Le bradage de la santé publique a fait naître beaucoup de tentations et les citoyens qui ont amassé des fortunes au noir ont voulu faire dans la médecine et surtout dans la pharmacie en ouvrant des cliniques et des sociétés fantômes d’importation de médicaments défiant toutes normes. Le comble a été d’avoir jeté en pâture les praticiens hospitalo-universitaires et les spécialistes de santé publique à exercer une médecine à deux vitesses, les poussant vers le rabattage et toutes formes de tentations inélégantes et contraires aux principes de déontologie et de l’éthique, pour la seule raison que l’Etat n’est pas en mesure de les payer décemment. Cela nous a fait entrer directement dans l’ère de l’incohérence, du bricolage et de l’improvisation, où il est demandé aux gestionnaires de servir mais jamais de gérer et aux universitaires, de toujours se chercher, sans jamais pouvoir faire de recherche.
La régression alarmante des possibilités d’exploration, la mauvaise disponibilité des molécules médicamenteuses et consommables entravent considérablement la prise en charge des maladies et la formation médicale et paramédicale.
Les perturbations du réseau d’approvisionnement à différents niveaux aboutissent à la détérioration des prestations de soins et de prévention.
L’impossibilité de maintenir fonctionnel un plateau technique rudimentaire dans la quasi-totalité des services hospitalo-universitaires compromet durablement la qualité des prestations pour les malades et celle de l’enseignement gradué et post-gradué, remettant en cause sa pertinence.
La non-maîtrise des coûts et des dépenses de santé par rapport aux ressources disponibles a pour conséquence l’exclusion croissante de l’accès aux soins d’une grande partie de la population algérienne.
Absences des gardes d’urgences en dentisterie dans les grandes villes du pays.
Un seul laboratoire de biologie réanimatrice, unique et indivisible du CHU Oran, mobilisé et en ébullition même les jours fériés. Cette situation aboutira à la paralysie à court terme des structures publiques de santé. En ce qui concerne la formation médicale, la situation est des plus inquiétantes : soit à l’université soit aux CHU.
Le nombre d’étudiants est en totale inadéquation avec les capacités d’accueil et les besoins réels du pays (numérus-clausus) :
les structures d’enseignement sont dans un état de délabrement inacceptable pour des lauréats aux baccalauréats.
La documentation scientifique a totalement disparu depuis une dizaine d’années et surtout les sciences exactes appliquées en médecine.
L’inapplication des textes réglementaires relatifs à la formation des formateurs pénalise gravement la qualité de la formation et bloque la progression hospitalo-universitaire ; la mise à la retraite d’office sans ménagement des enseignements ; l’introduction et l’ingérence de certains enseignants et sans scrupules dans la direction de certains travaux des sciences exactes ardues, alors qu’ils sont profanes.
La décision unilatérale de restructuration des établissements hospitalo-universitaires ne fait qu’aggraver la confusion ; ni le ministère de l’Enseignement supérieur, ni les institutions prévues à cet effet ne sont consultés. Comme les nouveaux départements de pharmacie et de dentisterie implantés récemment (arbitrairement). De plus, l’absence de définition claire d’une politique nationale de santé et de formation, qui devrait permettre d’identifier clairement les objectifs à atteindre en matière de soins et de prévention des trois paliers — primaire, secondaire et tertiaire — , ainsi que l’absence de hiérarchisation des priorités ont abouti à une situation de marasme dans laquelle aucun palier du système de santé n’est opérationnel. Les tergiversations, hésitations reniements successifs ont contribué à l’aggravation de cette situation chronique. Non seulement les engagements des différentes autorités de tutelle n’ont connu aucune évolution positive depuis 1995, mais plus grave encore, le dialogue a été interrompu de manière unilatérale. Ainsi, l’inexistence d’une réelle volonté de concertation et de dialogue avec les partenaires incontournables que sont les praticiens hospitalo-universitaire a conduit à une situation de fait accompli suicidaire pour les usages de la santé.
