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Les Etats-Unis veulent parier sur l’entrepreneuriat privé maghrébin

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  • Les Etats-Unis veulent parier sur l’entrepreneuriat privé maghrébin

    La brochure de l’US Algeria Business Council annonce d’emblée la couleur : la conférence Etats-Unis-Maghreb sur l’entrepreneuriat prévue les 29-30 octobre prochain s’inscrit dans le droit fil du «Sommet présidentiel sur l’entrepreneuriat » organisé en avril dernier par le président américain Barack Obama. La demande en Maghreb des Etats-Unis, motivée par des considérations sécuritaires, veut parier sur l’entrepreneuriat pour lever les obstacles.

    Le document de l’US Algeria Business Council précise que la conférence regroupera des chefs d'entreprise et des entrepreneurs d'Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie, des chefs d'entreprise de la diaspora d'Afrique du Nord et des entrepreneurs américains , avec des chefs d'entreprise des États-Unis et les entrepreneurs. L'objectif est d'organiser un "échange d'idée" et de construire de "nouveaux partenariats". Parler aux entrepreneurs et les encourager, une manière pour Barack Obama, après un discours du Caire qui a laissé sceptique, de montrer que les Etats-Unis n’ont pas une approche purement guerrière du monde musulman. Expliquant les raisons de l’organisation de ce sommet de l’entrepreneuriat – le prochain aura lieu en Turquie – le président américain, a souligné que dans « toute l'histoire de l'humanité, le marché a été la force la plus puissante que le monde ait jamais connue pour ouvrir le champ des possibilités et sortir les gens de la pauvreté ». L’entreprise, comme antidote, à la « méfiance mutuelle » ! L’approche est en tout cas plus réaliste que le « Grand Moyen Orient » de George W Bush et la théorie des « dominos démocratiques » développée par les néoconservateurs américains après l’invasion de l’Irak. Le président Obama n’en développait pas moins une sorte de crédo idéaliste libéral. « Ce qui vous rassemble ici aujourd'hui, c'est une conviction que nous partageons - celle que nous sommes liés par certaines aspirations communes. Vivre dans la dignité. Faire des études. Mener une vie saine. Créer une entreprise, peut-être, sans avoir à payer de pots-de-vin. S'exprimer librement et avoir son mot à dire dans la manière dont on est gouverné. Vivre dans la paix et la sécurité et donner à ses enfants un avenir meilleur ». Sans doute pour ne pas froisser les susceptibilités, il y a eu exactement le même nombre (8) d’entrepreneurs algériens et marocains à la grand-messe de l’entrepreneuriat de Washington.

    Une lente révision du statut marginal du Maghreb

    Dans la tradition politique américaine, le Maghreb n’a pas d’existence autonome, il fait partie du « Middle East » ou plutôt de sa marge. En mars 2009, un rapport du Potomac Institue for the Politics Studies et la John Hopkins University, intitulé « Pourquoi le Maghreb compte-t-il : défis, opportunités, et options pour un engagement efficace dans le Nord de l'Afrique", appelait à un changement d’optique. Il s’insurgeait contre le fait que malgré son importance en termes d’énergie, de sécurité, de commerce et de développement, le Maghreb a été souvent « perçu par les Etats-Unis comme une responsabilité européenne ». Ce qui est remarquable dans le rapport du Think Tank – approuvé par Madeleine Albright, secrétaire d’État sous Clinton, l’ancien commandant en chef des forces de l’Otan, le général Wesley Clarck, Stuart Eizenstat, ancien sous-secrétaire auteur d’une initiative sans lendemain pour une zone de libre échange au Maghreb, le professeur William Zartman, un spécialiste du Maghreb – est la prégnance du souci sécuritaire. Comme si Al-Qaïda avait rendu plus évident l’existence d’un Maghreb auquel devrait s’intéresser les Etats-Unis. Il faut cependant noter que Stuart Eizenstat, sous-secrétaire d’Etat, a lancé en 1999 une initiative qui porte son nom et qui a été rebaptisée par la suite «Programme économique américain pour l’Afrique du Nord » dans le but de « resserrer les liens entre les États-Unis et les trois pays de l’Afrique du Nord en matière de commerce et d’investissements, de favoriser davantage le commerce entre nos pays, d’inciter un plus grand nombre d’entreprises américaines à investir dans la région et à créer des emplois bien rémunérées […] et de favoriser la réduction des barrières internes entre les pays de l’Afrique du Nord, qui ont freiné les flux de commerce normaux entre ces pays ».

    L’initiative Ezeinstat revisitée

    L’esprit de l’initiative Ezeinstat est fondamentalement centré sur le secteur privé et sur la création d’une zone de libre-échange maghrébine qui favoriserait la pénétration des entreprises américaines. L’idée qui fait face à des écueils politiques dans la région a été plus ou moins abandonnée… La conférence maghrébine sur l'entrepreneuriat organisée par le conseil d'affaires algéro-américain (USABC) s’accompagne d’une vague volonté de la relancer. Le directeur principal de l'Engagement mondial à la Maison- Blanche, M. Pradeep Ramamurthy, de passage à Alger, a souligné que la tenue de cette conférence « "témoigne de la poursuite des efforts entrepris par les organisations non-gouvernementales afin de créer des partenariats régionaux qui encouragent l'esprit d'entreprise". M. Pradeep Ramamurthy, qui a annoncé qu’une délégation américaine de « haut niveau » sera présente à la conférence, a mis en exergue la volonté des entrepreneurs maghrébins de promouvoir l'intégration dans la région. C’est en tout cas un message de soutien.
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