozy semble être un fervent partisan d’une « guerre préventive » contre les réseaux d’Aqmi au Sahel, au risque d’enflammer la région. Lundi, le président français a promis que « le crime commis contre Michel Germaneau ne restera pas impuni ». Il s’est adressé aux Français d’une manière solennelle, en direct à la télévision. Comme un président en état de guerre. Une posture qui pourrait aussi s’expliquer par la volonté du président français de faire oublier les nombreux problèmes auxquels il est confronté : scandale Bettencourt, chômage, réforme des retraites, crise économique…
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