La Catalogne est devenue mercredi la première région continentale d'Espagne à interdire la corrida, à l'issue d'un débat houleux opposant les défenseurs des animaux à ceux d'une tradition qui symbolise le pouvoir central de Madrid. La loi entrera en vigueur en 2012.
Des applaudissements ont accompagné l'annonce par le président du Parlement catalan, qui compte 135 sièges, du vote par 68 voix contre 55 avec neuf abstentions.
La Catalogne est une région puissante, riche, qui possède sa propre langue, sa culture, et jouit du statut de Communauté autonome. En Espagne, beaucoup voient dans la volonté d'interdire la corrida en Catalogne le souhait de cette région de se dissocier une nouvelle fois du reste du pays.
Les aficionados de la corrida et les conservateurs, qui veulent préserver ce pilier de la culture espagnole, ont pris très au sérieux cette affaire.
Le Parti populaire (centre-droit), fervent partisan du maintien de l'unité du pays autour de Madrid, veut faire annuler l'interdiction. Il fera pression sur les deux chambres du Parlement espagnol pour faire voter un statut protégeant les corridas et empêchant les parlements régionaux de les interdire, a déclaré Alicia Sanchez-Camacho, présidente de la section catalane.
Dans la région de Madrid, les défenseurs des droits des animaux ont récolté récemment plus de 50.000 signatures avec une pétition exigeant un débat et un vote sur le sujet. Mais pour eux, la bataille s'annonce plus rude, le Parlement régional de la communauté de Madrid étant contrôlé par les conservateurs qui estiment que cette "fiesta nacional" ("fête nationale") fait partie de l'héritage culturel de Madrid.
En Catalogne, les effets d'une interdiction seront limités car cette région côtière du nord-est de l'Espagne ne possède plus qu'une arène encore utilisée à Barcelone, qui n'organise qu'une quinzaine de corridas par an, rarement pleines. Dans le reste du pays, c'est un millier de corridas qui sont proposées par saison.
La décision du Parlement catalan va encourager les défenseurs des droits des animaux à demander des interdictions dans d'autres régions d'Espagne.
Joan Puigcercos, député d'un parti catalan indépendantiste, a insisté sur le fait qu'il n'était pas question de politique, ni d'identité nationale, mais plutôt de "souffrance de l'animal". "Nous avons une responsabilité qui dépasse les frontières de la Catalogne", a-t-il ajouté.
"Nous attendions ce jour depuis longtemps", a souligné pour sa part Leonardo Anselmi, un représentant de PROU, un collectif d'associations de défense des animaux qui a recueilli fin 2009 suffisamment de signatures pour forcer le Parlement de Catalogne à débattre et voter sur le sujet.
"La souffrance des animaux dans les arènes catalanes a été abolie une fois pour toutes. Cela crée un précédent qui, nous l'espérons, sera repris au niveau international par d'autres parlements démocratiques, dans ces régions et pays où de telles corridas, cruelles, sont toujours autorisées", a-t-il ajouté. Les corridas sont ainsi populaires au Mexique, dans certains pays d'Amérique du Sud, dans le sud de la France et au Portugal.
Brigitte Bardot a salué "une victoire de la démocratie sur les lobbies tauromachiques, une victoire de la dignité sur la cruauté". "La France doit maintenant suivre l'exemple" de la Catalogne, a-t-elle estimé dans un communiqué de la Fondation Brigitte Bardot pour la protection des animaux. "Faire abolir la barbarie partout en Europe est un devoir moral", a ajouté l'ancienne actrice.
Les îles Canaries ont été la première région espagnole à interdire cette chorégraphie mortelle entre le matador et le taureau en 1991, mais les combats n'y avaient jamais été populaires et aucun n'avait été organisé dans les îles depuis sept ans. Le vote de la Catalogne est donc plus important, même si la corrida n'y est pas aussi populaire qu'à Madrid ou en Andalousie.
Alors que le débat était en cours à Barcelone, des partisans des deux camps manifestaient devant le siège du parlement, s'invectivant mutuellement. Des opposants à la corrida brandissaient des images frappantes d'animaux ensanglantés, un homme était recouvert de faux sang, et des partisans des combats portaient des pancartes aux couleurs du drapeau catalan, rouge et jaune, sur lesquelles on pouvait lire des slogans tels que "Libertad y Toros" ("Liberté et taureaux").
source : AP
Des applaudissements ont accompagné l'annonce par le président du Parlement catalan, qui compte 135 sièges, du vote par 68 voix contre 55 avec neuf abstentions.
