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De quoi est mort Ali Ziri ?

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    Argenteuil / samedi 31 juillet par Luis Perenna

    Ali Ziri est mort à 69 ans après avoir été interpellé par la police à Argenteuil. Une contre-autopsie montrait clairement des mauvais traitements, tout comme un rapport commandé par la sénatrice Nicole Borvo.


    Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans, venu passer quelques jours en France avant le mariage de son fils, est interpellé à Argenteuil (Val d’Oise) le 9 juin 2009 avec son ami Arezki Kerfali, pour conduite en état d’ivresse.

    Comme l’avait déjà évoqué Bakchich, Ziri est d’abord emmené au commissariat, puis, de là, transféré à l’hôpital - où il meurt, 48 heures plus tard. Officiellement, il a succombé à des problèmes cardiaques : c’est du moins la conclusion de l’autopsie effectuée immédiatement après son décès. « Un mois plus tard, le parquet a », dans un premier temps, « classé l’affaire sans suite, affirmant que les investigations menées par la police d’Argenteuil n’indiquaient pas que des mauvais traitements aient eu lieu », indique Amnesty International dans le chapitre consacré à la France de son dernier rapport annuel. Cette version, où les policiers d’Argenteuil jugent – surprise - que les policiers d’Argenteuil n’ont rien commis de répréhensible, présente quelques évidents avantages. Mais, problème : l’enchaînement des faits, tel qu’il a depuis été – partiellement – reconstitué, montre, dans cette émolliente démonstration, quelques failles.

    Bavure en vue

    Ainsi, une contre-autopsie, datée du 31 août 2009, retient « la présence de multiples hématomes, dorso-lombaire, thoracique latéral et des membres inférieurs, dont certains », au moins, « peuvent être en rapport avec un maintien » - et conclut que « Ziri, Ali, âgé de 69 ans, est décédé d’un arrêt cardio-circulatoire d’origine hypoxique par suffocation multifactorielle (appui postérieur dorsal, de la face, et notion de vomissement) ».

    En clair, plutôt qu’à des problèmes cardiaques indéterminés, le défunt pourrait avoir succombé aux effets d’un maintien forcé : c’est la directrice de l’Institut médico-légal de Paris, Dominique Lecomte, qui le dit, et cela prend désormais d’autant plus de poids, qu’un tout récent rapport de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), saisie du cas Ziri au mois de mai dernier par la sénatrice communiste Nicole Borvo, dénonce - après visionnage de vidéos de surveillance du commissariat - le traitement infect infligé au retraité après son interpellation, et réclame « l’engagement de poursuites disciplinaires à l’encontre des fonctionnaires de police qui ont usé de la force de façon disproportionnée et précipitée pour extraire M. Ali Ziri du véhicule de police à son arrivée au commissariat et contre ceux qui ont laissé (…) deux hommes, âgés de 60 et 69 ans, menottés dans le dos, allongés au sol, le visage dans leurs vomissures, pendant environ une heure, sans réagir ». En toute humanité, il va de soi.

    Comme de juste, ces préconisations de la CNDS sont restées sans le moindre effet : un mois après qu’elles ont été faites, aucun des policiers incriminés n’a été sanctionné, « ni même déplacé », regrette l’avocat Stéphane Maugendre. Plus étonnant : personne n’a encore été entendu par la juge d’instruction en charge de l’affaire – comme si la justice avait là décidé de se hâter en toute lenteur.

    Bakchich
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