La situation au métro d’Alger se complique. Non seulement le projet pourrait ne pas voir le jour avant plusieurs années mais il risque de s’achever par un arbitrage devant un tribunal international. Selon nos informations, le groupement Siemens-Vinci-Caf (SVC), en charge de la réalisation de la première ligne du métro d’Alger, réclame à l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA) des indemnisations de 100 millions d’euros. Le dossier de réclamation a été déposé fin décembre 2009. Le montant du préjudice subi par le groupement a été arrêté à 110 millions d’euros et transmis à l’EMA le 17 juin dernier. Ce montant colossal vient s’ajouter à celui du contrat signé en 2006 – 380 millions d’euros- et au 20 millions de travaux supplémentaires, non encore réglés.
La somme réclamée par le groupement concerne une réclamation pour les retards provoqués par l’EMA et l’immobilisation de salariés et de matériel. En cas de refus des Algériens de payer cette somme, le groupement pourrait saisir un tribunal d’arbitrage international, selon nos sources. En attendant le règlement du différend, les travaux sont presque à l’arrêt, comme nous l’écrivions hier. Sur plus de 900 salariés et experts présents sur le site à la fin 2009, il ne reste aujourd’hui que près de 80 travailleurs, essentiellement des ouvriers et des gardiens. Les experts et autres consultants ont quitté l’Algérie. « Le groupement maintient ces salariés pour ne pas se trouver en défaut d’exécution du contrat. Mais en réalité les travaux sont presque à l’arrêt », explique un proche du dossier.
Curieusement, les problèmes à l’origine de ces tensions ont été soulevés il y a presque un an, en septembre 2009. Ces problèmes concernent notamment : l’absence d’un planning et d’une visibilité dans le pilotage du projet ; des désaccords entre l'EMA et le groupement sur certains aspects du contrat initial et sur les coûts de certains travaux supplémentaires – selon une expertise indépendante dont TSA a eu connaissance, SVC a exagéré certains coûts ; des retards sur les études et l’approvisionnement et une absence totale de confiance entre les deux parties. Sur ce dernier point, les Algériens doutent de la volonté du groupe SVC d’effectuer un bon travail et les responsables du groupement craignent de ne pas recevoir leur paiement.
A ces problèmes, s’ajoute l’indécision née des dernières enquêtes sur la corruption et des mesures économiques prises par le gouvernement. Comme la majorité des managers publics, ceux de l’entreprise EMA rechignent à prendre des décisions de crainte d’être soupçonnés de malversations et de se retrouver en prison. Le ministre des transports Amar Tou peine également à trouver l’autorité nécessaire pour imposer une solution. Selon une source proche du dossier, seule l’amorce d’un dialogue entre les deux parties, avec notamment la mise en place d’un planning final d’achèvement des travaux et de mise en service de la première ligne du métro d’Alger est en mesure de débloquer une situation qui se dirige vers le pourrissement.
La première ligne du métro d’Alger devait en principe être réceptionnée fin 2009. Constituée de dix stations, la ligne N°1 relie la Grande Poste à Hai El Badr, en passant par Khelifa Boukhalfa, la place du 1er mai, Aissat Idir, El Hamma, le jardin d'Essai, les Fusillés, la cité Amirouche et la cité Mer et Soleil. Le métro d'Alger est doté de la technologie trainguard MT CBTC, solution de contrôle et commande de trains à forte capacité utilisant un système radio et des cantons mobiles. La construction de cette ligne a déjà coûté 850 millions d'euros, selon l'EMA.
TSA
La somme réclamée par le groupement concerne une réclamation pour les retards provoqués par l’EMA et l’immobilisation de salariés et de matériel. En cas de refus des Algériens de payer cette somme, le groupement pourrait saisir un tribunal d’arbitrage international, selon nos sources. En attendant le règlement du différend, les travaux sont presque à l’arrêt, comme nous l’écrivions hier. Sur plus de 900 salariés et experts présents sur le site à la fin 2009, il ne reste aujourd’hui que près de 80 travailleurs, essentiellement des ouvriers et des gardiens. Les experts et autres consultants ont quitté l’Algérie. « Le groupement maintient ces salariés pour ne pas se trouver en défaut d’exécution du contrat. Mais en réalité les travaux sont presque à l’arrêt », explique un proche du dossier.
Curieusement, les problèmes à l’origine de ces tensions ont été soulevés il y a presque un an, en septembre 2009. Ces problèmes concernent notamment : l’absence d’un planning et d’une visibilité dans le pilotage du projet ; des désaccords entre l'EMA et le groupement sur certains aspects du contrat initial et sur les coûts de certains travaux supplémentaires – selon une expertise indépendante dont TSA a eu connaissance, SVC a exagéré certains coûts ; des retards sur les études et l’approvisionnement et une absence totale de confiance entre les deux parties. Sur ce dernier point, les Algériens doutent de la volonté du groupe SVC d’effectuer un bon travail et les responsables du groupement craignent de ne pas recevoir leur paiement.
A ces problèmes, s’ajoute l’indécision née des dernières enquêtes sur la corruption et des mesures économiques prises par le gouvernement. Comme la majorité des managers publics, ceux de l’entreprise EMA rechignent à prendre des décisions de crainte d’être soupçonnés de malversations et de se retrouver en prison. Le ministre des transports Amar Tou peine également à trouver l’autorité nécessaire pour imposer une solution. Selon une source proche du dossier, seule l’amorce d’un dialogue entre les deux parties, avec notamment la mise en place d’un planning final d’achèvement des travaux et de mise en service de la première ligne du métro d’Alger est en mesure de débloquer une situation qui se dirige vers le pourrissement.
La première ligne du métro d’Alger devait en principe être réceptionnée fin 2009. Constituée de dix stations, la ligne N°1 relie la Grande Poste à Hai El Badr, en passant par Khelifa Boukhalfa, la place du 1er mai, Aissat Idir, El Hamma, le jardin d'Essai, les Fusillés, la cité Amirouche et la cité Mer et Soleil. Le métro d'Alger est doté de la technologie trainguard MT CBTC, solution de contrôle et commande de trains à forte capacité utilisant un système radio et des cantons mobiles. La construction de cette ligne a déjà coûté 850 millions d'euros, selon l'EMA.
TSA
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