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Rapport du Boston Consulting Group: 40 « African Challengers » s’apprêtent à entrer d

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  • Rapport du Boston Consulting Group: 40 « African Challengers » s’apprêtent à entrer d

    Avec une croissance moyenne de 5% par an, l’Afrique enregistre depuis une dizaine d’années des résultats supérieurs à ceux de la croissance mondiale. Bien que lui aussi touché par la crise, le continent a globalement mieux résisté et continué à croître en 2009.
    Dans son rapport publié aujourd’hui, « The African Challengers: Global Competitors Emerge from the Overlooked Continent », le BCG a analysé le développement de 40 grandes entreprises africaines dont les performances et les ambitions démontrent la vitalité d’un continent aux réussites économiques encore souvent sous-estimées. Présents dans les principaux secteurs d’activité, ces 40 « African Challengers » se situent pour la plupart dans les « Lions Africains », les locomotives économiques du continent. Nombre d’entre eux sont originaires de 3 de ces pays : l’Afrique du Sud (18 challengers), l’Egypte (7) et le Maroc (6).
    Ces 40 challengers africains aspirent à renforcer leur leadership régional, mais surtout à imiter les « New Global Challengers », ces entreprises chinoises, indiennes, brésiliennes ou russes qui ont récemment profité de la globalisation pour s’imposer comme des leaders mondiaux dans leur secteur.
    L’Afrique, un nouveau BRIC ?
    Même taille (1 milliard d’habitants), même PIB moyen (environ 2700 $ en parité de pouvoir d’achat) et même croissance depuis 10 ans, l’Afrique dans sa globalité pèse économiquement autant que l’Inde, et plus que la Russie ou le Brésil. Après deux décennies de perte de poids dans l’économie mondiale, l’Afrique connaît chaque année, et ce depuis 10 ans, une croissance supérieure à la moyenne mondiale. Une tendance qui devrait se poursuivre dans les années à venir. Le niveau des exportations a cru de près de 18% par an depuis le début des années 2000. « Sans atteindre les performances de la Chine, le continent n’est plus l’oublié de la croissance mondiale. Peut-être faudra-t-il bientôt ajouter le ‘A’ de l’Afrique aux célèbres BRIC », observe Patrick Dupoux, Directeur Associé au BCG à Casablanca et co-auteur du rapport.
    Ce décollage économique révèle néanmoins des réalités disparates. Certains pays ont effectivement continué à connaître des difficultés ces dernières années. Quand d’autres sont devenus de véritables locomotives pour le continent. Il s’agit des « Lions constitués par l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Botswana, l’Egypte, l’Ile Maurice, la Lybie, le Maroc et la Tunisie, qui abritent 35 des 40 challengers identifiés par le BCG. En moyenne, ces pays croissent aussi vite que les BRIC, avec un PIB par habitant comparable (10 000 dollars en parité de pouvoir d’achat). Si certains pays ont tiré partie de la hausse du prix des matières premières, la majorité des « Lions » ont bénéficié d’une plus grande stabilité politique, de l’émergence du consommateur africain, et du déploiement de politiques publiques encourageant l’investissement privé. A eux-seuls, ces « Lions Africains » représentent 70% du PIB du continent. « L’économie africaine est bien plus vigoureuse et entrepreneuriale qu’on ne peut parfois se l’imaginer », ajoute Patrick Dupoux.
    40 challengers qui illustrent le décollage économique de l’Afrique
    Situés en Afrique du Sud, en Egypte et au Maroc mais aussi en Algérie, en Angola, au Nigeria, au Togo et en Tunisie, les « African Challengers » illustrent l’émergence du continent. Entre 2003 et 2008, les revenus annuels de ce groupe d’entreprises ont augmenté de 24%, contre 11% pour les 500 entreprises du S&P, 9% pour les 225 entreprises du Nikkei et 10% pour les 30 entreprises du DAX. Mais ces challengers africains sont également plus rentables, avec une marge opérationnelle moyenne de 20%, contre 15% pour les S&P 500 et 10% pour les Nikkei 225 et les DAX 30. Un investissement de 100$ en novembre 2000 dans un hypothétique indice des challengers africains aurait augmenté de 25% par an et valu plus de 900$ en novembre 2009, contre 303$ pour un investissement similaire dans l’indice MSCI des marchés émergents et 92$ pour un investissement dans le S&P 500. « Même si peu l’ont perçu à ce stade, une nouvelle génération d’entreprises africaines se développe sur la scène internationale. Ces nouveaux challengers africains se sont structurés, ils ont amélioré leur productivité et continuent de le faire, ils s’internationalisent, notamment par des fusions-acquisitions transfrontalières. Ils sont devenus des leaders régionaux », observe Patrick Dupoux.
    De leaders régionaux à challengers mondiaux : les clés du succès
    Aujourd’hui, seule une poignée des challengers africains peuvent être considérés comme des challengers mondiaux. « Nous sommes convaincus qu’ils seront nombreux à atteindre ce rang ces prochaines années, s’ils poursuivent leur ambition internationale. C’est-à-dire notamment par l’amélioration continue de leur productivité, la poursuite des acquisitions, la capacité à attirer les meilleurs talents et à internationaliser les équipes, mais aussi par la création de marques mondialement reconnues», ajoute Patrick Dupoux.
    Un autre enjeu réside dans l’intégration économique du continent africain. La somme de ces petits marchés de consommation constitue au global un marché dynamique, mais il reste morcelé, ce qui constitue un frein au développement des grandes entreprises africaines. Une meilleure intégration permettrait à ces challengers de bénéficier de l’émergence d’une nouvelle classe moyenne africaine qui, bien que se constituant plus ou moins vite selon les pays, est en train de transformer l’Afrique en l’un des marchés mondiaux les plus prometteurs. Les Challengers Africains devraient en tout cas commencer à intéresser les plus grandes entreprises mondiales, qu’elles soient concurrentes ou partenaires.
    Méthodologie de l’étude
    Le BCG a examiné près de 600 entreprises dans tous les secteurs économiques. Tout d’abord, elles devaient atteindre le seuil minimal de 300 millions de dollars de revenus annuels pour les banques et 500 millions de revenus annuels pour les autres secteurs. Pour les entreprises dont le chiffre d’affaires était inférieur à un milliard de dollars, elles devaient afficher une croissance de leurs revenus à deux chiffres au cours des 5 dernières années. Environ 70 entreprises répondaient à ces critères et ont été examinées sur la base de leurs revenus, leur taux de croissance sur un an, sur 5 ans et sur 10 ans, leur cash flow, leur ratio d’endettement et leur niveau d’internationalisation défini par les exportations, le nombre d’employés à l’étranger, les actifs étrangers et les acquisitions et partenariats internationaux. Les challengers ont été les entreprises qui démontraient la présence internationale la plus dynamique. Lorsque 2 entreprises fortes d’un même pays coexistaient dans un même secteur, seul le leader a été retenu.

