IDE: Le Maroc encore mal classé · Le pays a fortement régressé en 2009
· Dans le monde, les IDE vont dépasser 1.200 milliards de dollars en 2010
2009 a été une mauvaise année pour les flux mondiaux des investissements étrangers directs (IDE). Ils ont atteint leur point le plus bas depuis 2005, selon le dernier rapport 2010 publié par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced). Un résumé de ce document a été présenté, jeudi dernier à Rabat à la presse, par Nicole Moussa, Officier des affaires économiques au bureau de la Cnuced à Genève.
«Après leur repli de 16% en 2008, les flux mondiaux d’IDE ont chuté en 2009 de 37%, à 1.114 milliards de dollars», selon le rapport. Ce dernier affiche, cependant, un optimisme prudent quant aux perspectives de reprise des IDE. «Le redressement devrait s’accélérer avec des entrées d’IDE qui devraient dépasser 1.200 milliards de dollars en 2010 et atteindre entre 1.300 et 1.500 milliards de dollars en 2011», selon le rapport. Pour 2012, on table sur un volume entre 1.600 et 2.000 milliards de dollars.
Au niveau des pays développés, la chute a été forte. Selon le rapport, les flux d’IDE à destination et en provenance des pays développés ont chuté de plus de 40% en 2009, à 566 milliards de dollars et 821 milliards de dollars, respectivement, après un repli similaire l’année précédente. Pour le continent africain, la situation a été moins inquiétante comme c’est le cas pour plusieurs pays en développement ou émergents. «Après presque une décennie de croissance ininterrompue, les flux d’IDE vers l’Afrique ont diminué en 2009 de 19% avec un volume de 59 milliards de dollars», selon le document de la Cnuced. Le Maroc a fortement régressé en 2009 avec un volume de 1,331 milliard de dollars, soit une baisse de plus de 40% en comparaison avec 2008. Ce qui lui a permis de se contenter de la 12e positon au niveau du continent. En tête du classement, on trouve l’Angola, suivie par l’Egypte. En 2009, le pays des pharaons a été la première destination des IDE dans le nord de l’Afrique avec 6,712 milliards de dollars. Il est suivi par l’Algérie, la Libye et la Tunisie. «Le repli des IDE a été du essentiellement à une contraction de la demande mondiale pour les produits de base exportés par l’Afrique et de leurs prix», explique le rapport. Ce repli a été inégal selon les sous régions. L’Afrique de l’Ouest et de l’Est, principales bénéficiaires de l’envolée des prix des produits de base observée précédemment, ont enregistré une contraction relativement importante des entrées d’IDE. Les flux vers l’Afrique du Nord ont eux aussi diminué, bien que les secteurs plus diversifiés de cette zone aient reçu des investissements étrangers et que les programmes de privatisation aient été poursuivis.
Pour Nicole Moussa, le classement en matière d’accueil des IDE n’est pas un indicateur significatif en ce qui concerne le développement d’un pays. Sur ce volet, elle rappelle que l’attrait des investissements étrangers ne devrait pas constituer un objectif en soi, mais doit être inscrit dans le cadre d’une stratégie de développement pays. Pour la responsable de la Cnuced, le Maroc dispose d’avantages pour drainer des investissements étrangers. Il s’agit notamment de sa proximité géographique de l’Europe et d’une main d’œuvre qualifiée et concurrente au niveau de la région. Il y a aussi les ressources naturelles du pays pour développer les énergies renouvelables et propres. Sur ce volet, il faut signaler que le rapport en question est intitulé «investir dans une économie à faible intensité de carbone». Selon les estimations de la Cnuced, en 2009 les IDE dans le secteur (énergies renouvelables, recyclage et technologies à faible intensité de carbone) ont atteint 90 milliards de dollars.
Tendance mondiale
LA baisse des flux d’IDE a touché également toutes les régions du monde mais avec des degrés différents. En effet, pour les pays en transition (Sud-est de l’Europe et ex CEI), le volume des investissements étrangers drainés en 2009 a atteint 70 milliards de dollars, soit une régression de 43% par rapport à 2008. Au niveau des pays de l’Amérique latine, la baisse enregistrée a été de 36% pour un montant de 117 milliards de dollars. La situation va s’améliorer relativement pour les autres régions notamment pour l’Asie. En effet, les pays situés au sud, à l’est et au sud-est de ce contient ont accueilli 233 milliards de dollars en 2009, soit une baisse de 17%. Alors que dans la partie Ouest, elle a été de 24%(68 milliards de dollars). Le même taux est enregistré par les autres pays en voie de développement qui ont drainé 478 milliards de dollars. Comme destination d’accueil des IDE, les Etats-Unis d’Amérique et la Chine se trouvent en tête avec respectivement 130 milliards de dollars et 95 milliards de dollars. Dans le sens inverse, le pays de l’oncle Sam est classée premier pays investisseur à l’étranger avec 248 milliards de dollars suivi de la France (147 milliards de dollars).
