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A quelques jours du début du ramadan, la télévision publique algérienne annonce qu'elle boycotte les séries égyptiennes. Le résultat d'une sombre histoire de football, de haine et de course à l'audience.
La nouvelle faisait la une, ce 28 juillet, du quotidien algérois L'Expression. "Pour la première fois depuis l'indépendance [en 1962], la télévision algérienne ne diffusera pas de série égyptienne sur sa grille de ramadan", annonce-t-il. Selon ses informations, l'Entreprise nationale de télévision (ENTV), qui gère entre autres la chaîne publique étatique du même nom, a décidé de boycotter les productions égyptiennes pendant le ramadan, du 11 août au 10 septembre. "Cette décision a été prise sur pression exercée par les millions de téléspectateurs algériens qui n'ont pas apprécié le caillassage de l'équipe nationale de football au Caire, un certain 12 novembre 2009, et encore moins que des Egyptiens brûlent le drapeau algérien et insultent nos valeureux martyrs", précise-t-il. Une allusion aux incidents qui avaient entouré, dans la capitale égyptienne, un match de qualification pour la Coupe du monde de football 2010 entre les deux pays. La victoire de l'Algérie, six jours plus tard dans un match de barrage opposant à nouveau les deux équipes à Khartoum, avait suscité une campagne haineuse sans précédent, de nombreux Algériens étant renvoyés sans ménagement dans leur pays. Plus d'un an et demi après ces événements, la crispation reste palpable entre Alger et Le Caire.
Pourtant, si la décision d'ENTV témoigne de la détérioration des relations entre l'Egypte et l'Algérie, elle signe aussi une évolution du marché. Car l'Egypte a depuis longtemps perdu le quasi monopole qu'elle avait exercé, à partir des années 1990, sur la production télévisuelle dans le monde arabe. Et c'est sans grand risque de perdre des téléspectateurs qu'ENTV peut aujourd'hui bouder les productions made in Cairo et leur préférer des séries syriennes, réputées pour leur qualité supérieure. Selon L'Expression, trois programmes syriens seront bientôt à découvrir sur les ondes publiques : Dakirat Al-Jassad, une histoire d'amour, de guerre et d'exil, ode à la ville de Constantine, adaptée du roman éponyme de l'écrivaine Ahlem Mosteghanemi (Mémoires de la chair, Albin Michel, 2002) ; Laylat Soukout Gharnata, une série religieuse ; et Kaakaa, une grande fresque historique comme les studios syriens en ont le secret, tournée entre le Maroc et l'Inde.
A quelques jours du début du ramadan, l'annonce d'ENTV fait sensation. Les chaînes de télévision consacrent toujours un grand soin à leurs grilles du mois sacré, synonyme d'audiences record et de juteuses rentrées publicitaires. Tout est bon pour séduire les musulmans qui attendent, chez eux, le moment de rompre le jeune puis passent le reste de la soirée en famille. Tout, y compris les effets de manche. Et vous, connaissez-vous des séries égyptiennes ? Syriennes ? Quelles sont vos préférées ?
Courrier International.
La nouvelle faisait la une, ce 28 juillet, du quotidien algérois L'Expression. "Pour la première fois depuis l'indépendance [en 1962], la télévision algérienne ne diffusera pas de série égyptienne sur sa grille de ramadan", annonce-t-il. Selon ses informations, l'Entreprise nationale de télévision (ENTV), qui gère entre autres la chaîne publique étatique du même nom, a décidé de boycotter les productions égyptiennes pendant le ramadan, du 11 août au 10 septembre. "Cette décision a été prise sur pression exercée par les millions de téléspectateurs algériens qui n'ont pas apprécié le caillassage de l'équipe nationale de football au Caire, un certain 12 novembre 2009, et encore moins que des Egyptiens brûlent le drapeau algérien et insultent nos valeureux martyrs", précise-t-il. Une allusion aux incidents qui avaient entouré, dans la capitale égyptienne, un match de qualification pour la Coupe du monde de football 2010 entre les deux pays. La victoire de l'Algérie, six jours plus tard dans un match de barrage opposant à nouveau les deux équipes à Khartoum, avait suscité une campagne haineuse sans précédent, de nombreux Algériens étant renvoyés sans ménagement dans leur pays. Plus d'un an et demi après ces événements, la crispation reste palpable entre Alger et Le Caire.
Pourtant, si la décision d'ENTV témoigne de la détérioration des relations entre l'Egypte et l'Algérie, elle signe aussi une évolution du marché. Car l'Egypte a depuis longtemps perdu le quasi monopole qu'elle avait exercé, à partir des années 1990, sur la production télévisuelle dans le monde arabe. Et c'est sans grand risque de perdre des téléspectateurs qu'ENTV peut aujourd'hui bouder les productions made in Cairo et leur préférer des séries syriennes, réputées pour leur qualité supérieure. Selon L'Expression, trois programmes syriens seront bientôt à découvrir sur les ondes publiques : Dakirat Al-Jassad, une histoire d'amour, de guerre et d'exil, ode à la ville de Constantine, adaptée du roman éponyme de l'écrivaine Ahlem Mosteghanemi (Mémoires de la chair, Albin Michel, 2002) ; Laylat Soukout Gharnata, une série religieuse ; et Kaakaa, une grande fresque historique comme les studios syriens en ont le secret, tournée entre le Maroc et l'Inde.
A quelques jours du début du ramadan, l'annonce d'ENTV fait sensation. Les chaînes de télévision consacrent toujours un grand soin à leurs grilles du mois sacré, synonyme d'audiences record et de juteuses rentrées publicitaires. Tout est bon pour séduire les musulmans qui attendent, chez eux, le moment de rompre le jeune puis passent le reste de la soirée en famille. Tout, y compris les effets de manche. Et vous, connaissez-vous des séries égyptiennes ? Syriennes ? Quelles sont vos préférées ?
Courrier International.