    Source: communiqué de presse

  • #2
    Six entreprises marocaines parmi les 40 qui décollent en Afrique

    Six entreprises marocaines parmi les 40 qui décollent en Afrique
    Et si l'Afrique était comparable aux BRIC, ce groupe de pays émergents gagnants constitué par le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine ? C'est la question que pose le Boston Consulting Group (BCG) dans son dernier rapport, publié mercredi 2 juin, consacré pour la première fois aux pays africains et à leurs entreprises les plus performantes. Pour le BCG, on sous-estime l'Afrique, en oubliant de voir ses avancées en matière économique, celles-ci étant éclipsées par les performances des pays asiatiques et sud-américains.


    Le continent s'éveille depuis une dizaine d'années, et les clichés misérabilistes qu'on entretient à son propos - en n'évoquant que les conflits, maladies et famines - sont en bonne partie dépassés. "On a tendance à ne voir que l'Afrique subsaharienne, en oubliant l'Afrique du nord et l'Afrique australe. Or les locomotives de l'Afrique se trouvent à ses extrémités nord et sud", souligne Patrick Dupoux, directeur associé au BCG à Casablanca et coauteur du rapport.

    Pour illustrer le décollage de l'Afrique, le BCG a retenu quarante groupes africains structurés, les "African challengers", à la croissance rapide et aux ambitions mondiales. Hétéroclite, notamment par la taille, ce "top 40" des gagnants africains concurrence déjà les sociétés occidentales.

    Quelque 30 % de ces entreprises sont étatiques ; 25 % d'entre elles sont spécialisées dans les services financiers ; 20 % dans l'énergie et les matières premières (mais elles raflent à elles seules plus de la moitié des revenus de ces 40 "African challengers"), 15 % sont dans les télécommunications, la technologie et les médias. Le reste dans la logistique, les services et les biens de consommation.

    Dans leur quasi-totalité, ces fleurons du dynamisme africain ont vu le jour chez les "Lions africains", appellation donnée par le BCG à huit pays qui tirent la croissance du continent : l'Afrique du Sud, l'Algérie, le Botswana, l'Egypte, l'île Maurice, la Libye, le Maroc et la Tunisie. En 2008, le revenu par habitant de ces "Lions africains" s'est élevé à 10 000 dollars (8 200 euros), dépassant par conséquent celui des BRIC (8 800 dollars).

    C'est l'Afrique du Sud qui remporte la palme. Elle abrite 18 "African challengers", dont trois sont des acteurs mondiaux : Anglo American, SAB Miller et Old Mutual. Suivent Aspen Pharmacare, Sappi, Shoprite, ou encore MTN Group, notamment.

    L'Egypte arrive en deuxième position, avec sept sociétés considérées comme championnes : Orascom Telecom, présent sur plusieurs continents, mais aussi Al Ezz Group, CIB, Elsewedy Cables.... Le Maroc peut se targuer d'avoir six "challengers" (l'Office chérifien des phosphates, la holding ONA, Attijariwafa Bank...) L'Algérie s'illustre avec la Sonatrach et Cévital, et la Tunisie avec Poulina et Elloumi.

    En Afrique, l'augmentation de la productivité peut contrebalancer celle des salaires, souligne le rapport du BCG. Ainsi, entre 2000 et 2008, ce taux a crû de 2,8 % par an sur le continent, contre 1,5 % aux Etats-Unis et 1 % en Europe occidentale. L'un des principaux défis de ces 40 "challengers" est de trouver et de garder du personnel qualifié sur un continent où le niveau d'éducation reste faible. L'autre défi, pour ces entreprises gagnantes, est d'obtenir le soutien des politiques publiques.

    Accéder au statut d'"African challenger" n'est pas une garantie pour l'avenir, loin de là. "Nous sommes en concurrence avec des mastodontes comme l'américain Mosaic et le norvégien Yara", rappelle Mostafa Terrab, directeur général de l'Office chérifien des phosphates (OCP). La force de l'OCP ? Précisément, le "syndrome du challenger", autrement dit la nécessité de se battre pour gagner. Sa stratégie ? Mostafa Terrab affirme qu'il n'en a pas, sinon de "maintenir en permanence l'OCP dans la meilleure condition physique pour l'épreuve, comme le font tous les sportifs de haut niveau."

    Florence Beaugé

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