La Catalogne est une région puissante, riche, qui possède sa propre langue, sa culture, et jouit du statut de Communauté autonome. En Espagne, beaucoup voient dans la volonté d'interdire la corrida en Catalogne le souhait de cette région de se dissocier une nouvelle fois du reste du pays.
Les aficionados de la corrida et les conservateurs, qui veulent préserver ce pilier de la culture espagnole, ont pris très au sérieux cette affaire.
Le Parti populaire (centre-droit), fervent partisan du maintien de l'unité du pays autour de Madrid, veut faire annuler l'interdiction. Il fera pression sur les deux chambres du Parlement espagnol pour faire voter un statut protégeant les corridas et empêchant les parlements régionaux de les interdire, a déclaré Alicia Sanchez-Camacho, présidente de la section catalane.
Dans la région de Madrid, les défenseurs des droits des animaux ont récolté récemment plus de 50.000 signatures avec une pétition exigeant un débat et un vote sur le sujet. Mais pour eux, la bataille s'annonce plus rude, le Parlement régional de la communauté de Madrid étant contrôlé par les conservateurs qui estiment que cette "fiesta nacional" ("fête nationale") fait partie de l'héritage culturel de Madrid.
En Catalogne, les effets d'une interdiction seront limités car cette région côtière du nord-est de l'Espagne ne possède plus qu'une arène encore utilisée à Barcelone, qui n'organise qu'une quinzaine de corridas par an, rarement pleines. Dans le reste du pays, c'est un millier de corridas qui sont proposées par saison.
La décision du Parlement catalan va encourager les défenseurs des droits des animaux à demander des interdictions dans d'autres régions d'Espagne.
Joan Puigcercos, député d'un parti catalan indépendantiste, a insisté sur le fait qu'il n'était pas question de politique, ni d'identité nationale, mais plutôt de "souffrance de l'animal". "Nous avons une responsabilité qui dépasse les frontières de la Catalogne", a-t-il ajouté.
"Nous attendions ce jour depuis longtemps", a souligné pour sa part Leonardo Anselmi, un représentant de PROU, un collectif d'associations de défense des animaux qui a recueilli fin 2009 suffisamment de signatures pour forcer le Parlement de Catalogne à débattre et voter sur le sujet.
"La souffrance des animaux dans les arènes catalanes a été abolie une fois pour toutes. Cela crée un précédent qui, nous l'espérons, sera repris au niveau international par d'autres parlements démocratiques, dans ces régions et pays où de telles corridas, cruelles, sont toujours autorisées", a-t-il ajouté. Les corridas sont ainsi populaires au Mexique, dans certains pays d'Amérique du Sud, dans le sud de la France et au Portugal.
Brigitte Bardot a salué "une victoire de la démocratie sur les lobbies tauromachiques, une victoire de la dignité sur la cruauté". "La France doit maintenant suivre l'exemple" de la Catalogne, a-t-elle estimé dans un communiqué de la Fondation Brigitte Bardot pour la protection des animaux. "Faire abolir la barbarie partout en Europe est un devoir moral", a ajouté l'ancienne actrice.
Les îles Canaries ont été la première région espagnole à interdire cette chorégraphie mortelle entre le matador et le taureau en 1991, mais les combats n'y avaient jamais été populaires et aucun n'avait été organisé dans les îles depuis sept ans. Le vote de la Catalogne est donc plus important, même si la corrida n'y est pas aussi populaire qu'à Madrid ou en Andalousie.
Alors que le débat était en cours à Barcelone, des partisans des deux camps manifestaient devant le siège du parlement, s'invectivant mutuellement. Des opposants à la corrida brandissaient des images frappantes d'animaux ensanglantés, un homme était recouvert de faux sang, et des partisans des combats portaient des pancartes aux couleurs du drapeau catalan, rouge et jaune, sur lesquelles on pouvait lire des slogans tels que "Libertad y Toros" ("Liberté et taureaux").
source : AP
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