Les autorités concernées se sont engagées à concrétiser dans les meilleurs délais des revendications jugées très légitimes. Ces engagements qui n’ont pas été tenus à ce jour, visaient à :
arrêter l’hémorragie des hospitalo-universitaires qui se rabattent du secteur public vers le secteur privé par la revalorisation des conditions socioprofessionnelles et non par des mesures autoritaires et arbitraires, anachroniques dans une économie de marché ;
assurer au niveau du secteur privé des soins de qualité par des spécialistes de haut niveau ;
soulager la pression subie par les structures de santé publique ;
permettre à ceux qui ont les moyens de payer leurs soins ;
permettre aux patients à bas revenus d’être mieux pris en charge au niveau d’un secteur public moins sollicité ;
redonner au malade un droit fondamental, celui du libre choix de son médecin traitant ;
permettre aux CHU de répondre à leur vocation première d’être des centres de référence de diagnostic, de soins de haut niveau et surtout de formation universitaire. Ceci par la mise en place d’un nouveau système de santé et l’établissement de passerelles entre les deux secteurs, public et privé. D’autre part, nous H.U.I, soucieux de redonner à l’université le rang qui lui revient au sein de la société algérienne, s’associent pleinement à l’action engagée par l’ensemble des universitaires et chercheurs dans le cadre de la Coordination nationale des programmes de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dont ils sont membres. Mais pour être francs avec nous-mêmes, et pour éviter les pièges fascinants de l’autosatisfaction, nous devons reconnaître l’existence d’un certain nombre de problèmes dont les plus importants sont la réalisation d’une industrie pharmaceutique et la formation des pharmaciens dans notre pays.
En effet, l’industrie pharmaceutique algérienne, dont tout le monde parle, n’a pas encore été ni conçue, ni réalisée. Pourtant, nos dirigeants ont compris que l’indépendance réelle de notre région ne peut se faire que si d’importateurs de biens, nous nous transformons en producteurs. Malgré cette conviction, notre pays ne consacre pas suffisamment d’efforts à la mise en œuvre d’une industrie pharmaceutique nationale, même sectorielle, et qui pourrait être utile à la santé de nos citoyens algériens, à notre économie. Une industrie pharmaceutique algérienne et arabe est donc une nécessité. Ne nous perdons pas dans le temps. Ne nous égarons pas dans l’histoire. Si l’implantation de cette industrie constitue un des problèmes majeurs qui nous préoccupe, celui de la formation des pharmaciens revêt également pour nous une grande importance. *Les programmes et le rythme des études correspondent-ils aux besoins réels de notre région ? *L’enseignement de type occidental est-il adapté aux exigences de notre contexte socio-économique ? Autant de questions sur lesquelles nous sommes appelés à réfléchir. *Le pharmacien, ce « polytechnicien des sciences de la Santé », compte-tenu de sa formation polyvalente, joue-t-il le rôle qui lui revient dans toutes les branches d’activité de notre profession ?
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La régression alarmante des possibilités d’exploration, la mauvaise disponibilité des molécules médicamenteuses et consommables entravent considérablement la prise en charge des maladies et la formation médicale et paramédicale.
Les perturbations du réseau d’approvisionnement à différents niveaux aboutissent à la détérioration des prestations de soins et de prévention.
L’impossibilité de maintenir fonctionnel un plateau technique rudimentaire dans la quasi-totalité des services hospitalo-universitaires compromet durablement la qualité des prestations pour les malades et celle de l’enseignement gradué et post-gradué, remettant en cause sa pertinence.
La non-maîtrise des coûts et des dépenses de santé par rapport aux ressources disponibles a pour conséquence l’exclusion croissante de l’accès aux soins d’une grande partie de la population algérienne.
Absences des gardes d’urgences en dentisterie dans les grandes villes du pays.
Un seul laboratoire de biologie réanimatrice, unique et indivisible du CHU Oran, mobilisé et en ébullition même les jours fériés. Cette situation aboutira à la paralysie à court terme des structures publiques de santé. En ce qui concerne la formation médicale, la situation est des plus inquiétantes : soit à l’université soit aux CHU.
Le nombre d’étudiants est en totale inadéquation avec les capacités d’accueil et les besoins réels du pays (numérus-clausus) :
les structures d’enseignement sont dans un état de délabrement inacceptable pour des lauréats aux baccalauréats.
La documentation scientifique a totalement disparu depuis une dizaine d’années et surtout les sciences exactes appliquées en médecine.
L’inapplication des textes réglementaires relatifs à la formation des formateurs pénalise gravement la qualité de la formation et bloque la progression hospitalo-universitaire ; la mise à la retraite d’office sans ménagement des enseignements ; l’introduction et l’ingérence de certains enseignants et sans scrupules dans la direction de certains travaux des sciences exactes ardues, alors qu’ils sont profanes.
