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Plus de 76.000 documents top secret sur le conflit afghan sont à présent disponibles sur le site Wikileaks suite à l’une des plus importantes fuites de l’histoire des Etats-Unis. Les premières synthèses font état de révélations inquiétantes concernant bavures et autres dysfonctionnement cachés jusque là au public
Depuis dimanche n’importe quel internaute peut aller consulter en ligne les archives confidentielles de l’armée américaine relatives aux combats menés par la coalition en Afghanistan entre 2004 et 2009. Wikileaks, le site internet qui a mis en ligne ces données se veut spécialisé dans le renseignement et a pour vocation de dévoiler au public les comportements immoraux dans le monde politique et des affaires.
Julian Assange , son fondateur promet encore plus de 15.000 autres documents à paraître prochainement. Questionné sur la polémique issue de la divulgation de ces données sensibles, il a estimé que "Par essence, le bon journalisme prête à controverse. Dans ce cas précis, il va permettre de montrer la vraie nature de la guerre". Les révélations semblent d’ores et déjà explosives : "A première vue, il semble y avoir matière à étayer des crimes de guerre" a-t-il déclaré.
"Un portrait dévastateur d’une guerre en train d’échouer" Le New York Times, Der Spiegel et The Guardian s’étaient vu remettre l’accès à ces documents en avant première, et leurs ébauches d’analyses font état de présomptions de bavures et dysfonctionnements volontairement cachés au public. "Un portrait dévastateur d’une guerre en train d’échouer" a résumé le quotidien britannique.
Ainsi, le nombre de victimes civiles serait sous-évalué : certainement beaucoup plus que les 195 morts et 174 blessés reconnus officiellement. Les archives révèlent que des dizaines d’autres décès collatéraux n’étaient jamais mentionnés. L’armée française est également citée pour son implication dans plusieurs affaires ayant provoqué des victimes "accidentelles", dont notamment les tirs sur un bus en octobre 2008 qui blessèrent huit enfants présents à l’intérieur.
Un contexte géopolitique plus sombre que jamais
"Les documents dépeignent une guerre paralysée par le manque de compétences et de loyauté des autorités et forces de sécurité afghanes, et par une armée pakistanaise qui paraît au mieux peu coopérative, au pire travaillant en sous-main avec les insurgés contre lesquels la coalition se bat" note le New York Times.
L’attitude ambiguë du Pakistan, pourtant allié officiel des Etats-Unis et recevant de leur part plus d’un milliard de dollars par an pour leur implication dans la lutte contre le terrorisme, semble confirmée. Islamabad autoriserait les membres de ses services de renseignement à traiter directement avec les talibans et à organiser avec eux des réseaux de groupes d’insurgés chargés de combattre les soldats américains et d’assassiner des officiels afghans.
Un autre point faible géopolitique : l’influence grandissante de l’Iran qui aiderait en secret les talibans en leur fournissant armes, argent et entraînement. La République islamique est aussi accusée par le ministère afghan des Affaires étrangères de chercher à corrompre les parlementaires afghans à coups de millions de dollars.
Des données périmées selon Washington
L’administration Obama a condamné "fermement" la divulgation de ces documents et s’est empressée de les passer au crible afin d’évaluer l’impact éventuel sur la sécurité nationale. Une enquête est aussi en cours afin de déterminer l’auteur de la fuite. "Clairement, nous voulons savoir qui a fait ça et s’assurer qu’il n’y a pas d’autres choses qui vont fuiter" a indiqué Geoff Morrell, le porte-parole du Pentagone. Washington a aussi déclaré que les informations divulguées, issues de la période Georges W. Bush, sont périmées ; Barack Obama ayant depuis profondément modifié la stratégie alliée.
Siri Ounechay
Le Petit Journal
Depuis dimanche n’importe quel internaute peut aller consulter en ligne les archives confidentielles de l’armée américaine relatives aux combats menés par la coalition en Afghanistan entre 2004 et 2009. Wikileaks, le site internet qui a mis en ligne ces données se veut spécialisé dans le renseignement et a pour vocation de dévoiler au public les comportements immoraux dans le monde politique et des affaires.
Julian Assange , son fondateur promet encore plus de 15.000 autres documents à paraître prochainement. Questionné sur la polémique issue de la divulgation de ces données sensibles, il a estimé que "Par essence, le bon journalisme prête à controverse. Dans ce cas précis, il va permettre de montrer la vraie nature de la guerre". Les révélations semblent d’ores et déjà explosives : "A première vue, il semble y avoir matière à étayer des crimes de guerre" a-t-il déclaré.
"Un portrait dévastateur d’une guerre en train d’échouer" Le New York Times, Der Spiegel et The Guardian s’étaient vu remettre l’accès à ces documents en avant première, et leurs ébauches d’analyses font état de présomptions de bavures et dysfonctionnements volontairement cachés au public. "Un portrait dévastateur d’une guerre en train d’échouer" a résumé le quotidien britannique.
Ainsi, le nombre de victimes civiles serait sous-évalué : certainement beaucoup plus que les 195 morts et 174 blessés reconnus officiellement. Les archives révèlent que des dizaines d’autres décès collatéraux n’étaient jamais mentionnés. L’armée française est également citée pour son implication dans plusieurs affaires ayant provoqué des victimes "accidentelles", dont notamment les tirs sur un bus en octobre 2008 qui blessèrent huit enfants présents à l’intérieur.
Un contexte géopolitique plus sombre que jamais
"Les documents dépeignent une guerre paralysée par le manque de compétences et de loyauté des autorités et forces de sécurité afghanes, et par une armée pakistanaise qui paraît au mieux peu coopérative, au pire travaillant en sous-main avec les insurgés contre lesquels la coalition se bat" note le New York Times.
L’attitude ambiguë du Pakistan, pourtant allié officiel des Etats-Unis et recevant de leur part plus d’un milliard de dollars par an pour leur implication dans la lutte contre le terrorisme, semble confirmée. Islamabad autoriserait les membres de ses services de renseignement à traiter directement avec les talibans et à organiser avec eux des réseaux de groupes d’insurgés chargés de combattre les soldats américains et d’assassiner des officiels afghans.
Un autre point faible géopolitique : l’influence grandissante de l’Iran qui aiderait en secret les talibans en leur fournissant armes, argent et entraînement. La République islamique est aussi accusée par le ministère afghan des Affaires étrangères de chercher à corrompre les parlementaires afghans à coups de millions de dollars.
Des données périmées selon Washington
L’administration Obama a condamné "fermement" la divulgation de ces documents et s’est empressée de les passer au crible afin d’évaluer l’impact éventuel sur la sécurité nationale. Une enquête est aussi en cours afin de déterminer l’auteur de la fuite. "Clairement, nous voulons savoir qui a fait ça et s’assurer qu’il n’y a pas d’autres choses qui vont fuiter" a indiqué Geoff Morrell, le porte-parole du Pentagone. Washington a aussi déclaré que les informations divulguées, issues de la période Georges W. Bush, sont périmées ; Barack Obama ayant depuis profondément modifié la stratégie alliée.
Siri Ounechay
Le Petit Journal