Nour Eddine EL AISSI
L'economiste
· Dans le monde, les IDE vont dépasser 1.200 milliards de dollars en 2010
2009 a été une mauvaise année pour les flux mondiaux des investissements étrangers directs (IDE). Ils ont atteint leur point le plus bas depuis 2005, selon le dernier rapport 2010 publié par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced). Un résumé de ce document a été présenté, jeudi dernier à Rabat à la presse, par Nicole Moussa, Officier des affaires économiques au bureau de la Cnuced à Genève.
«Après leur repli de 16% en 2008, les flux mondiaux d’IDE ont chuté en 2009 de 37%, à 1.114 milliards de dollars», selon le rapport. Ce dernier affiche, cependant, un optimisme prudent quant aux perspectives de reprise des IDE. «Le redressement devrait s’accélérer avec des entrées d’IDE qui devraient dépasser 1.200 milliards de dollars en 2010 et atteindre entre 1.300 et 1.500 milliards de dollars en 2011», selon le rapport. Pour 2012, on table sur un volume entre 1.600 et 2.000 milliards de dollars.
Au niveau des pays développés, la chute a été forte. Selon le rapport, les flux d’IDE à destination et en provenance des pays développés ont chuté de plus de 40% en 2009, à 566 milliards de dollars et 821 milliards de dollars, respectivement, après un repli similaire l’année précédente. Pour le continent africain, la situation a été moins inquiétante comme c’est le cas pour plusieurs pays en développement ou émergents. «Après presque une décennie de croissance ininterrompue, les flux d’IDE vers l’Afrique ont diminué en 2009 de 19% avec un volume de 59 milliards de dollars», selon le document de la Cnuced. Le Maroc a fortement régressé en 2009 avec un volume de 1,331 milliard de dollars, soit une baisse de plus de 40% en comparaison avec 2008. Ce qui lui a permis de se contenter de la 12e positon au niveau du continent. En tête du classement, on trouve l’Angola, suivie par l’Egypte. En 2009, le pays des pharaons a été la première destination des IDE dans le nord de l’Afrique avec 6,712 milliards de dollars. Il est suivi par l’Algérie, la Libye et la Tunisie. «Le repli des IDE a été du essentiellement à une contraction de la demande mondiale pour les produits de base exportés par l’Afrique et de leurs prix», explique le rapport. Ce repli a été inégal selon les sous régions. L’Afrique de l’Ouest et de l’Est, principales bénéficiaires de l’envolée des prix des produits de base observée précédemment, ont enregistré une contraction relativement importante des entrées d’IDE. Les flux vers l’Afrique du Nord ont eux aussi diminué, bien que les secteurs plus diversifiés de cette zone aient reçu des investissements étrangers et que les programmes de privatisation aient été poursuivis.
Pour Nicole Moussa, le classement en matière d’accueil des IDE n’est pas un indicateur significatif en ce qui concerne le développement d’un pays. Sur ce volet, elle rappelle que l’attrait des investissements étrangers ne devrait pas constituer un objectif en soi, mais doit être inscrit dans le cadre d’une stratégie de développement pays. Pour la responsable de la Cnuced, le Maroc dispose d’avantages pour drainer des investissements étrangers. Il s’agit notamment de sa proximité géographique de l’Europe et d’une main d’œuvre qualifiée et concurrente au niveau de la région. Il y a aussi les ressources naturelles du pays pour développer les énergies renouvelables et propres. Sur ce volet, il faut signaler que le rapport en question est intitulé «investir dans une économie à faible intensité de carbone». Selon les estimations de la Cnuced, en 2009 les IDE dans le secteur (énergies renouvelables, recyclage et technologies à faible intensité de carbone) ont atteint 90 milliards de dollars.
Tendance mondiale
LA baisse des flux d’IDE a touché également toutes les régions du monde mais avec des degrés différents. En effet, pour les pays en transition (Sud-est de l’Europe et ex CEI), le volume des investissements étrangers drainés en 2009 a atteint 70 milliards de dollars, soit une régression de 43% par rapport à 2008. Au niveau des pays de l’Amérique latine, la baisse enregistrée a été de 36% pour un montant de 117 milliards de dollars. La situation va s’améliorer relativement pour les autres régions notamment pour l’Asie. En effet, les pays situés au sud, à l’est et au sud-est de ce contient ont accueilli 233 milliards de dollars en 2009, soit une baisse de 17%. Alors que dans la partie Ouest, elle a été de 24%(68 milliards de dollars). Le même taux est enregistré par les autres pays en voie de développement qui ont drainé 478 milliards de dollars. Comme destination d’accueil des IDE, les Etats-Unis d’Amérique et la Chine se trouvent en tête avec respectivement 130 milliards de dollars et 95 milliards de dollars. Dans le sens inverse, le pays de l’oncle Sam est classée premier pays investisseur à l’étranger avec 248 milliards de dollars suivi de la France (147 milliards de dollars).
Nour Eddine EL AISSI
L'economiste
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