La décision unilatérale de restructuration des établissements hospitalo-universitaires ne fait qu’aggraver la confusion ; ni le ministère de l’Enseignement supérieur, ni les institutions prévues à cet effet ne sont consultés. Comme les nouveaux départements de pharmacie et de dentisterie implantés récemment (arbitrairement). De plus, l’absence de définition claire d’une politique nationale de santé et de formation, qui devrait permettre d’identifier clairement les objectifs à atteindre en matière de soins et de prévention des trois paliers — primaire, secondaire et tertiaire — , ainsi que l’absence de hiérarchisation des priorités ont abouti à une situation de marasme dans laquelle aucun palier du système de santé n’est opérationnel. Les tergiversations, hésitations reniements successifs ont contribué à l’aggravation de cette situation chronique. Non seulement les engagements des différentes autorités de tutelle n’ont connu aucune évolution positive depuis 1995, mais plus grave encore, le dialogue a été interrompu de manière unilatérale. Ainsi, l’inexistence d’une réelle volonté de concertation et de dialogue avec les partenaires incontournables que sont les praticiens hospitalo-universitaire a conduit à une situation de fait accompli suicidaire pour les usages de la santé.
Les autorités concernées se sont engagées à concrétiser dans les meilleurs délais des revendications jugées très légitimes. Ces engagements qui n’ont pas été tenus à ce jour, visaient à :
arrêter l’hémorragie des hospitalo-universitaires qui se rabattent du secteur public vers le secteur privé par la revalorisation des conditions socioprofessionnelles et non par des mesures autoritaires et arbitraires, anachroniques dans une économie de marché ;
assurer au niveau du secteur privé des soins de qualité par des spécialistes de haut niveau ;
soulager la pression subie par les structures de santé publique ;
permettre à ceux qui ont les moyens de payer leurs soins ;
permettre aux patients à bas revenus d’être mieux pris en charge au niveau d’un secteur public moins sollicité ;
redonner au malade un droit fondamental, celui du libre choix de son médecin traitant ;
permettre aux CHU de répondre à leur vocation première d’être des centres de référence de diagnostic, de soins de haut niveau et surtout de formation universitaire. Ceci par la mise en place d’un nouveau système de santé et l’établissement de passerelles entre les deux secteurs, public et privé. D’autre part, nous H.U.I, soucieux de redonner à l’université le rang qui lui revient au sein de la société algérienne, s’associent pleinement à l’action engagée par l’ensemble des universitaires et chercheurs dans le cadre de la Coordination nationale des programmes de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dont ils sont membres. Mais pour être francs avec nous-mêmes, et pour éviter les pièges fascinants de l’autosatisfaction, nous devons reconnaître l’existence d’un certain nombre de problèmes dont les plus importants sont la réalisation d’une industrie pharmaceutique et la formation des pharmaciens dans notre pays.
En effet, l’industrie pharmaceutique algérienne, dont tout le monde parle, n’a pas encore été ni conçue, ni réalisée. Pourtant, nos dirigeants ont compris que l’indépendance réelle de notre région ne peut se faire que si d’importateurs de biens, nous nous transformons en producteurs. Malgré cette conviction, notre pays ne consacre pas suffisamment d’efforts à la mise en œuvre d’une industrie pharmaceutique nationale, même sectorielle, et qui pourrait être utile à la santé de nos citoyens algériens, à notre économie. Une industrie pharmaceutique algérienne et arabe est donc une nécessité. Ne nous perdons pas dans le temps. Ne nous égarons pas dans l’histoire. Si l’implantation de cette industrie constitue un des problèmes majeurs qui nous préoccupe, celui de la formation des pharmaciens revêt également pour nous une grande importance. *Les programmes et le rythme des études correspondent-ils aux besoins réels de notre région ? *L’enseignement de type occidental est-il adapté aux exigences de notre contexte socio-économique ? Autant de questions sur lesquelles nous sommes appelés à réfléchir. *Le pharmacien, ce « polytechnicien des sciences de la Santé », compte-tenu de sa formation polyvalente, joue-t-il le rôle qui lui revient dans toutes les branches d’activité de notre profession ?
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